La feuille d'érable en chanson / The Maple Leaf in Song
La feuille d'érable en chanson : les emblèmes floraux d’Albert Larrieu
Alexander Muir est bien connu pour sa chanson The Maple Leaf Forever publiée en 1867 pour célébrer la Confédération canadienne, mais un autre compositeur reprend le même thème au XXe siècle sous un angle beaucoup plus enjoué. Il s’agit d’Albert Larrieu (1872-1925), aussi poète, chanteur et interprète, né à Perpignan, ville française méditerranéenne près de l’Espagne. De 1917 à 1922, il présente des spectacles de chansons dans les coins francophones du Canada : Acadie, Québec, Ontario, Manitoba, Saskatchewan et Alberta. Il est l’auteur de À propos du Canada Français : Une poignée de vérités (1920, préface de Thomas Chapais), ouvrage qui défend les Canadiens francophones contre des préjugés tenaces (voir : https://archive.org/stream/proposducanadafr00larr#page/n7/mode/2up). Il consacre un éventail imposant de ses chansons aux us et mœurs, à la cuisine et autres particularités des Franco-Canadiens, par exemple : Épluchette (rencontre pour effeuiller des épis de maïs) Le ber (berceau), Le maringouin (insecte piqueur) La cabane à sucre (petit bâtiment où l’on réduit la sève de l’érable en sucre), Poutines râpées (plats spécifiques aux Acadiens) et La soupe aux pois (potage associé à la francophonie canadienne).
La chanson qui nous intéresse ici est La feuille d’érable qu’on peut entendre et lire sur le site: https://www.youtube.com/watch?v=nd2wixlJEYM. Elle raconte qu’un jour le créateur invite les peuples de la terre au paradis pour se choisir un emblème floral, mais lorsque quelques pays européens et les États-Unis ont fait leur choix, il ne reste au Canadien que des branches d’arbres. Saint-Pierre déconcerté recommande au Canadien emmitouflé dans ses fourrures de regagner ses forêts. Mais Jésus intervient et trouve dans le tas de branches la feuille d’érable qu’il offre au Canadien comme emblème de son pays.
Le choix des pays est le suivant : France (le lys), Angleterre (l’œillet), Espagne (le liseron), l’Américain (le dahlia), l’Italien (la rose), l’Allemand (le chardon). Sauf pour le lys de la France royale et la feuille d’érable du Canada, tous les autres choix sont pure fantaisie. Par exemple, depuis des siècles, la rose, et non le dahlia, est l’emblème floral de l’Angleterre et le chardon l’emblème de l’Écosse et non de l’Allemagne. Plusieurs pays ne possèdent pas d’emblème floral à l’époque, notamment les États-Unis qui n’adopteront la rose qu’en 1986. La fleur de lys est l’emblème de la France royale, mais le lys comme plante, appelé en héraldique lys de jardin, l’est aussi. Le contre-sceau de Philippe II Auguste (1180-1223) porte une fleur de lis avec deux étamines ce qui en fait un lys réel stylisé. Plusieurs lys de ce genre sont associés aux rois de France, entre autres, sur des sceaux, des sceptres et des étendards. Un spécialiste de la question démontre de manière convaincante que la fleur de lys stylisée provient de la plante et non d’un fer de lance à deux crochets par exemple (voir Hervé Pinoteau, La symbolique royale française Ve-XVIIIe siècles [2003], p. 440-441).
Il est intéressant de noter qu’à l’époque où Larrieu visite le Canada, la popularité de la feuille d’érable ne cesse de croître chez les anglophones canadiens (fig. 1 à 4) alors que les Québécois favorisent de plus en plus la fleur de lys. En 1903, un Comité du drapeau créé dans la ville de Québec adopte à l’unanimité comme drapeau national des Canadiens français le Carillon-Sacré-Cœur qui arbore quatre fleurs de lys orientées vers le centre où figure un Sacré-Cœur encadré de deux branches d’érable (fig. 5). Au sujet de l’origine de la feuille d’érable comme emblème canadien, voir : http://heraldicscienceheraldique.com/les-origines-du-castor-et-de-la-feuille-drsquoeacuterable-comme-emblegravemes-canadiens.html.
Albert Larrieu se présente comme un personnage attachant. Le fait qu’il attribue arbitrairement des emblèmes floraux à certains pays n’enlève pas grand-chose au mérite de sa composition sur la feuille d’érable qui se veut amusante. Profitons de l’occasion pour saluer l’œuvre de ce troubadour moderne de la chanson française.
