II
L’Union Jack et le Red Ensign
L’Union Jack rivalise avec le Red Ensign pour représenter la Grande-Bretagne dès ses premiers établissements en territoire canadien. Au XIXe siècle, et peut-être avant, les compagnies de fourrures concurrentes, la Compagnie de la baie d’Hudson et la Compagnie du Nord-Ouest, commencent à s’identifier spécifiquement en plaçant leur monogramme respectif sur le battant du Red Ensign qui flotte sur leurs forts et embarcations. Vers 1870, les Canadiens veulent se doter d’une marque nationale en adoptant librement un Red Ensign affichant un écu aux armes des provinces qui composent le pays. En 1892, l’Amirauté britannique autorise les navires marchands canadiens à arborer le Red Ensign portant l’écu aux armes des quatre provinces originales de la Confédération, sans autres ajouts. Ceci n’empêche pas les Canadiens d’adjoindre à l’écu les emblèmes des autres provinces et territoires qui adhèrent progressivement à la Confédération et de déployer ce drapeau sur mer pour identifier la marine marchande et sur terre comme drapeau national.
Pendant ces mêmes années, l’Union Jack est aussi présent sur des édifices gouvernementaux et commerciaux. Dans les décennies 1920 et 1940, le gouvernement canadien autorise le Red Ensign avec les nouvelles armoiries assignées au Canada en 1921 à représenter le pays sur les édifices du gouvernement et sur les installations militaires, mais l’Union Jack comme le Red Ensign flottent toujours sur de nombreux édifices publics. Lors des tractations et débats qui aboutissent à l’adoption du présent drapeau national, les conservateurs crient haut et fort qu’on veut les priver de leur patrimoine britannique en remplaçant l’Union Jack et le Red Ensign canadien par un nouveau drapeau qui pour eux fait figure de parvenu. Face à cette controverse, il y a lieu de s’interroger sur le statut juridique exact de l’Union Jack et du Red Ensign dans le contexte canadien. Ont-ils à un moment ou un autre possédé le statut de drapeaux nationaux? Il convient aussi d’examiner l’attachement inébranlable de certains Canadiens anglophones aux emblèmes de la métropole comme si le Canada ne possédait pas de symbole du terroir plus aptes à le représenter. Ce questionnement est d’autant plus à propos que, pendant la deuxième moitié du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle, les Canadiens manifestaient un engouement marqué pour le castor et la feuille d’érable comme emblèmes nationaux.
Pendant ces mêmes années, l’Union Jack est aussi présent sur des édifices gouvernementaux et commerciaux. Dans les décennies 1920 et 1940, le gouvernement canadien autorise le Red Ensign avec les nouvelles armoiries assignées au Canada en 1921 à représenter le pays sur les édifices du gouvernement et sur les installations militaires, mais l’Union Jack comme le Red Ensign flottent toujours sur de nombreux édifices publics. Lors des tractations et débats qui aboutissent à l’adoption du présent drapeau national, les conservateurs crient haut et fort qu’on veut les priver de leur patrimoine britannique en remplaçant l’Union Jack et le Red Ensign canadien par un nouveau drapeau qui pour eux fait figure de parvenu. Face à cette controverse, il y a lieu de s’interroger sur le statut juridique exact de l’Union Jack et du Red Ensign dans le contexte canadien. Ont-ils à un moment ou un autre possédé le statut de drapeaux nationaux? Il convient aussi d’examiner l’attachement inébranlable de certains Canadiens anglophones aux emblèmes de la métropole comme si le Canada ne possédait pas de symbole du terroir plus aptes à le représenter. Ce questionnement est d’autant plus à propos que, pendant la deuxième moitié du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle, les Canadiens manifestaient un engouement marqué pour le castor et la feuille d’érable comme emblèmes nationaux.
N.B.
À moins d’indications contraires, toutes les cartes postales et estampes illustrées ici font partie des collections d’Auguste et Paula Vachon. Les figures 12, 29, 48-52 et 64 proviennent de leur collection de céramique héraldique, maintenant au Musée canadien de l’histoire. Tous les sites web cités ont été consultés le 29 décembre 2019.
À moins d’indications contraires, toutes les cartes postales et estampes illustrées ici font partie des collections d’Auguste et Paula Vachon. Les figures 12, 29, 48-52 et 64 proviennent de leur collection de céramique héraldique, maintenant au Musée canadien de l’histoire. Tous les sites web cités ont été consultés le 29 décembre 2019.
1. L’historique de l’Union Jack
Les composantes de l’Union Flag ou Royal Union Flag, communément appelé Union Jack, méritent quelques explications d’autant plus qu’il s’est formé à partir d’une seule croix pour aboutir à trois croix lesquelles font partie intégrante de l’histoire du Canada [1]. La croix de Saint-Georges, saint patron de l’Angleterre, qui est rouge sur fond blanc, représente l’Angleterre dès le dernier quart du XIIIe siècle. En 1606, un pavillon combine la croix de Saint-Georges à celle de Saint-André, saint patron de l’Écosse associé à un sautoir (en X) blanc sur fond bleu. Avec l’union de l’Angleterre et de l’Écosse en 1701 l’Union Jack à deux croix flotte aussi bien sur mer que sur terre. Avec l’Acte d’Union de 1801 qui joint l’Irlande à la Grande-Bretagne, le sautoir rouge sur blanc de Saint-Patrick, saint patron de l’Irlande, se combine avec deux autres croix. L’agencement des trois croix sur le drapeau et leur blasonnement (description héraldique) font l’objet de formules plutôt complexes. Le lecteur qui s’intéresse combinaisons héraldiques subtiles et au potentiel descriptif de la langue du blason trouvera des analyses détaillées en appendice.
Les composantes de l’Union Flag ou Royal Union Flag, communément appelé Union Jack, méritent quelques explications d’autant plus qu’il s’est formé à partir d’une seule croix pour aboutir à trois croix lesquelles font partie intégrante de l’histoire du Canada [1]. La croix de Saint-Georges, saint patron de l’Angleterre, qui est rouge sur fond blanc, représente l’Angleterre dès le dernier quart du XIIIe siècle. En 1606, un pavillon combine la croix de Saint-Georges à celle de Saint-André, saint patron de l’Écosse associé à un sautoir (en X) blanc sur fond bleu. Avec l’union de l’Angleterre et de l’Écosse en 1701 l’Union Jack à deux croix flotte aussi bien sur mer que sur terre. Avec l’Acte d’Union de 1801 qui joint l’Irlande à la Grande-Bretagne, le sautoir rouge sur blanc de Saint-Patrick, saint patron de l’Irlande, se combine avec deux autres croix. L’agencement des trois croix sur le drapeau et leur blasonnement (description héraldique) font l’objet de formules plutôt complexes. Le lecteur qui s’intéresse combinaisons héraldiques subtiles et au potentiel descriptif de la langue du blason trouvera des analyses détaillées en appendice.
2. L’Union Jack sur les forts
Nous ne connaissons pas de document légal permettant l’utilisation de l’Union Jack sur des forts avant 1801, mais il est évident que cette pratique s’était généralisée plus tôt au Canada. Sa présence sur les forts étant bien documentée, il suffit de signaler quelques bons exemples. Un dessin de 1755 représentant le fort Lawrence sur l’isthme de Chignectou (près d’Amherst, Nouvelle-Écosse), montre clairement l’Union Jack flottant d’un bâtiment à l’intérieur d’une barricade de pieux [2]. Il est présent également sur les remparts du fort Saint-Frédéric (Crown Point, New York) en 1760 [3]. On le retrouve aussi sur une vue du fort Prince of Wales en 1777 (fig. 1) et sur le fort York (ancien fort Nelson, aussi nommé York Factory) capturé par Jean-François Galaup de La Pérouse en 1782 [4].
Plusieurs documents témoignent également de sa présence, désormais autorisée, sur les forts après 1801. Une aquarelle de l’intérieur du fort York en 1804 (présentement Toronto, Ontario), montre l’Union Jack en grand format sur un mât près d’un blockhaus (fig. 3). La même année il est présent sur le fort Érié (Fort Erie, Ontario) [5]. Ce drapeau flotte aussi sur le fort Chambly, vers 1838 [6]. On le retrouve sur un mât au centre d’un campement de troupes britanniques en route vers la rivière Rouge en 1870 [7]. Il flotte au-dessus du fort Pitt (Saskatchewan) capturé par des guerriers cris le 15 avril 1885 [8].
Nous ne connaissons pas de document légal permettant l’utilisation de l’Union Jack sur des forts avant 1801, mais il est évident que cette pratique s’était généralisée plus tôt au Canada. Sa présence sur les forts étant bien documentée, il suffit de signaler quelques bons exemples. Un dessin de 1755 représentant le fort Lawrence sur l’isthme de Chignectou (près d’Amherst, Nouvelle-Écosse), montre clairement l’Union Jack flottant d’un bâtiment à l’intérieur d’une barricade de pieux [2]. Il est présent également sur les remparts du fort Saint-Frédéric (Crown Point, New York) en 1760 [3]. On le retrouve aussi sur une vue du fort Prince of Wales en 1777 (fig. 1) et sur le fort York (ancien fort Nelson, aussi nommé York Factory) capturé par Jean-François Galaup de La Pérouse en 1782 [4].
Plusieurs documents témoignent également de sa présence, désormais autorisée, sur les forts après 1801. Une aquarelle de l’intérieur du fort York en 1804 (présentement Toronto, Ontario), montre l’Union Jack en grand format sur un mât près d’un blockhaus (fig. 3). La même année il est présent sur le fort Érié (Fort Erie, Ontario) [5]. Ce drapeau flotte aussi sur le fort Chambly, vers 1838 [6]. On le retrouve sur un mât au centre d’un campement de troupes britanniques en route vers la rivière Rouge en 1870 [7]. Il flotte au-dessus du fort Pitt (Saskatchewan) capturé par des guerriers cris le 15 avril 1885 [8].
Fig. 1. Union Jack à deux croix (Angleterre et Écosse) dans Samuel HEARNE, A Journey from Prince of Wales's Fort in Hudson's Bay to the Northern Ocean In the years 1769, 1770, 1771, & 1772, Toronto, The Champlain Society, 1911, en regard de la page 61.
Fig. 2. « A South West View of Prince of Wales's Fort, Hudson’s Bay », gravure tirée de Samuel HEARNE , op. cit. (en regard de la page 106). La seule croix de Saint-Georges apparaît sur le drapeau. Image publiée par J. Sewell, Cornhill le 1er mars 1797 et figurant dans The European Magazine, de juin de la même année, entre p. 374 et 375 : https://babel.hathitrust.org/cgi/pt?id=nyp.33433081645602&view=1up&seq=401. La présence de l’unique croix de Saint-Georges en 1797 peut sembler une aberration, mais on rapporte que sur les forts anglais de l’Afrique occidentale, notamment en Gambie, en Sierra Leone, au Cape Coast et à Ouidah, les gouverneurs et généraux arboraient l’Union Jack alors que les officiers subalternes faisaient flotter la croix de Saint-Georges (William Smith, New Voyage to Guinea, 2e éd., Londres, John Nourse, 1745, p. 119 : https://books.google.ca/books?id=okpWAAAAYAAJ&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false). Nous ne savons pas quel règlement sanctionnait cette pratique, mais elle pourrait peut-être expliquer la présence de l’Union Jack à deux croix sur le fort Prince of Wales en 1777 (fig. 2) et de la seule croix de Saint-Georges en 1797, d’autant plus que l’empire britannique cherchait à uniformiser les règlements régissant ses colonies.
Fig. 3. Détail d’une aquarelle datée de 1804. À partir de 1801, l’Union Jack se composait de trois croix. Ce drapeau n’en a que deux, ce qui signifie qu’on utilisait un drapeau périmé sur le fort. Le mât comporte un intérêt particulier pour les héraldistes du fait qu’il illustre bien l’écot qui représente en langue du blason un tronc d’arbre (ou une branche) grossièrement élagué. « The barracks at York, Upper Canada » par Sempronius Stretton, collections de Bibliothèque et Archives Canada (BAC).
3. Le Red Ensign sur les forts
Les croix n’apparaissent pas toujours aux mêmes dates sur l’Union Jack et le Red Ensign. Le Red Ensign arbore en canton la seule croix rouge de Saint-Georges à partir de 1620, mais de nouvelles croix viennent s’y loger avec la formation progressive de la Grande-Bretagne. En 1707, le sautoir blanc de Saint-André s’y ajoute et le sautoir rouge de Saint-Patrick vient les rejoindre en 1801[9]. Le Red Ensign portant l’Union Jack en canton, était le pavillon de la marine marchande britannique, mais de nombreux documents attestent de sa présence sur les forts au Canada dès la fin du XVIIe siècle.
