La médaille Kebeca Liberata a-t-elle inspiré le premier sceau de la ville de Québec?
Auguste Vachon, héraut Outaouais émérite
C’est l’artiste québécois bien connu, Joseph Légaré, qui a conçu le premier sceau de la ville de Québec en 1833, étant conseiller de cette ville de 1833 à 1836. De nombreux éléments rapprochent le sceau de la médaille Kebeca Liberata frappée pour célébrer la victoire du gouverneur Louis Buade de Frontenac sur la flotte de l’amiral William Phips, devant Québec en 1690. Il est probable que Légaré s’est inspiré de cette médaille, l’une des rares pièces relatives à la ville qui présentait une imagerie adaptable à un sceau. On sait également qu’il a consulté d’autres pièces disponibles à son époque, car un aspect de sa composition est claqué sur un sceau américain.
Sur le revers de la médaille, une déesse d’allure impérieuse représentant la France est assise sur un roc devant un faisceau de drapeaux, trophées de sa victoire. Deux palmiers à l’arrière plan font également allusion à un exploit glorieux. La déesse foule du pied droit le bouclier de l’ennemi et tient sous le bras gauche un écu aux armes de France. Un castor couché à ses pieds et un Fleuve, à droite, viennent compléter le décor. Ici le Fleuve est la divinité qui préside aux fleuves, représentée sous la figure d’un vieillard à longue barbe tenant une urne d’où coule de l’eau. Il s’agit évidement d’une allusion au Saint-Laurent (fig. 1).
Sur le sceau de la ville, la déesse abandonne ses attributs triomphaux pour s’accompagner de ce qu’on attend d’une ville [1]. Une ruche à sa gauche représente l’industrie, alors que la corne d’abondance qu’elle tient sur son bras gauche ainsi que d’autres végétaux dans le décor représentent la prospérité, fruit du travail. La devise sur le pourtour du sceau est : « NATURA FORTIS INDUSTRIA CRESCIT (Fortifiée par la nature, elle croît par le travail). Au lieu de tenir les armes royales, la déesse urbaine tient sous sa main un écu aux anciennes armes de la ville de Québec. Elle tend la main vers le Saint-Laurent qui n’est plus représenté par un vieillard avec une urne, mais par un cours d’eau réel et un navire. Le castor, qui n’a plus d’importance dans l’économie de la ville, n’est plus au pied de la déesse. Il s’en éloigne pour se diriger vers les eaux du fleuve, comme s’il retournait à son habitat naturel. Comme la médaille, le sceau contient une inscription sur le pourtour et une autre en exergue. Sur certaine représentations, le cap Diamant et la citadelle d’où flotte un drapeau apparaissent clairement (fig. 2-4). On peut voir une empreinte du sceau original sur le site Heraldic America [2].
Les nombreux parallèles entre l’iconographie des deux pièces laissent penser que Légaré s’est d’abord inspiré de la médaille Kebeca Liberata pour concevoir le sceau, d’autant plus que cette médaille était l’une des rares pièces emblématiques spécifiques à la ville, en 1833. Il est certain par ailleurs que l’artiste a consulté des sources américaines. L’inscription en exergue qui se lit : « CONDITA QUEBECENSE A.D. MDCVIII CIVITATIS REGIMINE DONATA MDCCCXIII » (Québec fondé en 1608, constitué en municipalité en 1833) est un calque de l’inscription sur le sceau de la ville de Boston adopté en 1823 : « BOSTONIA CONDITA AD. 1630 CIVITATIS REGIMINE DONATA AD. 1822 [3]. » Il est concevable aussi que Légaré s’ait inspiré du sceau de Charleston (Caroline du Sud) de 1790 illustré de la déesse de la liberté assise le bras tendu, montrant du doigt un navire dans le port ou encore du sceau de la Caroline du Nord où l’on voit une déesse debout affichant les attributs de la liberté et faisant face à une autre déesse assise avec une corne d’abondance près d’un cours d’eau sur lequel vogue un navire [4].
