Les symboles d’une congrégation de sœurs en guerre
Auguste Vachon, héraut Outaouais émérite
Publié initialement dans L’Héraldique au Canada / Heraldry in Canada, vol. 23, nos 1-2, 2019.
Les cartes postales sont l’un des médias publicitaires à promouvoir l’effort de guerre des Canadiens pendant les deux guerres mondiales. Les cartes qui suivent (1-4) sont exceptionnelles en ce qu’elles illustrent la contribution des religieuses de la Congrégation des Filles de la sagesse du Canada pendant la Seconde Guerre mondiale. Plusieurs cartes postales affichent des thèmes religieux, mais elles mêlent rarement la foi à la réalité sinistre de la guerre.
La première carte reproduit la croix lumineuse que l’empereur Constantin aurait vue dans le ciel et en rêve avant la bataille du pont Milvius en 312. L’inscription en-dessous, à l’origine en grec, est souvent traduite en latin par In hoc signo vinces (Par ce signe vous vaincrez). Cette vision présageait la victoire de l’empereur et aurait incité sa conversion au christianisme qu’il institua comme religion d’État. Soulignons que la croix radieuse avec la sentence qui l’accompagne réunissent tous les éléments d’un insigne militaire moderne. L’avion à gauche de la croix est le Douglas B-18 Bolo, un bombardier américain utilisé par l’Aviation royale du Canada pendant le Seconde Guerre mondiale.
Les cartes postales sont l’un des médias publicitaires à promouvoir l’effort de guerre des Canadiens pendant les deux guerres mondiales. Les cartes qui suivent (1-4) sont exceptionnelles en ce qu’elles illustrent la contribution des religieuses de la Congrégation des Filles de la sagesse du Canada pendant la Seconde Guerre mondiale. Plusieurs cartes postales affichent des thèmes religieux, mais elles mêlent rarement la foi à la réalité sinistre de la guerre.
La première carte reproduit la croix lumineuse que l’empereur Constantin aurait vue dans le ciel et en rêve avant la bataille du pont Milvius en 312. L’inscription en-dessous, à l’origine en grec, est souvent traduite en latin par In hoc signo vinces (Par ce signe vous vaincrez). Cette vision présageait la victoire de l’empereur et aurait incité sa conversion au christianisme qu’il institua comme religion d’État. Soulignons que la croix radieuse avec la sentence qui l’accompagne réunissent tous les éléments d’un insigne militaire moderne. L’avion à gauche de la croix est le Douglas B-18 Bolo, un bombardier américain utilisé par l’Aviation royale du Canada pendant le Seconde Guerre mondiale.
1. La croix radieuse vue dans le ciel par l’empereur Constantin côtoie un bombardier Douglas B-18 Bolo.
Sur la carte 2, une croix environnée de rais et inscrite « Peace.Paix.Peace » apparait dans le ciel à côté d’une escadrille de cinq bombardiers Douglas B-18 Bolo. Dans le bas à gauche, le clocher de l’église domine une paroisse rurale, alors qu’à droite figure un cimetière. Le village paisible tranche nettement avec les pierres tombales qui évoquent les victimes de la guerre.
2. Pendant que des bombardiers Douglas B-18 Bolo survolent une paroisse et un cimetière, une croix rayonnante dans le ciel invite à la paix.
La troisième carte montre la croix latine croisée avec une carabine Lee-Enfield à l’intérieur d’un encadrement de branches d’érable, la feuille d’érable étant devenue le symbole canadien le plus important en temps de guerre comme en temps de paix. Dans la marge supérieure, l’inscription « AVEC DIEU POUR SAUVER NOTRE ROI ‒ WITH GOD TO SAVE OUR KING » exprime le souhait que sera épargné le roi George VI qui, pendant les bombardements de Londres, résidait avec la reine Elizabeth au palais de Buckingham pour demeurer au milieu des autres habitants de la ville.
3. Des branches d’érable encadrent une carabine Lee Enfield passée en sautoir avec la croix latine. L’inscription dans la marge supérieure exprime le vœu que le roi George VI sortira victorieux de la guerre avec l’aide de Dieu.