Une gravure de la prise du fort Nelson sur la baie d’Hudson en 1697 montre nettement le Red Ensign au-dessus du fort, avec la seule croix de Saint-Georges dans le canton supérieur gauche comme c’était le cas à l’époque (fig. 4). Une aquarelle du fort Cataraqui (actuellement Kingston, Ontario) en 1783, contient une tour d’où flotte un Red Ensign à deux croix [10]. Les aquarelles de l’artiste suisse Peter Rindisbacher confirment l’usage répandu de ce drapeau sur les forts de la Compagnie de la baie d’Hudson en 1821[11]. Il se retrouve sur le fort Vancouver en 1845 comme en témoigne une lithographie de l’époque [12]. Toujours en Colombie-Britannique, on le voit sur le fort Yale en 1858 et sur le bastion du fort Nanaimo en 1884 [13].
Les croix n’apparaissent pas toujours aux mêmes dates sur l’Union Jack et le Red Ensign. Le Red Ensign arbore en canton la seule croix rouge de Saint-Georges à partir de 1620, mais de nouvelles croix viennent s’y loger avec la formation progressive de la Grande-Bretagne. En 1707, le sautoir blanc de Saint-André s’y ajoute et le sautoir rouge de Saint-Patrick vient les rejoindre en 1801[9]. Le Red Ensign portant l’Union Jack en canton, était le pavillon de la marine marchande britannique, mais de nombreux documents attestent de sa présence sur les forts au Canada dès la fin du XVIIe siècle.
Une gravure de la prise du fort Nelson sur la baie d’Hudson en 1697 montre nettement le Red Ensign au-dessus du fort, avec la seule croix de Saint-Georges dans le canton supérieur gauche comme c’était le cas à l’époque (fig. 4). Une aquarelle du fort Cataraqui (actuellement Kingston, Ontario) en 1783, contient une tour d’où flotte un Red Ensign à deux croix [10]. Les aquarelles de l’artiste suisse Peter Rindisbacher confirment l’usage répandu de ce drapeau sur les forts de la Compagnie de la baie d’Hudson en 1821[11]. Il se retrouve sur le fort Vancouver en 1845 comme en témoigne une lithographie de l’époque [12]. Toujours en Colombie-Britannique, on le voit sur le fort Yale en 1858 et sur le bastion du fort Nanaimo en 1884 [13].
Fig. 4. « Bombardement et prise du fort Nelson » dans Claude Charles LE ROY BACQUEVILLE DE LA POTHERIE, Histoire de l’Amérique septentrionale …, Paris : J.-L. Nion & F. Didot, 1722, vol. 1, p. 105. On retrouve cette gravure dans plusieurs éditions du même ouvrage, par exemple : https://archive.org/stream/histoiredelamer_01bacq#page/n139/mode/2up.
On ne sait pas quand la Compagnie du Nord-Ouest adopte le Red Ensign avec le monogramme NW Co. sur le battant, mais en 1804 il flotte sur le fort St. Andrews que la compagnie avait construit l’année précédente sur l’île Charlton dans la baie James [14]. La date précise d’adoption du même drapeau avec les lettres HB C n’est pas connue non plus, mais dès 1818, le Prince of Wales, bateau de la Compagnie de la baie d’Hudson, inclut dans sa cargaison pour le fort York Factory des Red Ensign de 6 verges sur lesquels sont cousues les lettres HB C [15]. Un dessin de 1845 démontre que la compagnie utilise toujours le Red Ensign avec les lettres HB C sur le battant (fig. 5). Ce phénomène est amplement documenté au cours des années subséquentes. Mentionnons à titre d’exemple une aquarelle du fort William (Thunder Bay, Ontario) en 1878 [16] et une vue intérieure du fort Garry (Winnipeg, Manitoba) vers 1884 [17].
Fig. 5. « Fort Ellice Near the Assiniboine River », le 22 juin 1845, dessin tiré du journal du capitaine H.J. Warre, BAC, MG 24, F 71, vol. 1, p. 979, négatif C-28176.
4. L’Union Jack sur des édifices et en autres lieux
Une aquarelle de John White représente une escarmouche se déroulant en 1577 entre des Inuits et les hommes de sir Martin Frobisher dans la baie qui porte son nom. Au milieu de la scène, une chaloupe arbore la croix rouge de Saint-Georges portant au centre les armes de la reine Elizabeth I [18]. Le journal de William Baffin daté de 1615 contient une carte où deux croix de Saint-Georges marquent des lieux précis sur le parcours de l’explorateur qui, comme Frobisher, cherche un passage vers l’Ouest au nord du Canada [19]. La bannière de Saint-Georges a sans doute flottée à plusieurs autres endroits ou occasions sur le territoire canadien (voir fig. 3).
Sur une vue de Montréal en 1762 apparaît l’Union Jack hissé à l’intérieur des remparts [20]. Un plan de Montréal publié en 1775 s’accompagne d’une vue de la ville où l’Union Jack domine l’une des portes de la ville [21]. On le voit sur un mât près du village de Charlottetown en 1779 [22]. Vers 1780, il surplombe la ville de Québec au-dessus de la Citadelle [23]. Une illustration de Nootka Sound (Colombie-Britannique) en 1790 le montre au-dessus d’un bâtiment du village [24]. Il est porté au milieu d’une parade de la St. Andrew Society à Montréal vers 1845 [25]. L’Union Jack accompagné du Red Ensign se dresse au milieu d’une scène où lady Elgin enlève la première pelletée de terre qui signale le début de la construction du chemin de fer Simcoe et Huron en 1851[26]. Il figure au-dessus du toit des gradins d’un terrain de cricket à Montréal en 1859 [27]. Deux vues de Lillouett sur la rivière Fraser en Colombie-Britannique, l’une en 1864, l’autre en 1870, montrent l’Union Jack au sommet d’un mât à l’intérieur du village [28]. Il figure en 1873 au-dessus d’un édifice à Ottawa qui loge un bureau de poste, les douanes et impôts internes [29]. Au début des années 1880, il flotte au-dessus du toit surplombant les gradins du terrain des joueurs de lacrosse à Toronto et sur plusieurs édifices de la rue King Ouest dans la même ville [30]. Les bâtiments du brasseur de bière Edward Drewry à Winnipeg (env. 1884) arborent plusieurs Union Jack [31]. On voit l’Union Jack au-dessus du dôme du St. Lawrence Hall à Toronto en 1907 [32]. Vers 1935, il garnit le mât fixé au parapet de l’hôtel Marlborough à Winnipeg [33]. Voir aussi les figures 6, 39, 41, 45-46.
Une aquarelle de John White représente une escarmouche se déroulant en 1577 entre des Inuits et les hommes de sir Martin Frobisher dans la baie qui porte son nom. Au milieu de la scène, une chaloupe arbore la croix rouge de Saint-Georges portant au centre les armes de la reine Elizabeth I [18]. Le journal de William Baffin daté de 1615 contient une carte où deux croix de Saint-Georges marquent des lieux précis sur le parcours de l’explorateur qui, comme Frobisher, cherche un passage vers l’Ouest au nord du Canada [19]. La bannière de Saint-Georges a sans doute flottée à plusieurs autres endroits ou occasions sur le territoire canadien (voir fig. 3).
Sur une vue de Montréal en 1762 apparaît l’Union Jack hissé à l’intérieur des remparts [20]. Un plan de Montréal publié en 1775 s’accompagne d’une vue de la ville où l’Union Jack domine l’une des portes de la ville [21]. On le voit sur un mât près du village de Charlottetown en 1779 [22]. Vers 1780, il surplombe la ville de Québec au-dessus de la Citadelle [23]. Une illustration de Nootka Sound (Colombie-Britannique) en 1790 le montre au-dessus d’un bâtiment du village [24]. Il est porté au milieu d’une parade de la St. Andrew Society à Montréal vers 1845 [25]. L’Union Jack accompagné du Red Ensign se dresse au milieu d’une scène où lady Elgin enlève la première pelletée de terre qui signale le début de la construction du chemin de fer Simcoe et Huron en 1851[26]. Il figure au-dessus du toit des gradins d’un terrain de cricket à Montréal en 1859 [27]. Deux vues de Lillouett sur la rivière Fraser en Colombie-Britannique, l’une en 1864, l’autre en 1870, montrent l’Union Jack au sommet d’un mât à l’intérieur du village [28]. Il figure en 1873 au-dessus d’un édifice à Ottawa qui loge un bureau de poste, les douanes et impôts internes [29]. Au début des années 1880, il flotte au-dessus du toit surplombant les gradins du terrain des joueurs de lacrosse à Toronto et sur plusieurs édifices de la rue King Ouest dans la même ville [30]. Les bâtiments du brasseur de bière Edward Drewry à Winnipeg (env. 1884) arborent plusieurs Union Jack [31]. On voit l’Union Jack au-dessus du dôme du St. Lawrence Hall à Toronto en 1907 [32]. Vers 1935, il garnit le mât fixé au parapet de l’hôtel Marlborough à Winnipeg [33]. Voir aussi les figures 6, 39, 41, 45-46.
5. Le Red Ensign sur des édifices et en autres lieux
Bien avant son autorisation sur terre, le Red Ensign était présent sur des édifices et dans des lieux publics. Même si les représentations de drapeaux sur beaucoup d’édifices sont tellement floues qu’on ne peut les identifier, il y a assez d’exemples clairement dessinés pour bien documenter le phénomène. En 1822 ou 1823, un guerrier au sein d’un groupe d’Amérindiens arrivé au fort Douglas (Manitoba) brandit un grand Red Ensign [34]. En 1838, on le voit au-dessus d’un bâtiment près de la porte Presscott, sur un mât à l’intérieur de la citadelle à Québec et au-dessus d’un autre bâtiment à Coburg (Ontario) [35]. Il est au centre de l’exposition provinciale de l’Ontario à Toronto en 1852 [36]. Il domine le Sword Hotel à Toronto en 1855 [37]. Une illustration à la une du Canadian Illustrated News du 25 février 1870 le montre au mât de la tour Victoria du Parlement d’alors. L’ouvrage de Charles de Volpi sur Ottawa (1807-1882) contient plusieurs planches qui illustrent bien la présence du Red Ensign sur terre : The Ontario Provincial Exhibition, 1875, p. 79; Ottawa Ladies College, Albert Street, 1876, p. 85; The Vice-Regal Reception at Ottawa, 1878, p. 93; Ottawa University, 1879, p. 95; The First Dominion Exhibition, 1879, p. 96; Victoria Livery & Boarding Stables, 1879, p. 102. En 1862, le même pavillon rouge est présent sur un mât près du commerce de James Young à Tracadie et, en 1876, on le voit sur le mât d’une prison à Saint-Jean, les deux municipalités étant au Nouveau-Brunswick [38]. Il domine le dôme du Povincial Exhibition Palace à Fredericton en 1864 [39]. On le voit sur un mât dans le village de Nanaimo, en 1884 et, la même année, sur les Government Buildings et la Customs House à Victoria (Colombie-Britannique) ― voir aussi figures 6, 38, 40, 42-44 [40]. Sur une affiche de sa compagne électorale de 1891, sir John A. Macdonald brandit le Red Ensign [41].
Plusieurs des Red Ensign mentionnés plus haut arboraient sans doute l’écu du Dominion sur le battant, mais ceci n’est pas toujours évident car les artistes omettaient souvent d’inclure ce détail surtout lorsqu’il s’agissait d’un minuscule drapeau sur un édifice. Jusqu’à 1960 environ, même si les cartes postales étaient imprimées à partir de photographies, on retouchait les drapeaux à la main en se souciait rarement d’y inclure l’écu qui faisait du Red Ensign un emblème canadien. Néanmoins, un certain nombre de documents iconographiques témoignent de sa présence sur des édifices au XIXe et XXe siècles (fig. 6 et 42). Un indice probant que les Red Ensign arborés au Canada étaient des versions canadiennes, surtout à partir du début du XXe siècle, réside dans le fait que le marché pour le Red Ensign britannique s’était tari. Il se vendait encore dans des catalogues canadiens comme Eaton jusque vers 1910 après quoi leur réclame n’affichait plus que le Red Ensign canadien et l’Union Jack.[42]. Ceci ne doit pas surprendre puisque le Red Ensign n’avait rien de canadien; il était le pavillon de la marine marchande britannique. Les catalogues n’employaient pas la désignation Red Ensign canadien, simplement drapeau canadien.