Sur le revers de la médaille, une déesse d’allure impérieuse représentant la France est assise sur un roc devant un faisceau de drapeaux, trophées de sa victoire. Deux palmiers à l’arrière plan font également allusion à un exploit glorieux. La déesse foule du pied droit le bouclier de l’ennemi et tient sous le bras gauche un écu aux armes de France. Un castor couché à ses pieds et un Fleuve, à droite, viennent compléter le décor. Ici le Fleuve est la divinité qui préside aux fleuves, représentée sous la figure d’un vieillard à longue barbe tenant une urne d’où coule de l’eau. Il s’agit évidement d’une allusion au Saint-Laurent (fig. 1).
Sur le sceau de la ville, la déesse abandonne ses attributs triomphaux pour s’accompagner de ce qu’on attend d’une ville [1]. Une ruche à sa gauche représente l’industrie, alors que la corne d’abondance qu’elle tient sur son bras gauche ainsi que d’autres végétaux dans le décor représentent la prospérité, fruit du travail. La devise sur le pourtour du sceau est : « NATURA FORTIS INDUSTRIA CRESCIT (Fortifiée par la nature, elle croît par le travail). Au lieu de tenir les armes royales, la déesse urbaine tient sous sa main un écu aux anciennes armes de la ville de Québec. Elle tend la main vers le Saint-Laurent qui n’est plus représenté par un vieillard avec une urne, mais par un cours d’eau réel et un navire. Le castor, qui n’a plus d’importance dans l’économie de la ville, n’est plus au pied de la déesse. Il s’en éloigne pour se diriger vers les eaux du fleuve, comme s’il retournait à son habitat naturel. Comme la médaille, le sceau contient une inscription sur le pourtour et une autre en exergue. Sur certaine représentations, le cap Diamant et la citadelle d’où flotte un drapeau apparaissent clairement (fig. 2-4). On peut voir une empreinte du sceau original sur le site Heraldic America [2].
Les nombreux parallèles entre l’iconographie des deux pièces laissent penser que Légaré s’est d’abord inspiré de la médaille Kebeca Liberata pour concevoir le sceau, d’autant plus que cette médaille était l’une des rares pièces emblématiques spécifiques à la ville, en 1833. Il est certain par ailleurs que l’artiste a consulté des sources américaines. L’inscription en exergue qui se lit : « CONDITA QUEBECENSE A.D. MDCVIII CIVITATIS REGIMINE DONATA MDCCCXIII » (Québec fondé en 1608, constitué en municipalité en 1833) est un calque de l’inscription sur le sceau de la ville de Boston adopté en 1823 : « BOSTONIA CONDITA AD. 1630 CIVITATIS REGIMINE DONATA AD. 1822 [3]. » Il est concevable aussi que Légaré s’ait inspiré du sceau de Charleston (Caroline du Sud) de 1790 illustré de la déesse de la liberté assise le bras tendu, montrant du doigt un navire dans le port ou encore du sceau de la Caroline du Nord où l’on voit une déesse debout affichant les attributs de la liberté et faisant face à une autre déesse assise avec une corne d’abondance près d’un cours d’eau sur lequel vogue un navire [4].
Fig. 1 Revers de la médaille Kebeca Liberata, frapée pour célébrer la victoire de Frontenac sur William Phips, devant Québec en 1690. Bibliothèque et Archives Canada, photo C 115685.
Fig. 2 Le sceau de la ville de Québec, sans l’inscription en exergue, posé sur un cartouche. Assiette par Wedgwood, 1925. Wedgwood a produit une assiette identique à celle-ci en 1910 avec la bordure peinte en rouge au lieu de bleu. On retrouve le même emblème, mais sans les branches d’érable, sur des pièces fabriquées par The Foley China et Shelley China. Collection Vachon, Musée canadien de l’histoire.