Alexander Muir est bien connu pour sa chanson The Maple Leaf Forever publiée en 1867 pour célébrer la Confédération canadienne, mais un autre compositeur reprend le même thème au XXe siècle sous un angle beaucoup plus enjoué. Il s’agit d’Albert Larrieu (1872-1925), aussi poète, chanteur et interprète, né à Perpignan, ville française méditerranéenne près de l’Espagne. De 1917 à 1922, il présente des spectacles de chansons dans les coins francophones du Canada : Acadie, Québec, Ontario, Manitoba, Saskatchewan et Alberta. Il est l’auteur de À propos du Canada Français : Une poignée de vérités (1920, préface de Thomas Chapais), ouvrage qui défend les Canadiens francophones contre des préjugés tenaces (voir : https://archive.org/stream/proposducanadafr00larr#page/n7/mode/2up). Il consacre un éventail imposant de ses chansons aux us et mœurs, à la cuisine et autres particularités des Franco-Canadiens, par exemple : Épluchette (rencontre pour effeuiller des épis de maïs) Le ber (berceau), Le maringouin (insecte piqueur) La cabane à sucre (petit bâtiment où l’on réduit la sève de l’érable en sucre), Poutines râpées (plats spécifiques aux Acadiens) et La soupe aux pois (potage associé à la francophonie canadienne).
La chanson qui nous intéresse ici est La feuille d’érable qu’on peut entendre et lire sur le site: https://www.youtube.com/watch?v=nd2wixlJEYM. Elle raconte qu’un jour le créateur invite les peuples de la terre au paradis pour se choisir un emblème floral, mais lorsque quelques pays européens et les États-Unis ont fait leur choix, il ne reste au Canadien que des branches d’arbres. Saint-Pierre déconcerté recommande au Canadien emmitouflé dans ses fourrures de regagner ses forêts. Mais Jésus intervient et trouve dans le tas de branches la feuille d’érable qu’il offre au Canadien comme emblème de son pays.
Le choix des pays est le suivant : France (le lys), Angleterre (l’œillet), Espagne (le liseron), l’Américain (le dahlia), l’Italien (la rose), l’Allemand (le chardon). Sauf pour le lys de la France royale et la feuille d’érable du Canada, tous les autres choix sont pure fantaisie. Par exemple, depuis des siècles, la rose, et non le dahlia, est l’emblème floral de l’Angleterre et le chardon l’emblème de l’Écosse et non de l’Allemagne. Plusieurs pays ne possèdent pas d’emblème floral à l’époque, notamment les États-Unis qui n’adopteront la rose qu’en 1986. La fleur de lys est l’emblème de la France royale, mais le lys comme plante, appelé en héraldique lys de jardin, l’est aussi. Le contre-sceau de Philippe II Auguste (1180-1223) porte une fleur de lis avec deux étamines ce qui en fait un lys réel stylisé. Plusieurs lys de ce genre sont associés aux rois de France, entre autres, sur des sceaux, des sceptres et des étendards. Un spécialiste de la question démontre de manière convaincante que la fleur de lys stylisée provient de la plante et non d’un fer de lance à deux crochets par exemple (voir Hervé Pinoteau, La symbolique royale française Ve-XVIIIe siècles [2003], p. 440-441).
Il est intéressant de noter qu’à l’époque où Larrieu visite le Canada, la popularité de la feuille d’érable ne cesse de croître chez les anglophones canadiens (fig. 1 à 4) alors que les Québécois favorisent de plus en plus la fleur de lys. En 1903, un Comité du drapeau créé dans la ville de Québec adopte à l’unanimité comme drapeau national des Canadiens français le Carillon-Sacré-Cœur qui arbore quatre fleurs de lys orientées vers le centre où figure un Sacré-Cœur encadré de deux branches d’érable (fig. 5). Au sujet de l’origine de la feuille d’érable comme emblème canadien, voir : http://heraldicscienceheraldique.com/les-origines-du-castor-et-de-la-feuille-drsquoeacuterable-comme-emblegravemes-canadiens.html.
Albert Larrieu se présente comme un personnage attachant. Le fait qu’il attribue arbitrairement des emblèmes floraux à certains pays n’enlève pas grand-chose au mérite de sa composition sur la feuille d’érable qui se veut amusante. Profitons de l’occasion pour saluer l’œuvre de ce troubadour moderne de la chanson française.
Note
Les cartes postales (fig. 1 à 5) proviennent de la collection Auguste et Paula Vachon de cartes postales héraldiques. Les sites web cités ont été consultés le 14 janvier 2017.
Les cartes postales (fig. 1 à 5) proviennent de la collection Auguste et Paula Vachon de cartes postales héraldiques. Les sites web cités ont été consultés le 14 janvier 2017.
Fig. 1. Carte postale postée en août 1909.
Fig. 1. Postcard posted in August 1909.
Fig. 2. Carte postale postée en mars 1910.
Fig. 2. Postcard posted in March 1910.
Fig. 3. Carte postale aux armes de la Colombie-Britannique flanquées du Blue Ensign canadien et du Red Ensign canadien. Valentine & Sons Publishing Co., Ltd., Montréal et Toronto, imprimée en Grande-Bretagne, postée en 1912.