Le 24 mars 1903, un Comité du drapeau réuni à Québec adopte le Carillon-Sacré-Cœur comme drapeau national des Canadiens français. Un article d’Arthur Laurendeau paru dans L’Action nationale en 1935 préconise la suppression du Sacré-Cœur au centre du drapeau avec la guirlande de branches d’érable. L’idée met quelques années à s’imposer. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle et première moitié du XXe, les Québécois arborent le tricolore de la France dans la province de Québec[1] de la même façon que les anglophones arborent l’Union Jack et plus tard le Red Ensign canadien sur de nombreux édifices gouvernementaux et publics. Ni le Carillon-Sacré-Cœur ni le fleurdelisé avec les fleurs de lis orientées vers le centre ne réussissent à déloger complètement le tricolore avant l’adoption du drapeau actuel par le Québec en 1948[2]. Pareillement, le Red Ensign canadien ne réussit guerre à supplanter l’Union Jack qui flotte en plusieurs endroits jusqu’au choix d’un drapeau canadien en 1965.
La quatrième carte diffère des trois premières en ce qu’elle ne fait aucune allusion à la foi. Elle prône la lutte pour sauvegarder la justice, l’honneur et la liberté en étalant les drapeaux de trois alliés engagés dans le même combat. Ce thème la rapproche de nombreuses cartes postales et affiches émises pendant les deux guerres mondiales. S’il est vrai que le tricolore de France demeure important pour les Canadiens français, il est néanmoins surprenant de le voir occuper la place d’honneur au centre alors que l’Union Jack de la Grande-Bretagne détient la deuxième place à gauche et le Carillon-Sacré-Cœur est relégué au troisième rang à droite. Il est intéressant de comparer l’arrangement des drapeaux sur les deux cartes qui suivent, même si une trentaine d’années et des circonstances bien différentes les séparent.
La quatrième carte diffère des trois premières en ce qu’elle ne fait aucune allusion à la foi. Elle prône la lutte pour sauvegarder la justice, l’honneur et la liberté en étalant les drapeaux de trois alliés engagés dans le même combat. Ce thème la rapproche de nombreuses cartes postales et affiches émises pendant les deux guerres mondiales. S’il est vrai que le tricolore de France demeure important pour les Canadiens français, il est néanmoins surprenant de le voir occuper la place d’honneur au centre alors que l’Union Jack de la Grande-Bretagne détient la deuxième place à gauche et le Carillon-Sacré-Cœur est relégué au troisième rang à droite. Il est intéressant de comparer l’arrangement des drapeaux sur les deux cartes qui suivent, même si une trentaine d’années et des circonstances bien différentes les séparent.
4. Trois drapeaux unis pour sauvegarder la justice, l’honneur et la liberté menacés par l’ennemi.
5. Souvenir du premier Congrès de la langue française en Amérique, du 24 au 30 juin 1912, publiée par « La Cie J.A. Langlais et Fils, Québec ». Du côté gauche de la carte, le Carillon-Sacré-Cœur au centre représente le Québec; le Red Ensign, à sa gauche, évoque les participants venus d’autres régions du Canada et le tricolore, à sa droite, rend hommage aux délégués de la France.
Les cartes 1 à 4 portent le sigle F.D.L.S. (Filles de la sagesse) et sont toutes bilingues y inclus l’inscription au recto (côté adresse) : « CARTE POSTALE ‒ POST CARD ». L’aspect bilingue reflète une réalité canadienne, mais aussi le fait que la congrégation comprend un pendant anglophone nommé Daughters of Wisdom. Les initiales J.D. sont probablement celles de l’artiste, ce qui n’exclue pas une religieuse de la congrégation. Aucun imprimeur n’est spécifié. Le noir et blanc et le contenu confèrent aux images une impression de menace imminente qu’il faut confronter.