Qu’en est-il de l’écu de la ville sous la main de la déesse? Tout d’abord, ces armoiries de libre adoption ont vraiment été utilisées par la ville. Soutenues par deux anges, qui étaient les tenants des armoiries des souverains de France et sommées de la couronne royale française, elles surmontent la statue de Champlain sur la façade du Parlement de Québec. Un article de Marc Beaudoin « Les armoiries de la ville de Québec » relève plusieurs exemples de leur utilisation :
« Nous retrouvons ces armoiries officieuses de Québec dans le vitrail de la bibliothèque de l’Assemblée nationale. Elles se blasonnent : de gueules au léopard couronné et tenant dans sa dextre une clef d'or à la bordure rivetée d'or. L'écu est timbré d'une couronne murale. Cette interprétation du sceau de la ville de Québec est visible sur le manège militaire de la Grande Allée, l'ancien édifice des postes et la gare du Palais sur la rue de la Gare et même dans le pavement du foyer du Palais Montcalm avant les dernières rénovations [5]. »
Un « Rapport du comité des armoiries de la cité de Québec » daté du 17 mai 1949 mentionne ces anciennes armoiries « … sur l’écu de ce blason figure un lion britannique couronné, avec, dans sa patte droite, une clef désignant Québec comme la clef du Canada [6]. » Une étude sur les armoiries municipales canadiennes en 1937 donne la description héraldique des armoiries : De gueules au léopard couronné tenant dans sa patte dextre une clef, le tout d’or [7]. Ces armoiries, comme nous l’avons vu, étaient parfois représentées avec une bordure d’or et diverses couronnes, le genre de variations qui se retrouvent souvent dans des armoiries de libre adoption. Une question demeure cependant. Légaré a-t-il conçu les anciennes armoiries de la ville ou existaient-elles avant lui? Sans connaître la réponse à cette question, on constate qu’elles sont presque identiques à ce qu’on retrouve dans la partie inférieure des armoiries concédées au Diocèse anglican de Québec en 1793, la seule différence étant que la clef est d’argent et non d’or [8].
Le sceau sans ses inscriptions figure sur un sou (1/2 penny token) de la Banque de Québec (Quebec Bank), Province du Canada, émis en 1852 [9]. C’est encore le sceau qui figure sur la médaille Henry Fry English Prize du High School of Quebec, vers 1860 [10]. Lorsque le marquis de Lorne et la princesse Louise inaugurent la terrasse Dufferin en 1879, c’est à nouveau le sceau qui orne le centre d’une banderole inscrite « Soyez les bienvenus [11]. » On le retrouve également sur le monument aux victimes de l’incendie de l’Hospice Saint-Charles qui a eu lieu le 14 décembre 1927 [12]. Un grand nombre de souvenirs en céramique produits pour la ville de Québec, dans le premier quart du XXe siècle, par des compagnies anglaises comme The Foley China, W.H. Goss, Shelley China et Wedgwood, démontrent aussi que le sceau servait régulièrement d’armoiries à la ville (fig. 2 à 4). On rencontre aussi le sceau sur le manche de cuillères en argent de l’époque qui aujourd’hui se vendent à l’occasion sur Internet. Vers 1908, Raphael Tuck & Sons, une compagnie de Londres et de Montréal, créait une série de cartes postales qui plaçait les emblèmes des provinces et des grandes villes canadiennes sur le battant du Red Ensign. Les armoiries de la ville de Québec s’y retrouvent, bien que ce jumelage ne convienne pas à une ville française, particulièrement avec l’inscription anglaise City of Quebec (fig. 5).
« Nous retrouvons ces armoiries officieuses de Québec dans le vitrail de la bibliothèque de l’Assemblée nationale. Elles se blasonnent : de gueules au léopard couronné et tenant dans sa dextre une clef d'or à la bordure rivetée d'or. L'écu est timbré d'une couronne murale. Cette interprétation du sceau de la ville de Québec est visible sur le manège militaire de la Grande Allée, l'ancien édifice des postes et la gare du Palais sur la rue de la Gare et même dans le pavement du foyer du Palais Montcalm avant les dernières rénovations [5]. »
Un « Rapport du comité des armoiries de la cité de Québec » daté du 17 mai 1949 mentionne ces anciennes armoiries « … sur l’écu de ce blason figure un lion britannique couronné, avec, dans sa patte droite, une clef désignant Québec comme la clef du Canada [6]. » Une étude sur les armoiries municipales canadiennes en 1937 donne la description héraldique des armoiries : De gueules au léopard couronné tenant dans sa patte dextre une clef, le tout d’or [7]. Ces armoiries, comme nous l’avons vu, étaient parfois représentées avec une bordure d’or et diverses couronnes, le genre de variations qui se retrouvent souvent dans des armoiries de libre adoption. Une question demeure cependant. Légaré a-t-il conçu les anciennes armoiries de la ville ou existaient-elles avant lui? Sans connaître la réponse à cette question, on constate qu’elles sont presque identiques à ce qu’on retrouve dans la partie inférieure des armoiries concédées au Diocèse anglican de Québec en 1793, la seule différence étant que la clef est d’argent et non d’or [8].