Bien avant son autorisation sur terre, le Red Ensign était présent sur des édifices et dans des lieux publics. Même si les représentations de drapeaux sur beaucoup d’édifices sont tellement floues qu’on ne peut les identifier, il y a assez d’exemples clairement dessinés pour bien documenter le phénomène. En 1822 ou 1823, un guerrier au sein d’un groupe d’Amérindiens arrivé au fort Douglas (Manitoba) brandit un grand Red Ensign [34]. En 1838, on le voit au-dessus d’un bâtiment près de la porte Presscott, sur un mât à l’intérieur de la citadelle à Québec et au-dessus d’un autre bâtiment à Coburg (Ontario) [35]. Il est au centre de l’exposition provinciale de l’Ontario à Toronto en 1852 [36]. Il domine le Sword Hotel à Toronto en 1855 [37]. Une illustration à la une du Canadian Illustrated News du 25 février 1870 le montre au mât de la tour Victoria du Parlement d’alors. L’ouvrage de Charles de Volpi sur Ottawa (1807-1882) contient plusieurs planches qui illustrent bien la présence du Red Ensign sur terre : The Ontario Provincial Exhibition, 1875, p. 79; Ottawa Ladies College, Albert Street, 1876, p. 85; The Vice-Regal Reception at Ottawa, 1878, p. 93; Ottawa University, 1879, p. 95; The First Dominion Exhibition, 1879, p. 96; Victoria Livery & Boarding Stables, 1879, p. 102. En 1862, le même pavillon rouge est présent sur un mât près du commerce de James Young à Tracadie et, en 1876, on le voit sur le mât d’une prison à Saint-Jean, les deux municipalités étant au Nouveau-Brunswick [38]. Il domine le dôme du Povincial Exhibition Palace à Fredericton en 1864 [39]. On le voit sur un mât dans le village de Nanaimo, en 1884 et, la même année, sur les Government Buildings et la Customs House à Victoria (Colombie-Britannique) ― voir aussi figures 6, 38, 40, 42-44 [40]. Sur une affiche de sa compagne électorale de 1891, sir John A. Macdonald brandit le Red Ensign [41].
Plusieurs des Red Ensign mentionnés plus haut arboraient sans doute l’écu du Dominion sur le battant, mais ceci n’est pas toujours évident car les artistes omettaient souvent d’inclure ce détail surtout lorsqu’il s’agissait d’un minuscule drapeau sur un édifice. Jusqu’à 1960 environ, même si les cartes postales étaient imprimées à partir de photographies, on retouchait les drapeaux à la main en se souciait rarement d’y inclure l’écu qui faisait du Red Ensign un emblème canadien. Néanmoins, un certain nombre de documents iconographiques témoignent de sa présence sur des édifices au XIXe et XXe siècles (fig. 6 et 42). Un indice probant que les Red Ensign arborés au Canada étaient des versions canadiennes, surtout à partir du début du XXe siècle, réside dans le fait que le marché pour le Red Ensign britannique s’était tari. Il se vendait encore dans des catalogues canadiens comme Eaton jusque vers 1910 après quoi leur réclame n’affichait plus que le Red Ensign canadien et l’Union Jack.[42]. Ceci ne doit pas surprendre puisque le Red Ensign n’avait rien de canadien; il était le pavillon de la marine marchande britannique. Les catalogues n’employaient pas la désignation Red Ensign canadien, simplement drapeau canadien.
Fig. 6. Du toit de la Russell House, un prestigieux hôtel à Ottawa, flottent à la fois l’Union Jack et le Red Ensign affichant sur le battant les armoiries populairement attribuées au Canada. Tiré du Canadian Illustrated News, 4 février 1882, p. 68. Gravure d’Eugène Haberer d’après une photographie de James Topley.
6. Adoption du Red Ensign canadien
En décembre 1865, le Secrétaire d’État aux colonies avisait le Gouverneur général du Canada que les bateaux appartenant à la colonie ou étant à son service étaient autorisés à arborer le Blue Ensign (drapeau bleu portant l’Union Jack en canton) avec l’insigne ou le sceau de la colonie sur le battant [43]. Cet avis précédait l’Acte de l’Amérique du Nord britannique du 1er Juillet 1867 qui créait la Confédération canadienne. En mai 1868, un décret de la reine Victoria assignait des armes à chacune des quatre provinces et un sceau au Dominion formé des armes des quatre provinces (Ontario, Québec, Nouvelle-Écosse et Nouveau-Brunswick) en écartèlement sur un écu (exemple fig. 14) [44]. Dès ce moment, même si le document spécifiait un sceau, on considérait l’écu avec les quatre provinces être les armoiries du pays. En 1870, le Secrétaire d’État aux colonies permettait aux bateaux du gouvernement canadien d’arborer le Blue Ensign avec l’écu des quatre provinces sur le battant [45].
Un article paru en mai 1871 dans l’un des plus importants hebdomadaires de l’époque déclarait de son propre chef que le Red Ensign avec l’écu canadien constituait le drapeau du Dominion pour « usage général », c’est-à-dire pour servir de drapeau au pays. Sur ce drapeau, l’écu des quatre provinces était entouré d’une guirlande de feuilles d’érable et surmonté de la couronne royale [46]. En première page du même hebdomadaire, le 9 juin 1877, une figure allégorique féminine représentant le Canada brandissait le Red Ensign avec l’écu canadien accompagné toujours des feuilles d’érable et de la couronne, mais en ajoutant aux armes des quatre provinces, l’emblème du Manitoba calqué sur son sceau provincial. Le Red Ensign, format canadien, était lancé, même si aucun document officiel ne le sanctionnait, et sa popularité allait grandissante aussi bien sur terre que sur mer. Les armoiries étaient très mal dessinées sur ces premiers drapeaux. (Fig. 7-9)
En décembre 1865, le Secrétaire d’État aux colonies avisait le Gouverneur général du Canada que les bateaux appartenant à la colonie ou étant à son service étaient autorisés à arborer le Blue Ensign (drapeau bleu portant l’Union Jack en canton) avec l’insigne ou le sceau de la colonie sur le battant [43]. Cet avis précédait l’Acte de l’Amérique du Nord britannique du 1er Juillet 1867 qui créait la Confédération canadienne. En mai 1868, un décret de la reine Victoria assignait des armes à chacune des quatre provinces et un sceau au Dominion formé des armes des quatre provinces (Ontario, Québec, Nouvelle-Écosse et Nouveau-Brunswick) en écartèlement sur un écu (exemple fig. 14) [44]. Dès ce moment, même si le document spécifiait un sceau, on considérait l’écu avec les quatre provinces être les armoiries du pays. En 1870, le Secrétaire d’État aux colonies permettait aux bateaux du gouvernement canadien d’arborer le Blue Ensign avec l’écu des quatre provinces sur le battant [45].
Un article paru en mai 1871 dans l’un des plus importants hebdomadaires de l’époque déclarait de son propre chef que le Red Ensign avec l’écu canadien constituait le drapeau du Dominion pour « usage général », c’est-à-dire pour servir de drapeau au pays. Sur ce drapeau, l’écu des quatre provinces était entouré d’une guirlande de feuilles d’érable et surmonté de la couronne royale [46]. En première page du même hebdomadaire, le 9 juin 1877, une figure allégorique féminine représentant le Canada brandissait le Red Ensign avec l’écu canadien accompagné toujours des feuilles d’érable et de la couronne, mais en ajoutant aux armes des quatre provinces, l’emblème du Manitoba calqué sur son sceau provincial. Le Red Ensign, format canadien, était lancé, même si aucun document officiel ne le sanctionnait, et sa popularité allait grandissante aussi bien sur terre que sur mer. Les armoiries étaient très mal dessinées sur ces premiers drapeaux. (Fig. 7-9)
Fig. 7. Exemplaire du premier Red Ensign « canadianisé », vers 1870.
Fig. 8. Écu canadien sur le battant du Red Ensign de la figure 7. Les feuilles d’érable de l’Ontario et du Québec ressemblent à des trèfles. Les lions (léopards en blason français) dont le ventre touche le sol ne représentent en rien la force et le courage. Les fleurs de lis ne reflètent pas l’élégance qui les caractérise lorsque bien dessinées.
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Fig. 9. Écu canadien imprimé sur tissu, avec l’ajout de la couronne royale, d’une branche d’érable, d’une branche de chaine et d’un castor, vers 1870. Les trois feuilles dans les armes de l’Ontario (en haut à gauche) ne ressemblent en rien à des feuilles d’érable pas plus que celles sur la branche à gauche de l’écu. On cousait ce genre de tissu imprimé sur le battant du Red Ensign, figures 7 et 8.
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L’emblème du Manitoba figure dans l’écu du Canada en première page de L’Opinion publique du 2 janvier 1873, peut-être pour la première fois (exemple fig. 10) [47]. Les emblèmes de l’Île-du-Prince-Édouard et de la Colombie-Britannique viennent s’y ajouter l’année suivante comme en témoigne le Canadian Illustrated News du 5 décembre 1874 (exemple fig. 11) [48]. Le même écu entre des branches d’érable, avec la couronne royale au-dessus et un castor sur un rondin en dessous ornait la médaille du Dominion du Canada à l’exposition universelle de Philadelphie en 1876 [49]. Il est important de souligner l’évolution de l’écu du Dominion, car ce même écu se retrouvait sur le Red Ensign canadien (fig. 10-13). Il existait à l’époque un marché florissant pour les drapeaux, et les fabricants, très souvent aussi producteurs de voiles de bateaux, saisissaient l’occasion d’offrir un nouveau produit dès que l’écu changeait [50].
En 1889, une loi ordonne que le Red Ensign soit arboré sans aucun ajout par la marine marchande des colonies de Sa Majesté [51]. Le Canada exprime son désaccord par l’entremise du Gouverneur général qui exerce de fortes pressions auprès du secrétaire d’État aux Colonies pour permettre à la marine marchande canadienne de s’identifier avec la version portant l’écu du Dominion. Grâce à l’intervention énergique du secrétaire d’État, le 2 février 1892, l’Amirauté britannique autorise la marine marchande canadienne à arborer le Red Ensign portant l’écu des quatre provinces originales, sans plus, conformément au sceau de 1868 [52]. Ceci n’enraye pas l’utilisation du Red Ensign sur terre, ni la présence d’exemplaires où l’écu contient plus de quatre emblèmes, ce qui se retrouve aussi sur mer. Ce drapeau continue à flotter au mât de la tour du parlement les jours de fêtes et lors de l’ouverture du Parlement par le Gouverneur général [53]. En 1903, l’écu canadien se compose de neuf quartiers contenant les emblèmes des sept provinces qui forment la Confédération d’alors réunis à celles du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest [54]. De ces emblèmes, seulement les armes concédées en 1868 aux quatre provinces originales de la Confédération ont un statut officiel.
En 1889, une loi ordonne que le Red Ensign soit arboré sans aucun ajout par la marine marchande des colonies de Sa Majesté [51]. Le Canada exprime son désaccord par l’entremise du Gouverneur général qui exerce de fortes pressions auprès du secrétaire d’État aux Colonies pour permettre à la marine marchande canadienne de s’identifier avec la version portant l’écu du Dominion. Grâce à l’intervention énergique du secrétaire d’État, le 2 février 1892, l’Amirauté britannique autorise la marine marchande canadienne à arborer le Red Ensign portant l’écu des quatre provinces originales, sans plus, conformément au sceau de 1868 [52]. Ceci n’enraye pas l’utilisation du Red Ensign sur terre, ni la présence d’exemplaires où l’écu contient plus de quatre emblèmes, ce qui se retrouve aussi sur mer. Ce drapeau continue à flotter au mât de la tour du parlement les jours de fêtes et lors de l’ouverture du Parlement par le Gouverneur général [53]. En 1903, l’écu canadien se compose de neuf quartiers contenant les emblèmes des sept provinces qui forment la Confédération d’alors réunis à celles du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest [54]. De ces emblèmes, seulement les armes concédées en 1868 aux quatre provinces originales de la Confédération ont un statut officiel.
Fig. 10. La déesse Britannia assise sur l’Union Jack et la figure allégorique du Canada allongée sur le Red Ensign canadien portant sur le battant l’écu du Dominion soutenant la couronne royale et posé entre une branche d’érable à gauche et une branche de chêne à droite. Sur l’écu figurent les armes de l’Ontario, du Québec, du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse accordées par la reine Victoria en 1868 et, dans le coin inférieur droit, l’emblème du Manitoba tiré du sceau assigné à la province en 1870. Les cinq provinces figurent sur l’écu dès janvier 1873. Carte postale, fabricant anonyme.
Fig. 11. Aux cinq provinces énumérées avec figure 10, viennent s’ajouter en pointe de l’écu sur le Red Ensign : à gauche l’emblème de la Colombie-Britannique adopté en 1870 par la province, à droite l’emblème de l’Île-du-Prince-Edouard tiré du sceau assigné à la province en 1769. Les sept provinces figurent déjà sur l’écu en décembre 1874. Carte postale Stedman Bros. Ltd., Brantford, Ontario.
Fig. 12. Ce Red Ensign arbore l’écu du Canada de 1906 à 1907. Les armes sont de gauche à droite et de haut en bas : Ontario, Yukon, Québec, Île-du-Prince-Édouard, Manitoba, Saskatchewan, Nouvelle-Écosse, Colombie-Britannique, Nouveau-Brunswick. Sur une assiette fabriquée par Wedgwood en 1909. Toutes les armoiries sont assignées par décret royale sauf le Yukon.
Fig. 13. Ici l’écu porte les armes de neuf provinces officiellement concédées. La seule différence avec figure 12 étant que l’Alberta remplace le Yukon au centre de la rangée supérieure. Carte postale v. 1915 éditée par « B.B. London. [Birn Brothers] Manufactured in England. ». Pour suivre l’évolution de l’écu du Canada et des provinces individuellement, voir sur ce même site : https://heraldicscienceheraldique.com/dominion-shields.html et https://heraldicscienceheraldique.com/arms-and-devices-of-provinces-and-territories.html.