Plusieurs légendes ou événements associent la croix à des entreprises guerrières. Pendant les croisades on rapporte que saint Georges portant une armure blanche ornée d’une croix rouge sur la poitrine est apparu plusieurs fois aux troupes chrétiennes. En 1188 à Gisors en Normandie, alors que les troupes se préparaient pour la troisième croisade, les rois Philippe II de France (Philippe Auguste), Henri II d’Angleterre et le comte Philippe de Flandres se mirent d’accord pour s’identifier par des croix : rouge pour les Français, blanche pour les Anglais et verte pour les Flamands. La majorité des drapeaux régimentaires du Royaume-Uni et de ses colonies incluent l’Union Jack qui depuis 1801 réunit les croix de saint Georges, de saint André et de saint Patrick. L’hymne Ô Canada contient les vers : « Car ton bras sait porter l’épée, Il sait porter la croix! ». En effet, depuis la nuit des temps, tous les peuples de la terre, en temps de péril, ont fait appel aux divinités propres à leurs croyances. La combinaison d’armes et d’engins de guerre avec la croix chrétienne sur les cartes des Filles de la sagesse peut surprendre, mais il s’agit d’un message sans détour qui dégage une impression de sincérité.
La sixième carte, qui date de la Première Guerre mondiale, représente un autre des rares exemplaires de cartes postales canadiennes ayant recours à la foi pour promouvoir l’effort de guerre. Elle mentionne l’Église et Dieu, mais elle diffère des trois premières cartes en ce qu’elle affiche un ton moralisateur. Le message, un peu décousu, au centre du Red Ensign canadien exhorte les jeunes hommes à se sevrer des boissons alcoolisées, une cause qui retient l’attention de l’Église et du monde entier. Elle les invite à s’enrôler et à se préparer à combattre sous les couleurs nationales, un engagement qui honore Dieu et entraîne sa bénédiction.
Plusieurs légendes ou événements associent la croix à des entreprises guerrières. Pendant les croisades on rapporte que saint Georges portant une armure blanche ornée d’une croix rouge sur la poitrine est apparu plusieurs fois aux troupes chrétiennes. En 1188 à Gisors en Normandie, alors que les troupes se préparaient pour la troisième croisade, les rois Philippe II de France (Philippe Auguste), Henri II d’Angleterre et le comte Philippe de Flandres se mirent d’accord pour s’identifier par des croix : rouge pour les Français, blanche pour les Anglais et verte pour les Flamands. La majorité des drapeaux régimentaires du Royaume-Uni et de ses colonies incluent l’Union Jack qui depuis 1801 réunit les croix de saint Georges, de saint André et de saint Patrick. L’hymne Ô Canada contient les vers : « Car ton bras sait porter l’épée, Il sait porter la croix! ». En effet, depuis la nuit des temps, tous les peuples de la terre, en temps de péril, ont fait appel aux divinités propres à leurs croyances. La combinaison d’armes et d’engins de guerre avec la croix chrétienne sur les cartes des Filles de la sagesse peut surprendre, mais il s’agit d’un message sans détour qui dégage une impression de sincérité.
La sixième carte, qui date de la Première Guerre mondiale, représente un autre des rares exemplaires de cartes postales canadiennes ayant recours à la foi pour promouvoir l’effort de guerre. Elle mentionne l’Église et Dieu, mais elle diffère des trois premières cartes en ce qu’elle affiche un ton moralisateur. Le message, un peu décousu, au centre du Red Ensign canadien exhorte les jeunes hommes à se sevrer des boissons alcoolisées, une cause qui retient l’attention de l’Église et du monde entier. Elle les invite à s’enrôler et à se préparer à combattre sous les couleurs nationales, un engagement qui honore Dieu et entraîne sa bénédiction.
6. Le texte sur le Red Ensign canadien invite les jeunes hommes à la tempérance pour s’engager dans l’armée et servir leur pays, ce qui leur méritera l’approbation de l’Église et la bénédiction de Dieu. Inscrite au recto : « The Home Series ― Published by The Fireside Publishing Co., St. John, N.B. », date de 1915 environ.
N.B. Les illustrations proviennent de la collection de cartes postales patriotiques d’Auguste et Paula Vachon.