Le sceau sans ses inscriptions figure sur un sou (1/2 penny token) de la Banque de Québec (Quebec Bank), Province du Canada, émis en 1852 [9]. C’est encore le sceau qui figure sur la médaille Henry Fry English Prize du High School of Quebec, vers 1860 [10]. Lorsque le marquis de Lorne et la princesse Louise inaugurent la terrasse Dufferin en 1879, c’est à nouveau le sceau qui orne le centre d’une banderole inscrite « Soyez les bienvenus [11]. » On le retrouve également sur le monument aux victimes de l’incendie de l’Hospice Saint-Charles qui a eu lieu le 14 décembre 1927 [12]. Un grand nombre de souvenirs en céramique produits pour la ville de Québec, dans le premier quart du XXe siècle, par des compagnies anglaises comme The Foley China, W.H. Goss, Shelley China et Wedgwood, démontrent aussi que le sceau servait régulièrement d’armoiries à la ville (fig. 2 à 4). On rencontre aussi le sceau sur le manche de cuillères en argent de l’époque qui aujourd’hui se vendent à l’occasion sur Internet. Vers 1908, Raphael Tuck & Sons, une compagnie de Londres et de Montréal, créait une série de cartes postales qui plaçait les emblèmes des provinces et des grandes villes canadiennes sur le battant du Red Ensign. Les armoiries de la ville de Québec s’y retrouvent, bien que ce jumelage ne convienne pas à une ville française, particulièrement avec l’inscription anglaise City of Quebec (fig. 5).
Fig. 3 Plusieurs souvenirs par W.H. Goss, compagnie anglaise bien connue pour ses miniatures armoriées, reproduisent le sceau de Québec sur un écu comme s’il s’agissait d’armoiries, en incluant l’inscription en exergue du sceau original et la devise sur un listel comme il est d’usage en héraldique. On voit aussi la citadelle d’où flotte l’Union Jack. Collection Vachon, Musée canadien de l’histoire.
Fig. 4 Sur un bol par The Foley China (vers 1900-1910), le sceau apparaît sur un écu sommé d’une couronne murale avec la devise sur un listel sous l’écu comme s’il s’agissait d’armoiries. On retrouve le même traitement sur un service à café en grès noir par Wedgwood. Collection Vachon, Musée canadien de l’histoire.
Fig. 5 Carte postale par Tuck & Sons plaçant les anciennes armoiries de Québec, à l’origine sceau de la ville, sur le battant du Red Ensign, drapeau de la marine marchande britannique. Appartient à A. & P. Vachon.
Fig. 6 Carte postale où le sceau de la ville de Québec, avec un soleil ajouté, figure sur un écu accosté du Red Ensign et d’un drapeau blanc semé de fleurs de lis qui n’a probablement jamais flotté en Nouvelle-France. Appartient à A. & P. Vachon.
On peut se demander pourquoi les armoiries avec le léopard tenant une clef, qui pour un certain temps étaient reconnues comme l’emblème de la ville, s’étaient vu remplacer par un sceau qui se présente comme un petit tableau ou paysage et auquel on a tenté de donner une allure héraldique. Sans doute les anciennes armoiries avec le lion, symbole de l’Angleterre, étaient-elles considérées trop britanniques pour représenter une ville française.
En 1949, un comité concevait de nouvelles armoiries pour la ville de Québec. Il se composait d’Edouard Hamel, ingénieur en chef de la cité, président; Valère Desjardins, archiviste-statisticien de la cité, secrétaire, et de François-Xavier Chouinard, historien. Agissaient comme conseillers : Gérard Morisset, historien de l’art, et Marius Plamondon, professeur de sculpture à l’École des beaux-arts de la ville. L’héraldiste Maurice Brodeur participait au projet par ses conseils et en préparant le dessin et le blasonnement. Ont aussi soumis des propositions : l’abbé Adolphe Garneau, homme aux nombreux talents, et Burroughs Pelletier, directeur du Service provincial de l’urbanisme. Le comité a bien réussi son projet. Avec quelques modifications, les armoiries ont fait l’objet de la première concession par l’Autorité héraldique du Canada à une municipalité en 1988. Dans le dessin révisé, la forme de l’écu devient plus moderne, ce qui est normal, et une mince bordure d’or vient s’ajouter autour du chef bleu (partie supérieure) pour éviter qu’une couleur superpose une couleur, le champ de l’écu étant rouge (fig. 7) [13].