Le fait que l’écu du Dominion canadien affichait des armes assignées par décret royal et d’autres provenant de diverses sources embarrassait beaucoup Joseph Pope, sous-secrétaire d’État du Canada. Au tout début du XXe siècle, il nourrissait l’idée que l’Union Jack qui représentait l’Empire britannique devait aussi représenter ses colonies. En 1904, il informa le sous-ministre des Travaux publics qu’on devait désormais hisser l’Union Jack sur la tour du Parlement au lieu du Red Ensign canadien, car il s’agissait, selon lui, du drapeau approprié. Le sous-ministre lui répliqua qu’il était d’accord en principe, mais qu’il craignait les critiques, particulièrement de la part des journaux. Pope réussit à le convaincre du bien-fondé de sa requête et, le 11 mars, l’Union Jack dominait la tour, bien que le premier jour il flottait à l’envers [55].
Dans sa campagne pour faire accepter l’Union Jack comme drapeau du Canada, Pope recevait l’appui de Londres. En 1907, sir Francis Knollys, secrétaire particulier du roi affirmait que l’Union Jack était le drapeau national et que tous les sujets britanniques pouvaient l’arborer sur terre à titre privé ou dans un contexte officiel [56]. Lewis Harcourt, secrétaire d’État aux colonies, précisait en mai 1912 que l’Union Jack était le drapeau national du Canada et que tous les sujets britanniques avaient le droit de l’arborer sur terre alors que le Red Ensign avec les armoiries du Dominion du Canada sur le battant ne devrait flotter que sur les vaisseaux de la marine marchande canadienne [57]. On peut contester le bien-fondé de la première partie de cette déclaration du fait qu’aucun document légal ne confère à l’Union Jack le statut de drapeau national du Royaume-Uni, même s’il est considéré comme tel par tradition. Dans les circonstances, il semble tiré par les cheveux d’affirmer que l’Union Jack est le drapeau national du Canada. Mais Harcourt faisait aussi preuve d’une certaine tolérance. En novembre de la même année, il informait le gouverneur général que le bien-fondé d’arborer le Red Ensign canadien sur terre dépendait des lois et pratiques locales [58].
Une suite logique à l’offensive en faveur de l’Union Jack comme drapeau national du Canada aurait été une campagne pour faire remplacer l’écu à multiples quartiers du Dominion par les armoiries royales britanniques. Cet emblème représentatif de l’Empire figurait déjà au Canada sur le Grand Sceau du pays, les bureaux de poste et à l’intérieur des cours de justice. Si Pope n’a pas initié cette démarche, c’est qu’il croyait sincèrement que le Canada avait reçu de vraies armoiries en 1868, le seul problème étant la prolifération sur l’écu d’emblèmes non officiels. Sa démarche, pour l’instant, consistait donc à promouvoir l’emploi de l’unique écu aux quatre armes. Il obtint à cette fin un dessin du héraut York du Collège d’armes d’Angleterre qu’il fit imprimer et distribuer en 1904 (fig. 14) [59].
Dans sa campagne pour faire accepter l’Union Jack comme drapeau du Canada, Pope recevait l’appui de Londres. En 1907, sir Francis Knollys, secrétaire particulier du roi affirmait que l’Union Jack était le drapeau national et que tous les sujets britanniques pouvaient l’arborer sur terre à titre privé ou dans un contexte officiel [56]. Lewis Harcourt, secrétaire d’État aux colonies, précisait en mai 1912 que l’Union Jack était le drapeau national du Canada et que tous les sujets britanniques avaient le droit de l’arborer sur terre alors que le Red Ensign avec les armoiries du Dominion du Canada sur le battant ne devrait flotter que sur les vaisseaux de la marine marchande canadienne [57]. On peut contester le bien-fondé de la première partie de cette déclaration du fait qu’aucun document légal ne confère à l’Union Jack le statut de drapeau national du Royaume-Uni, même s’il est considéré comme tel par tradition. Dans les circonstances, il semble tiré par les cheveux d’affirmer que l’Union Jack est le drapeau national du Canada. Mais Harcourt faisait aussi preuve d’une certaine tolérance. En novembre de la même année, il informait le gouverneur général que le bien-fondé d’arborer le Red Ensign canadien sur terre dépendait des lois et pratiques locales [58].
Une suite logique à l’offensive en faveur de l’Union Jack comme drapeau national du Canada aurait été une campagne pour faire remplacer l’écu à multiples quartiers du Dominion par les armoiries royales britanniques. Cet emblème représentatif de l’Empire figurait déjà au Canada sur le Grand Sceau du pays, les bureaux de poste et à l’intérieur des cours de justice. Si Pope n’a pas initié cette démarche, c’est qu’il croyait sincèrement que le Canada avait reçu de vraies armoiries en 1868, le seul problème étant la prolifération sur l’écu d’emblèmes non officiels. Sa démarche, pour l’instant, consistait donc à promouvoir l’emploi de l’unique écu aux quatre armes. Il obtint à cette fin un dessin du héraut York du Collège d’armes d’Angleterre qu’il fit imprimer et distribuer en 1904 (fig. 14) [59].
Fig. 14. Joseph Pope, sous-secrétaire d’État, fait imprimer l’écu du Dominion du Canada par la firme Mortimer en 1904. La reine Victoria l’avait assigné pour servir de sceau aux quatre provinces confédérées (Ontario, Québec, Nouvelle-Écosse et Nouveau-Brunswick), mais il est évident, en fonction de la légende, qu’à cette époque Pope estime qu’il s’agit des véritables armoiries du pays.
Fig. 15. Après les efforts de Pope pour imposer l’écu à quatre provinces comme armoiries du Canada, des Red Ensign respectant cette consigne font leur apparition, mais leur succès est relatif. Les Red Ensign à plusieurs provinces et avec des ajouts autour de l’écu (couronne royale, guirlande de feuilles d’érable et castor) persistent : voir http://imperialflags.blogspot.ca/2010/01/british-empire-flags.html. Carte postale publiée vers 1910 par « Woolstone Brothers, the Milton “Topical” Series, London, England ».
La stratégie de Pope connaissait un succès mitigé. En 1907, il constatait avec regret que le Red Ensign flottait toujours sur les stations du Intercolonial Railway [60]. Son correspondant Edward Marion Chadwick, l’un des plus éminents héraldistes de l’époque, tentait de le convaincre qu’il serait approprié d’utiliser le Red Ensign sur terre dans la forme approuvée pour la marine marchande en 1892 [61]. Le 30 mai de la même année, Pope terminait sa longue campagne pour doter toutes les provinces d’armoiries en règle. Même si le décret de 1868 n’admettait que les quatre provinces originales sur l’écu du Dominion, les catalogues commerciaux continuaient, néanmoins, à afficher des drapeaux à neuf quartiers [62]. On trouvait également en vente des pièces de céramique, souvenirs miniatures ou vaisselle, décorées des écus du Dominion à neuf emblèmes, parfois avec tous les ornements extérieurs déjà mentionnés [63]. Le Red Ensign figurait sur quelques-unes de ces pièces (fig. 12).
7. De la guerre des Boers aux deux guerres mondiales
La guerre d’Afrique du Sud ou guerre des Boers (1899-1902) attise l’ardeur des Canadiens qui veulent des liens plus étroits entre la Grande-Bretagne et ses colonies. Cette tendance se manifeste par le biais de plusieurs emblèmes dont l’Union Jack et le Red Ensign canadien, parfois les deux ensemble, parfois les deux en compagnie d’un symbole canadien. Elle s’étend de la guerre des Boers jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Quelques mots d’introduction suffisent à résumer chacune des périodes, après quoi les cartes postales illustrent avec éloquence les particularités qui les caractérisent au moyen de symboles, de slogans et de strophes de poésie.
La guerre d’Afrique du Sud ou guerre des Boers (1899-1902) attise l’ardeur des Canadiens qui veulent des liens plus étroits entre la Grande-Bretagne et ses colonies. Cette tendance se manifeste par le biais de plusieurs emblèmes dont l’Union Jack et le Red Ensign canadien, parfois les deux ensemble, parfois les deux en compagnie d’un symbole canadien. Elle s’étend de la guerre des Boers jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Quelques mots d’introduction suffisent à résumer chacune des périodes, après quoi les cartes postales illustrent avec éloquence les particularités qui les caractérisent au moyen de symboles, de slogans et de strophes de poésie.
7.1 L’empire menacé
Pour la première fois avec la guerre des Boers, le Canada engage un contingent important de troupes dans un conflit étranger. La Grande-Bretagne se rend compte à quel point, il est important de compter sur l’appui de ses colonies pour assurer sa continuité. Beaucoup de Canadiens anglophones partagent le sentiment que leur sécurité dépend d’un empire britannique unifié. La guerre à peine terminée, la Grande-Bretagne lutte contre l’Allemagne qui menace sa suprématie maritime. Les emblèmes qui suivent soulignent de façon poignante plusieurs aspects de l’état d’esprit des Canadiens anglophones et des Britanniques face à des forces qui menacent leur sécurité et même leur survie.
Pour la première fois avec la guerre des Boers, le Canada engage un contingent important de troupes dans un conflit étranger. La Grande-Bretagne se rend compte à quel point, il est important de compter sur l’appui de ses colonies pour assurer sa continuité. Beaucoup de Canadiens anglophones partagent le sentiment que leur sécurité dépend d’un empire britannique unifié. La guerre à peine terminée, la Grande-Bretagne lutte contre l’Allemagne qui menace sa suprématie maritime. Les emblèmes qui suivent soulignent de façon poignante plusieurs aspects de l’état d’esprit des Canadiens anglophones et des Britanniques face à des forces qui menacent leur sécurité et même leur survie.
Fig. 16. Une scène de la guerre des Boers où Britannia à côté du lion britannique couché à ses pieds tient d’une main un écu aux armes de la ville d’Aldershot en Angleterre et de l’autre la hampe de l’Union Jack. Les armes dans le haut sont de la colonie du Cap, du Canada, des Indes et de l’Australie. La participation des Indes à la guerre des boers est moins connue, mais réelle : https://martinplaut.wordpress.com/2018/11/12/the-forgotten-indian-troops-in-the-anglo-boer-war-1899-1902/. Carte postale reproduisant la couverture d’un ouvrage illustré de vues d’Aldershot publié par Gale and Polden Ltd. en 1902 et conservé au Aldershot Military Museum.
Fig. 17. Le lion britannique tient la hampe du Red Ensign canadien accompagné de l’inscription « England & Canada » et de vers patriotiques. Cette carte postale, publiée en Grande-Bretagne, date probablement de la guerre des Boers. L’écu sur le Red Ensign n’affiche que cinq quartiers ce qui devrait la situé vers 1875, mais les cartes postales à thèmes canadiens apparaissent à la fin du XIXe siècle. Elle est adressée à une dame au quai Kattendijkdok d’Anvers en Belgique. Éditeur : C.W. Faulkner & Co., Londres, Angleterre.
Fig. 18. Les vers à droite du Red Ensign canadien invitent les jeunes hommes à la tempérance et à s’engager dans l’armée pour servir leur pays, ce qui leur méritera l’approbation de l’Église et la bénédiction de Dieu. Carte postale publiée par Warwick Bro’s & Rutter, Printers, Toronto, vers 1908. Voir une carte un peu plus tardive avec les mêmes vers au milieu d’un Red Ensign canadien : https://heraldicscienceheraldique.com/les-symboles-drsquoune-congreacutegation-de-soeligurs-en-guerre.html, figure 6.
Fig. 19. L’Union Jack flotte devant un tapis de feuilles d’érable. Carte postale vers 1905-1910, inscrite au dos « Made in Canada ».
Fig. 20. L’Union Jack dont la hampe émane d’une guirlande de branche d’érable. Les vers faisant l’éloge du drapeau sont du poète canadien Frederick George Scott. Carte postale inscrite « Made in Canada »; éditeur : Prudential Insurance Company of America, Newark, N.J.; imprimeur : The Montreal Lithographing Co., Limited vers 1908.
Fig. 21. Une poignée de mains devant le Red Ensign canadien et l’Union Jack accompagnée des inscriptions « Hands Across the Sea » et « Good Luck ». Carte postale par M & L, Ltd. (Millar & Lang Art Publishing Co.), Glasgow, Écosse et Londres, Angleterre (National Series), vers 1908. La compagnie Millar et Lang a publié un grand nombre de cartes postales avec ces deux drapeaux et souvent avec les deux mains se rejoignant à travers l’Atlantique (voir fig. 60). Beaucoup d’autres cartes postales reprennent le thème de la poignée de main entre le Canada et la Grande-Bretagne.