Notes
[1] Les Canadiens anglophones en général ne voient pas d'incohérence à déployer l'Union Jack et le Red Ensign canadien l'un près de l'autre. La même tendance se retrouve chez les Canadiens francophones vis-à-vis la présence du tricolore de la France à côté du Carillon-Sacré-Coeur. En 1904, l'abbé Frédéric-Alexandre Baillairgé plaide pour le maintien du tricolore : « Il reste, pour représenter ce qu'il doit représenter : son pays, sa patrie, la France ! Il reste, parce que la race ici reste ! Il reste, parce que nous ne pouvons ignorer ce qui ne fut nôtre pendant cinquante ans. » Il plaide aussi pour garder le Carillon-Sacré-Coeur qu'il voit comme une bannière religieuse. F.A. BAILLAIRGÉ, Le Drapeau canadien-français....nos raisons, Montréal : Granger, 1904, p. 37-42.
[2] Même à la date avancée de 1944, un auteur sent le besoin de formuler de sérieuses mises en garde au sujet de l’adoption du tricolore de la France par les Canadiens français : « Remarquons ici que le drapeau tricolore n’a rien de commun avec les Canadiens français. Lorsqu’il fut créée, le Canada avait cessé d’appartenir à la France depuis plus d’un quart de siècle et personne ne songea à l’arborer chez-nous jusqu’en 1854. »; « […] aux jours de fête, on le voit flotter abondamment. Reconnaissons cependant que le tricolore n’est pas notre drapeau, c’est simplement le drapeau d’une nation amie, une nation dont le souvenir nous est cher sans doute, mais ce n’est pas le nôtre. / Le drapeau tricolore est la propriété, la marque distinctive de la France, tout comme une marque de commerce est la propriété de l’industriel ou du commerçant qui l’a créée et de même qu’aucun autre commerçant n’a le droit de s’approprier la marque d’un autre, nous n’avons aucun droit de faire nôtre, un drapeau qui appartient à une autre nation. » Voir Eugène ACHARD, L’histoire du Drapeau canadien, Montréal, Librairie générale canadienne, 1944, p. 32, 44.
[1] Les Canadiens anglophones en général ne voient pas d'incohérence à déployer l'Union Jack et le Red Ensign canadien l'un près de l'autre. La même tendance se retrouve chez les Canadiens francophones vis-à-vis la présence du tricolore de la France à côté du Carillon-Sacré-Coeur. En 1904, l'abbé Frédéric-Alexandre Baillairgé plaide pour le maintien du tricolore : « Il reste, pour représenter ce qu'il doit représenter : son pays, sa patrie, la France ! Il reste, parce que la race ici reste ! Il reste, parce que nous ne pouvons ignorer ce qui ne fut nôtre pendant cinquante ans. » Il plaide aussi pour garder le Carillon-Sacré-Coeur qu'il voit comme une bannière religieuse. F.A. BAILLAIRGÉ, Le Drapeau canadien-français....nos raisons, Montréal : Granger, 1904, p. 37-42.
[2] Même à la date avancée de 1944, un auteur sent le besoin de formuler de sérieuses mises en garde au sujet de l’adoption du tricolore de la France par les Canadiens français : « Remarquons ici que le drapeau tricolore n’a rien de commun avec les Canadiens français. Lorsqu’il fut créée, le Canada avait cessé d’appartenir à la France depuis plus d’un quart de siècle et personne ne songea à l’arborer chez-nous jusqu’en 1854. »; « […] aux jours de fête, on le voit flotter abondamment. Reconnaissons cependant que le tricolore n’est pas notre drapeau, c’est simplement le drapeau d’une nation amie, une nation dont le souvenir nous est cher sans doute, mais ce n’est pas le nôtre. / Le drapeau tricolore est la propriété, la marque distinctive de la France, tout comme une marque de commerce est la propriété de l’industriel ou du commerçant qui l’a créée et de même qu’aucun autre commerçant n’a le droit de s’approprier la marque d’un autre, nous n’avons aucun droit de faire nôtre, un drapeau qui appartient à une autre nation. » Voir Eugène ACHARD, L’histoire du Drapeau canadien, Montréal, Librairie générale canadienne, 1944, p. 32, 44.