En 1949, un comité concevait de nouvelles armoiries pour la ville de Québec. Il se composait d’Edouard Hamel, ingénieur en chef de la cité, président; Valère Desjardins, archiviste-statisticien de la cité, secrétaire, et de François-Xavier Chouinard, historien. Agissaient comme conseillers : Gérard Morisset, historien de l’art, et Marius Plamondon, professeur de sculpture à l’École des beaux-arts de la ville. L’héraldiste Maurice Brodeur participait au projet par ses conseils et en préparant le dessin et le blasonnement. Ont aussi soumis des propositions : l’abbé Adolphe Garneau, homme aux nombreux talents, et Burroughs Pelletier, directeur du Service provincial de l’urbanisme. Le comité a bien réussi son projet. Avec quelques modifications, les armoiries ont fait l’objet de la première concession par l’Autorité héraldique du Canada à une municipalité en 1988. Dans le dessin révisé, la forme de l’écu devient plus moderne, ce qui est normal, et une mince bordure d’or vient s’ajouter autour du chef bleu (partie supérieure) pour éviter qu’une couleur superpose une couleur, le champ de l’écu étant rouge (fig. 7) [13].
Fig. 7 Armoiries concédées à la Ville de Québec par l’Autorité héraldique du Canada le 20 septembre 1988, vol. I, p. 3. Avec la permission de l’Autorité héraldique du Canada. © Sa Majesté la Reine du Chef du Canada.
***
Légaré s’est donné la peine de consulter plusieurs pièces de son époque qui lui servirent d’inspiration : sans doute la médaille Kebeca Liberata et des sceaux américains. La ville utilisa le sceau comme armoiries, mais sa composition complexe, genre tableau, ne convenait pas à cette fin. Par contre, il existe souvent en héraldique une continuité entre les anciens emblèmes et les nouveaux. On retrouve dans les armoiries de 1949 deux clés qui s’inspirent partiellement des anciennes armoiries de la ville figurant sur le sceau. Les armoiries actuelles, comme l’ancien sceau, affichent un navire sur l’eau. Celui des armoiries fait allusion au Don-de-Dieu sur lequel Champlain est revenu sur le fleuve Saint-Laurent pour fonder Québec en 1608. Tout en faisant allusion au navire, la devise « Don de Dieu feray valoir » exprime de façon plus élégante, succincte et chrétienne l’essentiel de la plus longue devise sur le sceau qui se traduit: « Fortifiée par la nature, elle croît par le travail [14]. »
Did the Kebeca Liberata Medal Inspire the First Seal of Quebec City?
Summary
Summary
The first seal of Quebec was designed in 1833 by the well known Canadian artist Joseph Légaré, a counsellor of the city from 1833 to 1836. Was his design inspired by the Kebeca Liberata medal, which celebrated Governor Frontenac’s victory over the fleet of William Phips, before Quebec City in 1690? The numerous parallels between the medal and the seal lead us to believe that this was the case. On the medal, an imperious looking goddess is surrounded by the attributes of victory: her right foot on the enemy’s shield, a panoply of flags behind her and two palm trees in the background (fig. 1). On the seal, a less authoritative goddess is accompanied by symbols of a city: a beehive to represent industry and a horn of plenty to represent abundance, which is the fruit of labour (see illustration on the site: http://pages.infinit.net/cerame/heraldicamerica/etudes/quebeccity.htm). Both the medal and seal display a beaver. On the medal, the Saint Lawrence River is represented by a river divinity called Fleuve, namely an old man with a long beard holding an amphora from which flows water, while on the seal, it is a real river with a ship. Both the medal and seal contain two inscriptions, one on the edge and one at the base. It is certain that Légaré consulted seals of his time. The inscription at the base, except for the city name and dates, is the same as that on the seal of Boston adopted in 1823. Légaré may also have drawn ideas from the seals of Charleston (South Carolina) and of North Carolina, both of which contain imagery similar to the Quebec seal and existed at the time. Since we know that Légaré consulted seals of his period, it is all the more plausible that he drew part of his inspiration from the Kebeca Liberata medal. In 1833, it constituted one of the few emblematic designs referring directly to Quebec City and having imagery adaptable to a seal.