Fig. 3. Postcard with the arms of British Columbia flanked by the Canadian Blue Ensign and the Canadian Red Ensign. Valentine & Sons Publishing Co., Ltd., Montreal and Toronto, printed in Great Britain, posted 1912.
Fig. 4. Cette carte postale canadienne associe le père Noël à une guirlande d’érable et de houx. W.G. MacFarlane, Publisher, Toronto, postée en décembre 1907.
Fig. 4. This Canadian Christmas postcard features Santa Claus and a wreath of maple and holly. W.G. MacFarlane, Publisher, Toronto, posted in December 1907.
Fig. 5. Sur cette carte postale du 21e Congrès eucharistique tenu à Montréal en 1910, le Carillon-Sacré-Cœur, adopté comme drapeau national des Canadiens français en 1903, figure en bas à droite au même titre que d’autres drapeaux nationaux comme celui des États-Unis au-dessus et le Red Ensign canadien, en bas à gauche, adopté par consensus populaire comme drapeau national du Canada quelques années après la Confédération. Les portraits en médaillon sont, en haut à gauche, le pape Pie X avec le drapeau des États pontificaux, adopté en 1929 comme drapeau de l'État de la Cité du Vatican; à droite, le cardinal Vincenzo Vannutelli, président du congrès et légat papal; dans le bas, Mgr Paul Bruchési, archevêque de Montréal et organisateur du congrès. Les devises Instaurare Omnia in Christo et In Domino Confido sont celles de Pie X et de Mgr Bruchési respectivement. L’inscription Adveniat Regnum Tuum dans le haut provient du Notre Père. Imprimerie du Messager, Montréal, Canada.
Fig. 5. On this postcard of the 21st Eucharistic Congress held in Montréal in 1910, the Carillon-Sacré-Cœur, adopted as the national flag of French Canadians in 1903, is seen in lower right accompanying other national flags, for instance, that of the United States above and, in lower left, the Canadian Red Ensign adopted by popular consensus as the national flag of Canada shortly after Confederation. The medallion portraits are, on the upper left, Pope Pius X accompanied by the flag of the Papal States adopted as the flag of Vatican City State in 1929; on the right, Cardinal Vincenzo Vannutelli, president of the congress and papal legate; in the lower part, Mgr Paul Bruchési, Archbishop of Montreal and organizer of the congress. The mottos Instaurare Omnia in Christo and In Domino Confido are those of Pius X and Archbishop Bruchési respectively. The inscription Adveniat Regnum Tuum at the top is from the Lord’s Prayer. Printed by Imprimerie du Messager, Montreal, Canada.
The Maple Leaf in Song: the Floral Emblems of Albert Larrieu
Alexander Muir is well known for his song “The Maple Leaf Forever” published in 1867 to celebrate the Canadian Confederation, but another composer revisited this theme in the twentieth century, although in a much more playful vein. His name was Albert Larrieu (1872-1925), also a poet, singer, and performer, who was born in Perpignan, a French Mediterranean city near Spain. From 1917 to 1922, he performed in Francophone parts of Canada, namely in Acadia, Quebec, Ontario, Manitoba, Saskatchewan, and Alberta. He authored À propos du Canada Français : Une poignée de vérités (1920, preface by Thomas Chapais), a work defending Francophone Canadians against enduring prejudices (see: https://archive.org/stream/proposducanadafr00larr#page/n7/mode/2up). He composed an impressive range of popular songs dedicated to the way of life, cuisine and other particularities of Franco-Canadians, for instance: Épluchette ( corn-husking bee) Le ber (cradle), Le maringuoin (mosquito) La cabane à sucre (sugar shack), Poutines râpées (specifically Acadian dishes), and La soupe aux pois, (soup associated with French Canadians).
The song that is of interest here is La feuille d’érable which can be heard and read on the site: https://www.youtube.com/watch?v=nd2wixlJEYM. As the story goes, God one day invited the nations of the earth into paradise to choose a national floral emblem. After several European countries and the United States had chosen, only branches were left for Canada. Saint Peter, somewhat embarrassed, concluded that the fur-wrapped Canadian had no choice but to return to his forests. Fortunately Jesus intervened and found in the branch heap a maple leaf which he offered him as the emblem of his country.
The countries chose as follows: France (a lily), England (the carnation), Spain (a morning glory), the American (a dahlia), the Italian (a rose), the German (a thistle). Except for the lily of royal France and the maple leaf of Canada, the other choices are fanciful. It is well known that the rose has been the floral emblem of England for centuries and the thistle that of Scotland and not of Germany. Many countries did not possess a floral emblem at the time, for instance the United States that adopted the rose in 1986 only. Royal France’s symbol was the fleur-de-lys which in some cases was represented as a stylized plant with stamens such as on the counter-seal of Philip II Augustus (1180-1223). Similar depictions are found on French royal seals, sceptres and standards. An expert on the question demonstrates convincingly that the lily as a plant gave rise to the fleur-de-lys and not something else like a spearhead with two hooks for instance (see: Hervé Pinoteau, La symbolique royale française Ve-XVIIIe siècles [2003], p. 440-441).