Fig. 22. Avec la montée en force de la flotte allemande vis-à-vis la flotte britannique, la Grande-Bretagne sollicite l’aide du Canada. Par la Loi du service naval de 1910, le premier ministre Wilfrid Laurier avait institué une marine canadienne indépendante. Son successeur Robert Borden veut renverser la vapeur en fournissant une aide directe à la mère patrie. En 1912, son gouvernement dépose un projet de loi pour permettre à la Marine royale d’acquérir trois navires Dreadnought à un coût pouvant aller jusqu’à 35 millions de dollars. Le Sénat rejette le projet de loi, mais la carte postale ci-dessus où figurent l’un de ces navires, l’Union Jack et une guirlande de feuilles d’érable fait allusion au désir du Canada de venir en aide à la Grande-Bretagne. Éditeur : « Prudential Insurance Company of America, Newark, N.J. ». Cette compagnie a publié plusieurs cartes postales à thèmes canadiens. Certaines sont inscrites « Made in Canada » (fig. 20).
7.2 La Grande Guerre
Pendant la Première Guerre mondiale, les troupes canadiennes combattent surtout sous l’Union Jack, mais on déployait à l’occasion le Red Ensign à quatre provinces (exemple fig. 24) [64]. On retrouve un drapeau à neuf provinces sur une affiche de guerre, avec les noms de quatre batailles où il était vraisemblablement présent [65]. Les médailles et certificats présentés aux soldats à leur retour au Canada sont parfois ornés d’écus à quatre provinces, mais d’autres en contiennent neuf, y inclut des exemplaires sur le battant du Red Ensign [66]. On arbore de ces drapeaux sur terre et sur mer. On en retrouve des exemplaires encore aujourd’hui [67]. Plusieurs cartes postales combinent l’Union Jack et le tricolore de France avec un symbole canadien (voir le chapitre précédent).
Pendant la Première Guerre mondiale, les troupes canadiennes combattent surtout sous l’Union Jack, mais on déployait à l’occasion le Red Ensign à quatre provinces (exemple fig. 24) [64]. On retrouve un drapeau à neuf provinces sur une affiche de guerre, avec les noms de quatre batailles où il était vraisemblablement présent [65]. Les médailles et certificats présentés aux soldats à leur retour au Canada sont parfois ornés d’écus à quatre provinces, mais d’autres en contiennent neuf, y inclut des exemplaires sur le battant du Red Ensign [66]. On arbore de ces drapeaux sur terre et sur mer. On en retrouve des exemplaires encore aujourd’hui [67]. Plusieurs cartes postales combinent l’Union Jack et le tricolore de France avec un symbole canadien (voir le chapitre précédent).
Fig. 23. Carte postale brodée de la Première Guerre mondiale où le Red Ensign et l’Union Jack accompagnent l’insigne du Corps expéditionnaire canadien (CEC). Inscrite « Allen & Sons, Oldham - Made in France ».
Fig. 24. Le Red Ensign canadien à quatre provinces. Première Guerre mondiale. Les vers sollicitent l’aide des colonies pour l’empire britannique. Carte postale datée du 27 janvier 1919 par l’expéditeur, publiée par W.N. Sharpe de Bradford et Londres, Angleterre.
Fig. 25. L’Union Jack au milieu des drapeaux des colonies britanniques dont le Canada au centre dans le haut. L’inscription lance un appel à l’unité. Carte postale datée du 23 avril 1918 par l’expéditeur. Publiée par W. N. Sharpe de Bradford et Londres, Angleterre. Une carte par le même éditeur affiche seulement les drapeaux des principales colonies participant à la guerre des Boers : https://collections.museumvictoria.com.au/items/1722036.
Fig. 26. L’Union Jack et l’insigne du Corps expéditionnaire canadien (CEC). Carte postale par B.B. (Birn Bros.), London Series, Angleterre.
Fig. 27. Ici figurent les drapeaux des alliés, de gauche à droite : Japon, Australie, France, Russie, Royaume-Uni, Canada, Belgique, Nouvelle-Zélande, Indes. Pour le Canada, il s’agit du Red Ensign portant les armoiries des quatre provinces sur un écu avec la couronne royale au-dessus comme dans figure 24. Carte postale publiée par « B.B. London. [Birn Brothers] Manufactured in their London Factory ».
Fig. 28. L’inscription se traduit « Le lion et ses lionceaux sont éveillés », les lionceaux étant le Canada, l’Afrique du Sud, les Indes et l’Australie avec la Nouvelle-Zélande, tous aux aguets devant l’Union Jack. Le félin qui représente les Indes est en effet un tigre. Datée 23 décembre 1915 par l’expéditeur « The Woodland Card Co., Ltd., London, E.C. »
7.3 Entre les deux conflits mondiaux
Le rapport Balfour de 1926 décrit les Dominions comme « des collectivités autonomes ... unies par une allégeance commune à la même couronne et associées librement comme membres du Commonwealth des nations britanniques. » En 1931, le Statut de Westminster accorde au Canada son indépendance, mais la notion du Commonwealth demeure. Les cartes postales et autres souvenirs entre les deux guerres mondiales, ne prêchent plus un besoin d’unité essentiel à la survie de l’empire comme c’était le cas entre la guerre des Boers et la Grande Guerre. Elle rende hommage à la métropole et au Canada en présentant leurs symboles (fig. 29-30, 57-58).
Le rapport Balfour de 1926 décrit les Dominions comme « des collectivités autonomes ... unies par une allégeance commune à la même couronne et associées librement comme membres du Commonwealth des nations britanniques. » En 1931, le Statut de Westminster accorde au Canada son indépendance, mais la notion du Commonwealth demeure. Les cartes postales et autres souvenirs entre les deux guerres mondiales, ne prêchent plus un besoin d’unité essentiel à la survie de l’empire comme c’était le cas entre la guerre des Boers et la Grande Guerre. Elle rende hommage à la métropole et au Canada en présentant leurs symboles (fig. 29-30, 57-58).
Fig. 29. Les armes assignées au Canada en 1868 entre le Red Ensign et de l’Union Jack. L’assiette elle-même est beaucoup plus tardive. La marque de fabricant « Sutherland China » est de William Hudson (plus tard Hudson & Middleton Ltd.) de Longton en Angleterre et date de 1936 ou d’un peu plus tard. D’autres fabricants de céramique ont repris l’ancien écu à quatre provinces à peu près à la même époque.
Fig. 30. Dès le début du XXe siècle, des souvenirs combinaient l’Union Jack et le Red Ensign avec un symbole canadien. Cette carte postale reprend l’idée des deux drapeaux unis à la feuille d’érable (voir fig. 60), ici en compagnie d’un cavalier de la Gendarmerie royale du Canada, un autre important symbole du pays. Cachet postal du 17 juillet 1939; éditeur : C.L.C. “Canadian Art Deeptone” Series.
7.4 La Seconde Guerre mondiale
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Canada comme pays autonome ne veut plus combattre sous l’Union Jack. De 1939 à 1944, l’armée Canadiennes s’identifie par un étendard conçu à son intention par le col Archer Fortescue Duguid, directeur de la section d’histoire à la Défense nationale (fig. 31). Le 10 novembre 1943, l’Aviation royale du Canada (ARC) ordonne que le Red Ensign canadien « soit brandi avec le pavillon de l’ARC par toutes ses unités qui servent avec les forces armées d’autres nations » (fig. 32). Le drapeau conçu par Duguid étant mal reçu, l’Armée l’abandonne pour le Red Ensign canadien à partir du 22 janvier 1944. La Marine arbore le Blue Ensign canadien et le White Ensign de la Marine royale britannique [68]. Cependant beaucoup de cartes postales et autres imprimés semblables affichent davantage l’Union Jack que le Red Ensign canadien (fig. 32-37). La tendance à inclure de courts poèmes sur des cartes postales patriotiques n’est plus à la mode comme c’était le cas au début du siècle.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Canada comme pays autonome ne veut plus combattre sous l’Union Jack. De 1939 à 1944, l’armée Canadiennes s’identifie par un étendard conçu à son intention par le col Archer Fortescue Duguid, directeur de la section d’histoire à la Défense nationale (fig. 31). Le 10 novembre 1943, l’Aviation royale du Canada (ARC) ordonne que le Red Ensign canadien « soit brandi avec le pavillon de l’ARC par toutes ses unités qui servent avec les forces armées d’autres nations » (fig. 32). Le drapeau conçu par Duguid étant mal reçu, l’Armée l’abandonne pour le Red Ensign canadien à partir du 22 janvier 1944. La Marine arbore le Blue Ensign canadien et le White Ensign de la Marine royale britannique [68]. Cependant beaucoup de cartes postales et autres imprimés semblables affichent davantage l’Union Jack que le Red Ensign canadien (fig. 32-37). La tendance à inclure de courts poèmes sur des cartes postales patriotiques n’est plus à la mode comme c’était le cas au début du siècle.
Fig. 31. Des soldats représentant la Marine, l’Armée et l’Aviation sur le drapeau de combat de l’Armée canadienne conçu par le col Archer Fortescue Duguid, en usage de 1939 à 1944, voir : https://reg.gg.ca/heraldry/pub-reg/project-pic.asp?lang=f&ProjectID=1250&ProjectElementID=4672. L’Aviation royale du Canada a son propre pavillon (fig. 32). Carte postale publiée par Folkard, Montréal.
Fig. 32. Cette carte postale illustre une ordonnance du 10 novembre 1943 qui jumelle le Red Ensign canadien avec le pavillon de l’Aviation royale du Canada. Éditeur : C.L.C. “Canadian Art Deeptone” Series.
Fig. 33. À partir du 22 janvier 1944, l’armée canadienne abandonne son drapeau de combat (fig. 31) en faveurs du Red Ensign canadien. L’Aviation canadienne l’arbore avec son propre pavillon depuis quelques mois (fig. 31). Les avions sont des Hawker Hurricane fabriquées en Angleterre par Hawker Aircraft et au Canada par Canadian Car and Foundry. Carte postale de C.L.C. “Canadian Art Deeptone” Series.
Fig. 34. Carte de Noël de l’Aviation royale du Canada pendant la Seconde Guerre mondiale. Ici l’Union Jack domine le ciel au-dessus de la tour de la Paix du Parlement avec une escadrille d’avions.
Fig. 35. Un salut devant l’Union Jack par des militaires des trois forces : Marine, Armée et Aviation Carte postale de Noël, imprimeur anonyme, vers 1945.
Fig. 36. L’Union Jack figure au centre d’une scène de guerre, vers 1943. Éditeur : C.L.C. “Canadian Art Deeptone” Series.
Fig. 37. Le lion, symbole de l’Angleterre, couché au pied d’un Union Jack fragmenté et l’inscription « The Spirit of England » témoignent de l’attachement sans équivoque d’un Canadien à l’Angleterre. Le dessin figure sur une enveloppe marquée du cachet postal de Port Burwell en Ontario daté du 6 juin 1944 et adressée à un ecclésiastique de Brantford en Ontario. Le slogan moralisateur « Stronger, Purged, Refined » laisse penser que l’expéditeur est également un membre du clergé. Le timbre, émis le 1 juillet 1942, affiche au centre les armoiries du Canada telles que redessinées en 1923, accompagnées à gauche du White Ensign de la Marine royale et à droite du pavillon de l’Aviation royale canadienne, les deux posés sur un Union Jack.
8. Autorisation intérimaire du Red Ensign
Une proclamation royale du roi George V datée du 21 novembre 1921 assigne des armoiries en règle au Canada. Le nouvel écu apparaît sur le Red Ensign canadien en 1922 [69]. Deux ans plus tard, un décret autorise ce drapeau à flotter sur des édifices fédéraux à l’étranger [70]. En 1945, un second décret permet de l’arborer sur des édifices gouvernementaux, aussi bien au Canada qu’à l’étranger, et en toute autre occasion et lieu où il est important d’identifier clairement le pays. Il s’agit d’une mesure intérimaire jusqu’à ce que le Parlement adopte formellement un drapeau national [71]. Finalement, un troisième décret de 1947 permet aux forces canadiennes d’arborer le même drapeau, à la discrétion du commandant, sur les quartiers généraux ou en d’autres lieux et occasions pour souligner l’identité canadienne [72]. Il est à noter qu’aucun de ces documents ne confère au Red Ensign le statut de drapeau national. Lorsque le gouvernement fait redessiner les armoiries du Canada en 1957, les trois feuilles d’érable vertes en pointe de l’écu se parent d’un rouge automnal. Ces modifications apparaissent également sur le Red Ensign.
L’autorisation du Red Ensign sur les édifices du gouvernement ne peut enrayer sa présence spontanée sur les édifices publics (fig. 40, 42-44). Pour sa part, l’Union Jack continue de flotter aussi bien au-dessus d’édifices publics que gouvernementaux et ceci jusqu’à ce que le Canada se dote d’un vrai drapeau (fig. 41, 45-46). Il est intéressant de constater que, même après le choix d’un drapeau national en 1965, des Canadiens veulent toujours pouvoir arborer l’Union Jack pour souligner l’allégeance du Canada à la Couronne et sa présence à l’intérieur du Commonwealth. Le Parlement vote 185 contre 25 en faveur d’une motion à cet effet [73]. Il flotte encore avec les drapeaux d’autres pays à certains endroits comme devant des hôtels, mais il semble qu’on ne l’arbore presque plus autrement, même lors de la fête du Canada ou celle de la reine Victoria.