On the medal, a goddess holds the shield of royal France, while on the seal, a goddess holds a shield with the first emblem of Québec City, which features a gold crowned lion on a red field holding a gold key. This imagery is very close to the lower portion of the arms granted to the Anglican Diocese of Quebec in 1793. The first municipal emblem can still be seen on several buildings within the city, although we do not know if it came into existence with Légaré’s seal or existed before 1833. With time, the municipal emblem was superseded by the seal itself probably because the British lion holding a key was not deemed appropriate for a French city. The seal was often given an armorial form by placing its imagery on a heraldic shield, its motto on a scroll below as is common in heraldry, and by adding the royal crown above as was frequent at the time (figs. 2-4). Some artists preferred a mural crown, which represents a city (fig. 4). In a postcard series, the emblem of the city was even placed in the fly of the Red Ensign (fig. 5).
In 1949, a committee chose proper heraldic arms for the city, but retained the idea of the key from the old emblem as well as the ship and water on the seal. These arms, with minor changes, were granted by the Chief Herald of Canada in 1988, the first civic grant registered by the Canadian Heraldic Authority created that year (fig. 7). A.V.
On the medal, a goddess holds the shield of royal France, while on the seal, a goddess holds a shield with the first emblem of Québec City, which features a gold crowned lion on a red field holding a gold key. This imagery is very close to the lower portion of the arms granted to the Anglican Diocese of Quebec in 1793. The first municipal emblem can still be seen on several buildings within the city, although we do not know if it came into existence with Légaré’s seal or existed before 1833. With time, the municipal emblem was superseded by the seal itself probably because the British lion holding a key was not deemed appropriate for a French city. The seal was often given an armorial form by placing its imagery on a heraldic shield, its motto on a scroll below as is common in heraldry, and by adding the royal crown above as was frequent at the time (figs. 2-4). Some artists preferred a mural crown, which represents a city (fig. 4). In a postcard series, the emblem of the city was even placed in the fly of the Red Ensign (fig. 5).
In 1949, a committee chose proper heraldic arms for the city, but retained the idea of the key from the old emblem as well as the ship and water on the seal. These arms, with minor changes, were granted by the Chief Herald of Canada in 1988, the first civic grant registered by the Canadian Heraldic Authority created that year (fig. 7). A.V.
Notes
[1] Il s’agirait de Strenna (ou Strenia), déesse des étrennes. Voir le site : http://www.snquebec.ca/lasociete.aspx, consulté le 9 juin 2014.
[2] Daniel Cogné, « The Seal of Quebec City » : http://pages.infinit.net/cerame/heraldicamerica/etudes/quebeccity.htm, consulté le 9 juin 2014.
[3] Plus tard, d’autres villes américaines introduisaient une inscription analogue sur leur sceau : Salem, Massachusetts, 1839; New Bedford, Massachusetts, 1859; Charleston, Caroline du Sud, 1880.
[4] Voir le site : http://www.northcarolinahistory.org/encyclopedia/406/entry/, consulté le 9 juin 2014.
[5] Voir le site : http://passion-heraldique.blogspot.ca/2012/12/armorial-du-parlement-du-quebec-4e.html, consulté le 9 juin 2014.
[6] Archives de la Ville de Québec.
[7] Howard M. CHAPIN, « Canadian Municipal Arms » dans The Canadian Historical Review, vol. 18, no 3 (sept. 1937), p. 258. Le blason anglais se lit : Gules a lion passant guardant crowned holding in his dexter paw a key palewise, wards upwards or. Le lion dans cette position se nomme « léopard » en blason français et il n’est pas utile de spécifier la position de la clef qui est dans sa position normale.
[8] Voir une illustration et le blasonnement dans Robert Merrill BLACK, « Gentle Reminders: Anglicans and Heraldry » dans Heraldry in Canada/L’Héraldique au Canada, vol. 30, no 1 (mars 1996), p. 6-7 aussi Daniel Cogné, « The Seal of Quebec City », voir note 2.