The Symbols of a Congregation of Nuns at War
Summary
Summary
Many postcards issued during the First and Second World Wars promote the Canadian war effort. The first four postcards presented here are unusual in that they were published by a congregation of nuns called the Daughters of Wisdom (Filles de la sagesse, F.D.L.S). They also stand out by their very direct messages which combine the Christian cross with Douglas B-18 Bolo Bombers (1-2) and a Lee Enfield rifle (3). The first card replicates the bright flaming cross that Emperor Constantine saw in the sky and afterwards in a dream before the battle of Milvian Bridge in Rome in 312. With the cross appeared the Greek words which translate “By this sign thou shalt conquer,” usually rendered in Latin as In hoc signo vinces. Following his victory, the emperor embraced Christianity and made it the official religion of the Empire. What is interesting heraldically is that the flaming cross and motto have all the marks of a modern military badge.
The third card with the rifle and cross is framed with branches of maple, the maple leaf having become the dominant symbol of Canada both at peace and war. It also includes the inscription “With God to save the king” which alludes to the fact that George VI and Queen Elizabeth remained at Buckingham Palace among their people during the war.The nuns are calling upon their faith for strength and protection during a time of peril, something humans have done since the dawn of times. Their message is unequivocal but no doubt very sincere. The black and white tones and the content give the images an aura of impending doom which needs urgent attention.
The next card (4) displays, on the right, a flag which was adopted as the emblem of francophone Canadians in 1903, its main features being a cross, fleurs-de-lis and the Sacred Heart in centre. It is accompanied by the French Tricolour in the middle and the Union Jack on the left. It highlights the participation of French speaking Canadians with other allies in the war. Shortly after Confederation, anglophone Canadians began flying the Canadian Red Ensign along with the Union Jack of Great Britain and as their marks of identification. Similarly francophone Canadians flew both the Tricolour of the French Republic and the Sacred Heart flag to highlight their ancestry and ethnicity. In some depictions as in card 4, the Tricolour flag clearly represents France, while the Sacred Heart flag identifies French Canada. Still it is surprising to find the Tricolour in the centre which is in the position of honour. In that respect, it is interesting to compare the arrangement of flags in cards 4 and 5, even if we are dealing with different circumstances.
Card 6, from the First World War, represents one of the few Canadian postcards to mention God and religion in connection with the war effort during the two world wars. In contrast with the nun`s postcards, its message, in centre of the Canadian Red Ensign, is highly moralizing. Although the phrasing is somewhat disjointed, it basically entreats young men to discard alcohol, to enlist as soldiers, and to serve their country so as to please the Church, honour God and merit his blessings. A.V.
The third card with the rifle and cross is framed with branches of maple, the maple leaf having become the dominant symbol of Canada both at peace and war. It also includes the inscription “With God to save the king” which alludes to the fact that George VI and Queen Elizabeth remained at Buckingham Palace among their people during the war.The nuns are calling upon their faith for strength and protection during a time of peril, something humans have done since the dawn of times. Their message is unequivocal but no doubt very sincere. The black and white tones and the content give the images an aura of impending doom which needs urgent attention.
The next card (4) displays, on the right, a flag which was adopted as the emblem of francophone Canadians in 1903, its main features being a cross, fleurs-de-lis and the Sacred Heart in centre. It is accompanied by the French Tricolour in the middle and the Union Jack on the left. It highlights the participation of French speaking Canadians with other allies in the war. Shortly after Confederation, anglophone Canadians began flying the Canadian Red Ensign along with the Union Jack of Great Britain and as their marks of identification. Similarly francophone Canadians flew both the Tricolour of the French Republic and the Sacred Heart flag to highlight their ancestry and ethnicity. In some depictions as in card 4, the Tricolour flag clearly represents France, while the Sacred Heart flag identifies French Canada. Still it is surprising to find the Tricolour in the centre which is in the position of honour. In that respect, it is interesting to compare the arrangement of flags in cards 4 and 5, even if we are dealing with different circumstances.
Card 6, from the First World War, represents one of the few Canadian postcards to mention God and religion in connection with the war effort during the two world wars. In contrast with the nun`s postcards, its message, in centre of the Canadian Red Ensign, is highly moralizing. Although the phrasing is somewhat disjointed, it basically entreats young men to discard alcohol, to enlist as soldiers, and to serve their country so as to please the Church, honour God and merit his blessings. A.V.