Une proclamation royale du roi George V datée du 21 novembre 1921 assigne des armoiries en règle au Canada. Le nouvel écu apparaît sur le Red Ensign canadien en 1922 [69]. Deux ans plus tard, un décret autorise ce drapeau à flotter sur des édifices fédéraux à l’étranger [70]. En 1945, un second décret permet de l’arborer sur des édifices gouvernementaux, aussi bien au Canada qu’à l’étranger, et en toute autre occasion et lieu où il est important d’identifier clairement le pays. Il s’agit d’une mesure intérimaire jusqu’à ce que le Parlement adopte formellement un drapeau national [71]. Finalement, un troisième décret de 1947 permet aux forces canadiennes d’arborer le même drapeau, à la discrétion du commandant, sur les quartiers généraux ou en d’autres lieux et occasions pour souligner l’identité canadienne [72]. Il est à noter qu’aucun de ces documents ne confère au Red Ensign le statut de drapeau national. Lorsque le gouvernement fait redessiner les armoiries du Canada en 1957, les trois feuilles d’érable vertes en pointe de l’écu se parent d’un rouge automnal. Ces modifications apparaissent également sur le Red Ensign.
L’autorisation du Red Ensign sur les édifices du gouvernement ne peut enrayer sa présence spontanée sur les édifices publics (fig. 40, 42-44). Pour sa part, l’Union Jack continue de flotter aussi bien au-dessus d’édifices publics que gouvernementaux et ceci jusqu’à ce que le Canada se dote d’un vrai drapeau (fig. 41, 45-46). Il est intéressant de constater que, même après le choix d’un drapeau national en 1965, des Canadiens veulent toujours pouvoir arborer l’Union Jack pour souligner l’allégeance du Canada à la Couronne et sa présence à l’intérieur du Commonwealth. Le Parlement vote 185 contre 25 en faveur d’une motion à cet effet [73]. Il flotte encore avec les drapeaux d’autres pays à certains endroits comme devant des hôtels, mais il semble qu’on ne l’arbore presque plus autrement, même lors de la fête du Canada ou celle de la reine Victoria.
Fig. 38. Le Red Ensign sur l’immeuble Strathcona à Winnipeg vers 1903. Il est accompagné de l’ancien emblème du Manitoba tiré de son sceau et remplacé par des armoiries assignées par décret royal en 1905. Carte postale, éditeur anonyme.
Fig. 39. L’Union Jack est déployé sur le pavillon des manufactures dans le parc des Expositions de Toronto en 1912. Les slogans qui l’accompagnent sont sans équivoque « Un drapeau - Un empire – Un roi ». Carte Postal par Raphael Tuck & Sons, Angleterre.
Fig. 40. Le Red Ensign sur un mât devant l’Hôpital Hôtel-Dieu du Précieux-Sang dans la ville de Québec, vers 1935. Le fond de l’image est une photo en noir et blanc qui constitue une première impression. Les couleurs et le drapeau dessiné à la main sont ajoutés par des impressions subséquentes. La plupart des photos montrent des drapeaux très peu déployés d’où la nécessité de les retoucher. Vu la période, il devrait s’agir du Red Ensign avec les armes du Canada sur le battant, mais les artistes ou coloristes se souciaient rarement d’inclure ce détail. Carte postale par Librairie Garneau Limitée, éditeur, Québec.
Fig. 41. L’Union Jack sur l’annexe de l’hôtel de ville de Montréal, vers 1935. Carte postale, éditeur anonyme.
Fig. 42. Trois Red Ensign sur l’hôtel Windsor à Montréal, vers 1945. Provient d’un carnet de cartes postales intitulé « Montreal ― Color Panonramic Tour Complete With Guide Map ».
Fig. 43. Carte postale où deux Red Ensign avec l’écu du Canada flottent sur l’Auditorium de Winnipeg au Manitoba. Elle provient d’un carnet de cartes postales intitulé « Souvenir Folder of Winnipeg », publié par Valentine Edy Company Limited (Winnipeg, Manitoba) et estampillé par la poste le 12 avril 1956.
Fig. 44. Deux Red Ensign sur l’Université du Manitoba à Winnipeg, vers 1956. Provient de la même source que figure 43. Cette illustration et les deux précédentes démontrent que les efforts de sir Joseph Pope, sous-secrétaire d’État, pour imposer l’Union Jack au dépend du Red Ensign n’avaient pas connu un succès incontesté.
Fig. 45. Deux Union Jack sur la Gare centrale du chemin de fer Canadien National, vers 1945. Même source que figure 42.
Fig. 46. Carte postale montrant deux Union Jack au-dessus du magasin Eaton à Winnipeg, Manitoba, vers 1956. Provient de la même source que figure 43.
Fig. 47. Une fillette arbore l’Union Jack et le Red Ensign canadien sur son tricycle, peut-être lors de la visite de Leurs Majestés le roi Georges VI et la reine Élizabeth au Canada en 1939. Carte postale imprimée au Canada entre 1926 et 1940.
9. Popularité des deux drapeaux
Une quantité impressionnante de souvenirs destinés surtout aux Canadiens ou aux touristes anglophones attestent de la popularité de l’Union Jack et du Red Ensign particulièrement à la fin du XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle. Ce patriotisme envers les deux drapeaux se manifeste sous plusieurs formes, par exemple sur divers types d’estampes, sur des contenants de produits de consommation, sur des produits utilitaires comme des briquets, des plateaux, des cousins, des drapeaux publicitaires et sur des ornements comme des broches des épinglettes et des boucles de ceinture [74]. Par contre, les documents qui illustrent le mieux ce phénomène sont les cartes postales et la céramique sous forme de souvenirs ou de services de table. Les pièces qui suivent (fig. 48-64) représentent un modeste échantillon de tout ce qui existe.
Les souvenirs en céramique ornés d’emblèmes canadiens étaient très rares au XIXe siècle (fig. 48). Avant 1900, les cartes postales canadiennes à motifs héraldiques servaient surtout à divers usages privés et non pour vente par des marchands comme souvenirs (fig. 53-55). Dès le début du XXe siècle, on assiste à une prolifération surprenante de pièces de céramique et de cartes postales ornées d’emblèmes canadiens. De 1900 à la Première Guerre mondiale, ces deux formes d’art populaire connaissent leur belle époque.
Une quantité impressionnante de souvenirs destinés surtout aux Canadiens ou aux touristes anglophones attestent de la popularité de l’Union Jack et du Red Ensign particulièrement à la fin du XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle. Ce patriotisme envers les deux drapeaux se manifeste sous plusieurs formes, par exemple sur divers types d’estampes, sur des contenants de produits de consommation, sur des produits utilitaires comme des briquets, des plateaux, des cousins, des drapeaux publicitaires et sur des ornements comme des broches des épinglettes et des boucles de ceinture [74]. Par contre, les documents qui illustrent le mieux ce phénomène sont les cartes postales et la céramique sous forme de souvenirs ou de services de table. Les pièces qui suivent (fig. 48-64) représentent un modeste échantillon de tout ce qui existe.
Les souvenirs en céramique ornés d’emblèmes canadiens étaient très rares au XIXe siècle (fig. 48). Avant 1900, les cartes postales canadiennes à motifs héraldiques servaient surtout à divers usages privés et non pour vente par des marchands comme souvenirs (fig. 53-55). Dès le début du XXe siècle, on assiste à une prolifération surprenante de pièces de céramique et de cartes postales ornées d’emblèmes canadiens. De 1900 à la Première Guerre mondiale, ces deux formes d’art populaire connaissent leur belle époque.
Fig. 48. L’image sur ce gobelet commémorant le jubilé de diamant de la reine Victoria n’inclut pas d’emblème canadien, mais il porte sur le dessous l’inscription « Manufactured for the T. Eaton Co. Ltd., Toronto ». En omettant ou en changeant cette précision, il devenait possible de le vendre partout dans l’empire britannique.
Fig. 49. L’image fourmille de symboles : l’Union Jack et le Red Ensign canadien à gauche; le pavillon blanc de la Marine royale britannique et la bannière royale à droite; le castor et sa branche d’érable dans le haut et les armoiries royales dans le bas. Au centre, un médaillon inscrit « Canada Our Country » accompagne de chaque côté les emblèmes floraux de l’Angleterre, de l’Écosse et de l’Irlande et, en dessous, un listel inscrit « The Maple Leaf For Ever », titre d’une chanson que Alexander Muir avait composée en 1867 pour célébrer la Confédération. Assiette décorative par William Lowe, Angleterre. Lowe a fabriqué beaucoup de souvenirs avec le même décor dont certaines pièces de table parfois datées de 1897, jubilé de diamant de la reine Victoria.
Fig. 50. Les armes de cinq provinces figurent dans l’écu sur le battant du Red Ensign qui orne cette assiette décorative en porcelaine, notamment : l’Ontario, le Québec, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick assignées en 1868 et le Manitoba tirées de son sceau. L’emblème du Manitoba figure dans l’écu du Canada en première page de L’Opinion publique du 2 janv. 1873, Les emblèmes de l’Île-du-Prince-Édouard et de la Colombie-Britannique s’y ajoutent l’année suivante en première page du Canadian Illustrated News du 5 décembre 1874. La durée de l’écu à cinq provinces a été très courte et les illustrations qui la représentent sont rares. On pourrait donc conclure que l’assiette date de 1875 environ, mais la marque en dessous « Made in Germany » annonce une période beaucoup plus tardive qui se situe probablement au tout début du XXe siècle puisque, dès 1903, des écus à neuf emblèmes représentant les provinces et territoires canadiens faisaient leur apparition. L’Angleterre découvrait le marché canadien pour les souvenirs héraldiques en céramique vers 1900. Il est presque impensable que l’Allemagne aurait exploité ce marché plus tôt.
Fig. 51. Sucrier orné de l’Union Jack, du Red Ensign canadien et d’une feuille d’érable multicolore entre les hampes. Porcelaine d’os, modèle « Dainty White », par Shelley (Angleterre), vers 1910. Marque « Late Foley », inscription « Present from Toronto ». Appartient à un service à thé ou à café.
Fig. 52. Ce bol commémore le couronnement du roi George V et de la reine Marie en 1911. La pièce est exceptionnelle du fait qu’elle présente seulement le Red Ensign canadien et l’Union jack et non pas les drapeaux d’autres colonies. Les armes dans le haut son l’Inde et probablement le Ceylan qui est alors une colonie britannique et dont les armoiries affichent un éléphant de profil dans certaines représentations. Il est surprenant aussi que les écus de seulement deux colonies soient représentés. Fabricant inconnu.
Fig. 53. Carte postale arborant l’Union Jack sur un écu surmonté d’un castor entre deux branches d’érable et de la couronne royale. Carte imprimée en 1897 pour usage privée, mais du genre qu’on pourrait vouloir conserver comme souvenir d’un événement. Lorsque L’Union Jack apparaît sur un écu, on le nomme parfois en anglais Union Device comme c’est le cas pour les armoiries de la Colombie-Britannique. Éditeur inconnu. Au sujet de la Epworth League, voir http://www.vintagepostcards.ca/Epworth.html.
Fig. 54. Cette carte postale prend la forme d’un Red Ensign, mais c’est avant tout l’Union Jack en haut à gauche qui est mis en évidence avec l’inscription « The Flag that Braved a Thousand years The Battle and the Breeze ». Carte imprimée pour usage privé, notamment pour transmettre un message par écrit puisque l’autre côté est libre de toute image ou inscription. Inscrite dans le bas : « Entered according to Act of the Parliament 98 by J.C. Wilson & Co. Montreal, at the Department of Agriculture ». Sur un bon nombre de ces cartes privées, le timbre est imprimé, mais ici il est collé.
Fig. 55. Une Canadienne archétypique vêtue d’un manteau de la Compagnie de la baie d’Hudson, d’une tuque et d’une ceinture fléchée, soutenant des raquettes de sa main droite et un Red Ensign canadien de sa main gauche, accompagnée d’un castor à ses pieds, d’une guirlande d’érable à sa droite et d’un listel inscrit « The Maple Leaf For Ever ». La sentence latine Patria Amamus devrait plutôt se lire Patriam Amamus (Nous aimons notre patrie). Une réédition de la même carte en 1899 corrige cette erreur. Inscription dans le bas : « Entered according to Act of the Parliament of Canada in the year 1898 by J.C. Wilson & Co., Montreal, at the Department of Agriculture. »
Fig. 56. Enfant coiffé d’un chapeau de guide ou de scout enveloppé du Red Ensign canadien. Carte postale vers 1910 publiée par Photochrom Co. Ltd. de Londres et Tunbridge Wells, Angleterre. L’artiste britannique Flora White est bien connue comme illustratrice de livres pour enfants dont les dessins figurent aussi sur des cartes postales.