[9] Voir le site : http://www.museedelamonnaie.ca/collection/artefact/afficher/1966.0160.02053.000/canada-quebec-bank-12-penny-1852, consulté le 9 juin 2014.
[10] Jos. Leroux, Le Médailler du Canada/The Canadian Coin Cabinet, Montréal : Beauchemin et Fils, 1888, p. 104, no 639.
[11] Archives de la Ville de Québec, collection de documents iconographiques (N019184). Voir aussi le site : http://www.ameriquefrancaise.org/fr/article-633/Terrasse_Dufferin_%C3%A0_Qu%C3%A9bec.html#.U4dRzvmwK24, consulté le 9 juin 2014.
[12] Voir le site : http://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=185028&#.U2kGGPldX_4, consulté le 9 juin 2014.
[13] Pour créer un meilleur contraste, on ne met normalement pas une couleur sur une couleur ni un métal sur un métal. Il existe une exception à cette règle pour certaines pièces, comme le chef que l’on nomme alors chef cousu, mais cet usage n’est pas très répandu.
[14] Le symbolisme des armories est décrit dans « Rapport du comité des armoiries de la cité de Québec », 17 mai 1949, Archives de la ville de Québec.
[1] Il s’agirait de Strenna (ou Strenia), déesse des étrennes. Voir le site : http://www.snquebec.ca/lasociete.aspx, consulté le 9 juin 2014.
[2] Daniel Cogné, « The Seal of Quebec City » : http://pages.infinit.net/cerame/heraldicamerica/etudes/quebeccity.htm, consulté le 9 juin 2014.
[3] Plus tard, d’autres villes américaines introduisaient une inscription analogue sur leur sceau : Salem, Massachusetts, 1839; New Bedford, Massachusetts, 1859; Charleston, Caroline du Sud, 1880.
[4] Voir le site : http://www.northcarolinahistory.org/encyclopedia/406/entry/, consulté le 9 juin 2014.
[5] Voir le site : http://passion-heraldique.blogspot.ca/2012/12/armorial-du-parlement-du-quebec-4e.html, consulté le 9 juin 2014.
[6] Archives de la Ville de Québec.
[7] Howard M. CHAPIN, « Canadian Municipal Arms » dans The Canadian Historical Review, vol. 18, no 3 (sept. 1937), p. 258. Le blason anglais se lit : Gules a lion passant guardant crowned holding in his dexter paw a key palewise, wards upwards or. Le lion dans cette position se nomme « léopard » en blason français et il n’est pas utile de spécifier la position de la clef qui est dans sa position normale.
[8] Voir une illustration et le blasonnement dans Robert Merrill BLACK, « Gentle Reminders: Anglicans and Heraldry » dans Heraldry in Canada/L’Héraldique au Canada, vol. 30, no 1 (mars 1996), p. 6-7 aussi Daniel Cogné, « The Seal of Quebec City », voir note 2.
[9] Voir le site : http://www.museedelamonnaie.ca/collection/artefact/afficher/1966.0160.02053.000/canada-quebec-bank-12-penny-1852, consulté le 9 juin 2014.
[10] Jos. Leroux, Le Médailler du Canada/The Canadian Coin Cabinet, Montréal : Beauchemin et Fils, 1888, p. 104, no 639.
[11] Archives de la Ville de Québec, collection de documents iconographiques (N019184). Voir aussi le site : http://www.ameriquefrancaise.org/fr/article-633/Terrasse_Dufferin_%C3%A0_Qu%C3%A9bec.html#.U4dRzvmwK24, consulté le 9 juin 2014.
[12] Voir le site : http://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=185028&#.U2kGGPldX_4, consulté le 9 juin 2014.
[13] Pour créer un meilleur contraste, on ne met normalement pas une couleur sur une couleur ni un métal sur un métal. Il existe une exception à cette règle pour certaines pièces, comme le chef que l’on nomme alors chef cousu, mais cet usage n’est pas très répandu.
[14] Le symbolisme des armories est décrit dans « Rapport du comité des armoiries de la cité de Québec », 17 mai 1949, Archives de la ville de Québec.