At the time Larrieu visited Canada, the maple leaf was gaining in popularity among Anglophone Canadians (figs. 1 to 4) while Quebecers were increasingly favoring the fleur-de-lis. In 1903 a Flag Committee created in Quebec City had unanimously adopted the Carillon-Sacré-Cœur as the national flag of French Canadians, a composition with four fleurs-de-lys pointing to the centre where a Sacred Heart is placed within branches of maple (fig. 5). Regarding the origins of the maple leaf as an emblem of Canada, see: http://heraldicscienceheraldique.com/chapter-2-the-beaver-and-maple-leaf.html.
Albert Larrieu comes across as an endearing person. The fact that he randomly attributed floral emblems to various countries does not detract much from his maple leaf song which is meant to be entertaining. Nor does it take away from his major contribution as a modern French minstrel who travelled and sang his own songs.
Alexander Muir is well known for his song “The Maple Leaf Forever” published in 1867 to celebrate the Canadian Confederation, but another composer revisited this theme in the twentieth century, although in a much more playful vein. His name was Albert Larrieu (1872-1925), also a poet, singer, and performer, who was born in Perpignan, a French Mediterranean city near Spain. From 1917 to 1922, he performed in Francophone parts of Canada, namely in Acadia, Quebec, Ontario, Manitoba, Saskatchewan, and Alberta. He authored À propos du Canada Français : Une poignée de vérités (1920, preface by Thomas Chapais), a work defending Francophone Canadians against enduring prejudices (see: https://archive.org/stream/proposducanadafr00larr#page/n7/mode/2up). He composed an impressive range of popular songs dedicated to the way of life, cuisine and other particularities of Franco-Canadians, for instance: Épluchette ( corn-husking bee) Le ber (cradle), Le maringuoin (mosquito) La cabane à sucre (sugar shack), Poutines râpées (specifically Acadian dishes), and La soupe aux pois, (soup associated with French Canadians).
The song that is of interest here is La feuille d’érable which can be heard and read on the site: https://www.youtube.com/watch?v=nd2wixlJEYM. As the story goes, God one day invited the nations of the earth into paradise to choose a national floral emblem. After several European countries and the United States had chosen, only branches were left for Canada. Saint Peter, somewhat embarrassed, concluded that the fur-wrapped Canadian had no choice but to return to his forests. Fortunately Jesus intervened and found in the branch heap a maple leaf which he offered him as the emblem of his country.
The countries chose as follows: France (a lily), England (the carnation), Spain (a morning glory), the American (a dahlia), the Italian (a rose), the German (a thistle). Except for the lily of royal France and the maple leaf of Canada, the other choices are fanciful. It is well known that the rose has been the floral emblem of England for centuries and the thistle that of Scotland and not of Germany. Many countries did not possess a floral emblem at the time, for instance the United States that adopted the rose in 1986 only. Royal France’s symbol was the fleur-de-lys which in some cases was represented as a stylized plant with stamens such as on the counter-seal of Philip II Augustus (1180-1223). Similar depictions are found on French royal seals, sceptres and standards. An expert on the question demonstrates convincingly that the lily as a plant gave rise to the fleur-de-lys and not something else like a spearhead with two hooks for instance (see: Hervé Pinoteau, La symbolique royale française Ve-XVIIIe siècles [2003], p. 440-441).
At the time Larrieu visited Canada, the maple leaf was gaining in popularity among Anglophone Canadians (figs. 1 to 4) while Quebecers were increasingly favoring the fleur-de-lis. In 1903 a Flag Committee created in Quebec City had unanimously adopted the Carillon-Sacré-Cœur as the national flag of French Canadians, a composition with four fleurs-de-lys pointing to the centre where a Sacred Heart is placed within branches of maple (fig. 5). Regarding the origins of the maple leaf as an emblem of Canada, see: http://heraldicscienceheraldique.com/chapter-2-the-beaver-and-maple-leaf.html.
Albert Larrieu comes across as an endearing person. The fact that he randomly attributed floral emblems to various countries does not detract much from his maple leaf song which is meant to be entertaining. Nor does it take away from his major contribution as a modern French minstrel who travelled and sang his own songs.
Note
The postcards (figs. 1 to 5) are from the Auguste and Paula Vachon heraldic postcard collection. The websites were accessed on 14 January 2017.
The postcards (figs. 1 to 5) are from the Auguste and Paula Vachon heraldic postcard collection. The websites were accessed on 14 January 2017.