Fig. 57. Cupidon sur raquette en costume canadien traditionnel, avec arc et carquois, devant un Union Jack en forme de cœur. Carte postale de la Saint-Valentin par Ullman Manufacturing Co., New York, cachets postaux d’octobre 1907.Fig. 57. Cupidon sur raquette en costume canadien traditionnel, avec arc et carquois, devant un Union Jack en forme de cœur. Carte postale de la Saint-Valentin par Ullman Manufacturing Co., New York, cachets postaux d’octobre 1907.
Fig. 58. Un louveteau ou éclaireur devant le Red Ensign canadien. Carte postale par Warwick Bro’s & Rutter, imprimeurs de Toronto, cachet postale du 26 juillet 1909.
Fig. 59. Carte de souhaits du temps des fêtes, vers 1910. La déesse de la liberté brandit le Red Ensign canadien. Des cordons émanant d’un anneau dans sa main droite relient les neuf provinces du pays. Éditeur inconnu. Sur les cartes postales en langue anglaise de cette époque, le patriotisme canadien s’exprime souvent par l’entremise d’enfants ou de jeunes filles (fig. 55-59) et https://heraldicscienceheraldique.com/ldquothe-maple-leaf-foreverrdquo-a-song-and-a-slogan--the-maple-leaf-forever--une-chanson-et-un-slogan.html : P2-P5.
Fig. 60. La feuille d’érable entre l’Union Jack et le Red Ensign canadien. Carte postale par Millar & Lang Art Publishing Co. (M & L Ltd.), Glasgow, Écosse et Londres, Angleterre (National Series), vers 1903. Beaucoup de cartes postales du début du XXe siècle reprennent le thème de soutient mutuel entre le Canada et la Grande-Bretagne exprimé par une poignée de main, voir figure 21.
Fig. 61. Photo en médaillon de sir Wilfrid Laurier accompagné d’un Red Ensign canadien, de branches d’érable et d’un castor. La conception graphique est enregistrée par Peiler en 1907 et la carte publiée par T.P. & Co., N.Y.
Fig. 62. Dans les années 1930 et 1940 beaucoup de carnets de cartes postales des grandes viles canadiennes affichent l’Union Jack au verso de l’enveloppe. Celui-ci, est empreint d’un cachet postal du 19 juillet 1949 et porte un timbre émis le 1er avril de la même année. Éditeur anonyme.
Fig. 63. Le Red Ensign avec les armes du Canada de 1921 sur le battant, accompagné d’un policier de la Gendarmerie royale du Canada et d’une scène de « drave », flottage des billes de bois. Carte commerciale A & BC provenant probablement d’un paquet de cigarette, donnant au verso des renseignements généraux sur le Canada. Elle date de 1955 environ puisqu’elle établit la population du pays à 15 236 000 habitants.
Fig. 64. L’Union Jack figure avec le drapeau du Canada sur cette assiette commémorant le rapatriement de la Constitution canadienne en 1982. On y voit aussi les anciennes fleurs de lis de la France royale. Il est approprié que l’Union Jack soit là puisque le transfert se faisait de la Grande-Bretagne au Canada. Il est néanmoins significatif que l’unifolié canadien soit à la place d’honneur à gauche. Le salut aux fleurs de lis est aussi approprié puisque l’article 133 de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique de 1867 rend obligatoire la rédaction en anglais et en français des comptes rendus des débats des deux chambres du Parlement canadien. L’article 92-14 consacre l’application du Code civil au Québec dont certaines lois remontent à la coutume de Paris. Assiette par Caverswall, Angleterre (no 88 de 1 000 exemplaires). La conception artistique est de John Ball.
10. Popularité de la feuille d’érable
En 1946, le député John R. MacNicol examine 2, 409 propositions reçues des Canadiens pour un drapeau national et constate que seulement 383 d’entre-elles (15.9%) incluent l’Union Jack alors que 1, 611 (66.9%) contiennent la feuille d’érable. Des 383 compostions avec l’Union Jack, 202 (8.4% de 2,409) le placent dans le haut à gauche à la manière du Red Ensign ou Blue Ensign. Cette constatation offre un bon indice que l’Union Jack, même en incluant sa présence avec d’autres symboles, est beaucoup moins prisé que la feuille d’érable et, qu’en effet, les drapeaux genre Red Ensign n’attirent qu’une faible tranche de la faveur publique, toujours en comparaison avec la feuille d’érable [75]. Au même moment, l’Union Jack comme le Red Ensign continuent à flotter sur des édifices et des endroits publics. En partie pour la même raison, ils se retrouvent sur des souvenirs et des cartes postales, bien que la tendance à arborer l’Union Jack soit plus prononcée avant la Première Guerre mondiale qu’après la Deuxième où plusieurs symboles canadiens lui font concurrence.
Les statistiques de MacNicol sont particulièrement intéressantes du fait qu’elles jaugent la popularité des deux drapeaux en regard de la feuille d’érable. À ce chapitre, il ne fait aucun doute que, depuis le XIXe siècle, la feuille d’érable jouit d’une grande faveur publique et cet engouement se perpétue au XXe. Ceci est amplement démontré par plusieurs de mes articles et chapitres figurant sur le même site que le présent ouvrage [76].
En 1946, le député John R. MacNicol examine 2, 409 propositions reçues des Canadiens pour un drapeau national et constate que seulement 383 d’entre-elles (15.9%) incluent l’Union Jack alors que 1, 611 (66.9%) contiennent la feuille d’érable. Des 383 compostions avec l’Union Jack, 202 (8.4% de 2,409) le placent dans le haut à gauche à la manière du Red Ensign ou Blue Ensign. Cette constatation offre un bon indice que l’Union Jack, même en incluant sa présence avec d’autres symboles, est beaucoup moins prisé que la feuille d’érable et, qu’en effet, les drapeaux genre Red Ensign n’attirent qu’une faible tranche de la faveur publique, toujours en comparaison avec la feuille d’érable [75]. Au même moment, l’Union Jack comme le Red Ensign continuent à flotter sur des édifices et des endroits publics. En partie pour la même raison, ils se retrouvent sur des souvenirs et des cartes postales, bien que la tendance à arborer l’Union Jack soit plus prononcée avant la Première Guerre mondiale qu’après la Deuxième où plusieurs symboles canadiens lui font concurrence.
Les statistiques de MacNicol sont particulièrement intéressantes du fait qu’elles jaugent la popularité des deux drapeaux en regard de la feuille d’érable. À ce chapitre, il ne fait aucun doute que, depuis le XIXe siècle, la feuille d’érable jouit d’une grande faveur publique et cet engouement se perpétue au XXe. Ceci est amplement démontré par plusieurs de mes articles et chapitres figurant sur le même site que le présent ouvrage [76].
11. Remarques
Même après le statut de Westminster de 1931 qui consacrait l’indépendance du Canada, plusieurs canadiens voyaient l’Union Jack comme le drapeau idéal pour le pays [77]. Mais du fait qu’il représentait la Grande-Bretagne, il était mal choisi pour identifier un Canada indépendant, même s’il avait flotté pendant des siècles sur les forts du pays et sur beaucoup d’édifices gouvernementaux et commerciaux.
Comme nous l’avons vu, le décret de 1945 autorisant le Red Ensign canadien à figurer sur des édifices gouvernementaux au Canada et à l’étranger était une mesure partielle et intérimaire jusqu’à ce que le pays se choisisse un vrai drapeau. Ce pavillon rouge était à l’origine celui de la marine marchande britannique et son approbation pour usage par la marine marchande canadienne avec les armoiries du Canada provenait de l’Amirauté britannique. Tous les pavillons britanniques, Red Ensign, Blue Ensign et White Ensign sont des marques du Royaume-Uni sur mer, ils ne représentent pas la nation comme pays. En 1964, Fortescue Duguid tentait d’expliquer au comité du drapeau que ces pavillons où l’Union Jack occupe un quart de la surface constituent des diminutifs du drapeau national : « L’ensign est une modification au drapeau national qui diminue son niveau d’un cran. Si vous placez un autre insigne sur celui-ci, vous le reléguez à un plan encore plus bas et à une autre catégorie. [78] »
Dès les premiers établissements de la Grande-Bretagne en Amérique du Nord, l’Union Jack flottait sur certains forts tandis que, sur d’autres, le Red Ensign lui volait la vedette. Plus de deux siècles plus tard, à l’aube de l’adoption d’un drapeau national canadien, la même situation persistait. Un édifice arborait l’Union Jack alors qu’un autre édifice, souvent dans la même rue, étalait le Red Ensign canadien. Dans les circonstances seules des pirouettes linguistiques pouvaient faire croire aux Canadiens qu’ils possédaient un drapeau bien à eux.
Il est vrai qu’après 1921, le Red Ensign canadien incluait l’écu du Canada avec les armes des nations fondatrices et trois feuilles d’érable réunies, mais le contenu canadien se perdait dans une mer de rouge. Sur des photos, la présence canadienne sur le pavillon rouge devenait virtuellement imperceptible particulièrement si le drapeau n’était pas entièrement déployé ou si une certaine distance le séparait du spectateur. L’Union Jack et le Red Ensign étaient liés de longue date à l’histoire du pays, mais ils représentaient avant tout une période coloniale. Le Red Ensign, même « canadianisé » n’était pas fait pour identifier un Canada indépendant et multiculturel. Il était appelé à être remplacé par autre chose comme l’Union Jack l’a été pour la province de Terre-Neuve.
En général, les gens se préoccupent peu des emblèmes qui les entourent, sauf lorsqu’on veut les modifier ou en choisir d’autres. Dans ces circonstances, la politique et les journaux s’en mêlent; la question devient alors partisane et le bon sens est mis en veilleuse. Une tranche de la population a le sentiment qu’on veut oblitérer leurs traditions ancestrales ou qu’on agit pour amadouer une minorité revendicatrice. Toutes sortes d’idées circulent, par exemple celle qu’un esprit éclairé en quelque part pourrait inventer de toutes pièces un symbole plus approprié pour le Canada que des symboles banals et usés comme le castor ou la feuille d’érable qui émanent de la populace. Cette question complexe fera l’objet des chapitres qui suivent.
Même après le statut de Westminster de 1931 qui consacrait l’indépendance du Canada, plusieurs canadiens voyaient l’Union Jack comme le drapeau idéal pour le pays [77]. Mais du fait qu’il représentait la Grande-Bretagne, il était mal choisi pour identifier un Canada indépendant, même s’il avait flotté pendant des siècles sur les forts du pays et sur beaucoup d’édifices gouvernementaux et commerciaux.
Comme nous l’avons vu, le décret de 1945 autorisant le Red Ensign canadien à figurer sur des édifices gouvernementaux au Canada et à l’étranger était une mesure partielle et intérimaire jusqu’à ce que le pays se choisisse un vrai drapeau. Ce pavillon rouge était à l’origine celui de la marine marchande britannique et son approbation pour usage par la marine marchande canadienne avec les armoiries du Canada provenait de l’Amirauté britannique. Tous les pavillons britanniques, Red Ensign, Blue Ensign et White Ensign sont des marques du Royaume-Uni sur mer, ils ne représentent pas la nation comme pays. En 1964, Fortescue Duguid tentait d’expliquer au comité du drapeau que ces pavillons où l’Union Jack occupe un quart de la surface constituent des diminutifs du drapeau national : « L’ensign est une modification au drapeau national qui diminue son niveau d’un cran. Si vous placez un autre insigne sur celui-ci, vous le reléguez à un plan encore plus bas et à une autre catégorie. [78] »
Dès les premiers établissements de la Grande-Bretagne en Amérique du Nord, l’Union Jack flottait sur certains forts tandis que, sur d’autres, le Red Ensign lui volait la vedette. Plus de deux siècles plus tard, à l’aube de l’adoption d’un drapeau national canadien, la même situation persistait. Un édifice arborait l’Union Jack alors qu’un autre édifice, souvent dans la même rue, étalait le Red Ensign canadien. Dans les circonstances seules des pirouettes linguistiques pouvaient faire croire aux Canadiens qu’ils possédaient un drapeau bien à eux.
Il est vrai qu’après 1921, le Red Ensign canadien incluait l’écu du Canada avec les armes des nations fondatrices et trois feuilles d’érable réunies, mais le contenu canadien se perdait dans une mer de rouge. Sur des photos, la présence canadienne sur le pavillon rouge devenait virtuellement imperceptible particulièrement si le drapeau n’était pas entièrement déployé ou si une certaine distance le séparait du spectateur. L’Union Jack et le Red Ensign étaient liés de longue date à l’histoire du pays, mais ils représentaient avant tout une période coloniale. Le Red Ensign, même « canadianisé » n’était pas fait pour identifier un Canada indépendant et multiculturel. Il était appelé à être remplacé par autre chose comme l’Union Jack l’a été pour la province de Terre-Neuve.
En général, les gens se préoccupent peu des emblèmes qui les entourent, sauf lorsqu’on veut les modifier ou en choisir d’autres. Dans ces circonstances, la politique et les journaux s’en mêlent; la question devient alors partisane et le bon sens est mis en veilleuse. Une tranche de la population a le sentiment qu’on veut oblitérer leurs traditions ancestrales ou qu’on agit pour amadouer une minorité revendicatrice. Toutes sortes d’idées circulent, par exemple celle qu’un esprit éclairé en quelque part pourrait inventer de toutes pièces un symbole plus approprié pour le Canada que des symboles banals et usés comme le castor ou la feuille d’érable qui émanent de la populace. Cette question complexe fera l’objet des chapitres qui suivent.
Notes
[1] L’origine du mot jack est incertaine. Éventuellement il prend le sens du mât de proue appelé beaupré d’où flotte le drapeau. Nick GROOM, The Union Jack, the Story of the British Flag, London, Atlantic Books, 2006, p. 151-152.
[2] Le dessin est du capitaine J. Hamilton, collections de Bibliothèque et Archives Canada (BAC), reproduit dans D.G.G. KERR et R.I. K. DAVIDSON, Histoire illlustrée du Canada, Don Mills, 1980, p. 16, no 2, p. 163, no 16. Voir également : https://en.wikipedia.org/wiki/Fort_Lawrence_(Nova_Scotia)#/media/File:JohnHamilton-Chignecto_Fort_Lawrence_-_Mount_allison_University_Archieves,_Robert_Cunningham_fonds.jpg.
[3] « A North View of Fort Frederic or Crown Point », gravure par William Proud, 1760 : https://www.torontopubliclibrary.ca/detail.jsp?R=DC-JRR1712.
[4] Aquarelle intitulée « Vue du Fort d’York dans la Baye d’Hudson, pris le 24 août 1782 par une division aux ordres de la Pérouse Capt de V.[aisseau] », collections de BAC.
[5] Aquarelle d’Edward Walsh dans Mary ALLODI, Canadian Watercolours and Drawings in the Royal Ontario Museum, Toronto, The Royal Ontario Museum, 1974, vol. 2, no 1607.
[6] « Fort Chambly, Lower Canada », vers 1838, aquarelle de Augustus Terrick Hamilton d’après William Henry Bartlett, BAC, négatif C-40076.
[7] Aquarelle de William Armstrong montrant le camp du colonel Wolseley à Prince Arthur’s Landing, sur le rivage du lac Supérieur en juillet 1870 lors de l’expédition de la rivière Rouge. BAC, négatif C-11749. Cette expédition avait pour mission de réprimer la rébellion des Métis de la rivière Rouge au Manitoba.
[8] Frank RASKY, The Taming of the Canadian West, Toronto, McClelland and Stewart, 1967, p. 223.
[9] Timothy WILSON, Flags at Sea, London, Her Majesty`s Stationery Office, 1986, p. 26.
[10] L’aquarelle de James Peachey s’intitule « A South East View of Cataraqui on Lake Ontario taken in August 1783 » : BAC, négatif C-1511. La même vue par Peachey se retrouve dans la collection iconographique de la Bibliothèque publique de Toronto : https://static.torontopubliclibrary.ca/da/images/LC/pictures-r-487.jpg. Sur une copie faite par Sir Edmund Wyly en 1896, le drapeau est dessiné avec plus de précision : https://www.torontopubliclibrary.ca/detail.jsp?Entt=RDMDC-PICTURES-R-487&R=DC-PICTURES-R-487&searchPageType=vrl
[11] On peut citer deux de ses aquarelles : le fort York, BAC, négatif C-1918; le fort Rock, BAC, négatif C-1920. Une autre aquarelle de Rindisbacher illustre une scène où le capitaine W. Andrew Bulger fait ses adieux à un groupe de guerriers Amérindiens au fort MacKay, Prairie du Chien, Wisconsin, 1815. Le groupe brandit un Red Ensign et un autre Red Ensign flotte du fort : https://artsandculture.google.com/asset/captain-w-andrew-bulger-saying-farewell-at-fort-mackay-prairie-du-chien-wisconsin-1815/hAFRAtFQpmy5PA. Les Anglais doivent rendre le fort aux Américains à la suite du traité de Gand en 1814 qui met fin à la guerre de 1812. Bulger le brûle avant son départ en mai 1815. Rindisbacher arrive au Canada en 1821, ce qui veut dire qu’il n’a pas vécu l’événement qu’il représente. Par contre, il connaissait le genre de drapeaux que les Britanniques arboraient sur leurs forts à l’époque.
[12] Le fort Vancouver, 1845-1846, lithographie coloriée à la main, H.J. WARRE, Sketches in North America and the Oregon Territory, Londres : Dickinson & Co., [1848] : BAC, négatif C-1628.
[13] Charles P. de VOLPI, British Columbia: a Pictorial Record, Longman Canada, 1973, p. 57, 151.
[14] Archives de la Compagnie de la baie d’Hudson, A.31/1, folio 22 et 36d.
[15] Alistair B. FRASER, « The Canadian Ensigns »: http://fraser.cc/FlagsCan/Nation/Ensigns.html#r12 . La note de fin de document 12 donne comme source : Archives de la Compagnie de la baie d’Hudson, A.24/31, p. 35.
[16] «View of Fort William with Hudson’s Bay Company Post », signé « N. McD. 1878 », dans Mary ALLODI, op. cit.,, vol. 2, no 1383.
[17] Lithographie d’après H. A. Strong, BAC, négatif C-10531. Voir : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Fort_Garry_-_1884.jpg.
[18] Conrad SWAN, Canada Symbols of Sovereignty, Toronto, University of Toronto Press, 1977, planche 1.1.
[19] Derek HAYES, Historical Atlas of Canada, Vancouver, Douglas & McIntyre, 2002, p. 40.
[20] « A View of Montreal in Canada, Taken from Isle St. Helena in 1762 », aquarelle par Thomas Davies, Musée des beaux-arts du Canada.
[21] « Plan of the town & fortifications of Montreal or ville Marie in Canada » gravure de Robert Aitkin pour le Pennsylvania Magazine : https://www.loc.gov/resource/cph.3a45751/.
[22] Aquarelle de Charles Randle (Randall) dans Mary Allodi, op.cit., vol. 2, no 1456. Une aquarelle identique par Charles Randall se retrouve dans les collections de BAC « Charlottetown on the Island of St. John », c. 1778 : https://sailstrait.wordpress.com/tag/charles-randall/.
[23] Aquarelle de James Hunter « A Bird’s Eye View of the Lower town of Quebec Taken from the Bishop`s Palace, Shewing the Citadel & Chateau », 1779, BAC, photo C 1506.
[24] Charles P. de VOLPI, British Columbia, p. 57.
[25] Aquarelle par James Duncan dans Mary Allodi, op.cit., vol. 1, no 714.
[26] https://www.torontopubliclibrary.ca/detail.jsp?Entt=RDMDC-JRR782&R=DC-JRR782.
[27] Dessin par Frances Anne Hopkins dans Mary Allodi, op. cit., vol. 1, no 958.
[28] Charles P. de VOLPI, British Columbia, p. 78 et 101.
[29] Charles P. de VOLPI, Ottawa, p. 72.
[30] George Monro GRANT éd., Picturesque Canada: the country as it was and is, vol.1, Toronto, Belden Bros, 1882, p. 418 et 421.
[31] Voir http://www.mhs.mb.ca/docs/sites/drewrybrewery.shtml.
[32] Aquarelle par Harry Jewell, dans Mary Allodi, op. cit., vol. 1, no 999.
[33] http://pastforward.winnipeg.ca/digital/collection/robmcinnes/id/1907/rec/1.
[34] « A War Party at Fort Douglas », aquarelle par Peter Rindisbacher dans Mary ALLODI, op. cit., vol.2, no 1466 : https://artsandculture.google.com/asset/a-war-party-at-fort-douglas/7gHoyMJImzsusQ. Dans une autre aquarelle de Rindisbacher, un groupe de guerriers apporte le Red Ensign dans une salle de réunion : https://artsandculture.google.com/asset/captain-bulger-governor-of-assiniboia-and-the-chiefs-and-warriors-of-the-chippewa-tribe-of-red-lake-in-council-in-the-colony-house-in-fort-douglas-may-22nd-1823/FQFY7wMSkChb4A?hl=en&ms=%7B%22x%22%3A0.5%2C%22y%22%3A0.5%2C%22z%22%3A9.147091304788368%2C%22size%22%3A%7B%22width%22%3A1.2281501546867166%2C%22height%22%3A1.2375%7D%7D.
[35] N.P. WILLIS, Canadian Scenery Illustrated, London, 1842, face aux p. 124 et 125, vol. 2, face à p. 51. Les gravures illustrant cet ouvrage sont d’après des dessins que William Henry Bartlett a réalisés en 1838.
[36] Aquarelle par Allanson John : https://www.torontopubliclibrary.ca/detail.jsp?Entt=RDMDC-PICTURES-R-5343&R=DC-PICTURES-R-5343.
[37] https://www.torontopubliclibrary.ca/detail.jsp?Entt=RDMDC-PICTURES-R-5134&R=DC-PICTURES-R-5134.
[38] Russell HARPER, A People’s Art: Primitive, Naïve, Provincial, and Folk Painting in Canada, University of Toronto Press, 1974, p. 75-76.
[39] https://mynewbrunswick.ca/exhibition-pavillion/.
[40] Charles P. de VOLPI, British Columbia, p. 150, 157, 159.
[41] http://www.bac-lac.gc.ca/eng/portrait-portal/pages/ARProfile.aspx?ArchivalRecordKey=2813571.
[42] Le catalogue Eaton automne-hiver 1906-1907 (p. 176) vendait toujours, et depuis des années, le Red Ensign canadien, l’Union Jack et le Red Ensign britannique. Celui d’automne-hiver 1909-1910 n’inclue pas de drapeaux. Le catalogue automne-hiver 1913-1914 (p. 305) n’affichait plus que le Red Ensign canadien et l’Union Jack. Cette tendance se poursuit dans le catalogue automne-hiver de 1915-1916 (p. 341). Le catalogue de la Compagnie de la baie d’Hudson, automne-hiver 1910-1911 (p. 162) vend le Red Ensign canadien, l’Union Jack et le drapeau des États-Unis, mais pas de Red Ensign britannique.
[43] BAC, MG 30, E 86, vol. 118, dossier 23. Cardwell à Monk, 16 déc. 1865 citant la 3e section du Colonial Naval Defence Act de 1865 : 28 Victoria, Cap. XIV.
[44] Décret royal du 26 mai 1868 reproduit dans Alan BEDDOE, Beddoe's Canadian Heraldry, revu par Strome Galloway, Belleville, Ontario, Mika Publishing Company, 1981, p. 68-70.
[45] BAC, RG 7, G 21, vol. 163, dossier 290A, microfilm T 1160. Kimberley à Young, 16 juillet 1870.
[46] Canadian Illustrated News, 6 mai 1871, p. 274, illustrations p. 281. Le 16 juillet 1870, le Gouverneur général était autorisé à arborer l’Union Jack ayant au centre l’écu des quatre provinces entouré de feuilles d’érables et surmonté de la couronne royale, mais ceci ne s’appliquait pas à d’autres drapeaux. Le Blue Ensign, autorisé la même année pour les navires du gouvernement canadien, portait sur le battant, l’écu aux quatre provinces sans ajouts : Sir Joseph Pope, The Flag of Canada, 2e éd. 1912, p. 67, 12-13.
[47] http://www.canadiana.ca/view/oocihm.8_06274_157/2?r=0&s=3.
[48] http://www.canadiana.ca/view/oocihm.8_06230_266/2?r=0&s=1.
[49] BAC, médaille 13224, négatif C-90036; médaille 3936, négatif C-64977.
[50] On peut suivre l’évolution de l’écu du Dominion sur les Red Ensign de la collection de D. Ralph Spence, évêque anglican de Niagara, voir le site : https://www.canada.ca/content/dam/pch/documents/services/flags-canada-historical/posters/post4-fra.pdf. On retrouve des fabricants de voiles et de drapeaux dans les répertoires commerciaux des grandes villes canadiennes.
[51] BAC, RG 7, G 21, vol. 163, dossier 290A. An Act to amend the Law relating to the use of Flags in British Merchant Service, 30 August 1889, voir aussi :
https://books.google.ca/books?id=Khg-AQAAMAAJ&pg=RA5-PA738&lpg=RA5-PA738&dq=An+Act+to+Amend+the+Law+Relating+to+the+use+of+Flags+in+British+Merchant+Service,+30+August+1889&source=bl&ots=GBoZLezIyb&sig=ACfU3U3BDGf-tqc91aP-7FjhSxc6D8J0HQ&hl=en&sa=X&ved=2ahUKEwj6pYGp4tvmAhVQM6wKHZ9BADoQ6AEwCXoECAsQAQ#v=onepage&q=An%20Act%20to%20Amend%20the%20Law%20Relating%20to%20the%20use%20of%20Flags%20in%20British%20Merchant%20Service%2C%2030%20August%201889&f=false.
[52] BAC, RG 7, G 21, vol. 163, dossier 290A. Knutsford à Stanley of Preston, 6 août 1890; Stanley of Preston à Knutsford, 30 juin 1890; ministre des pêcheries à Stanley of Preston, 13 nov. 1890; Stanley of Preston à Knutsford, 12 déc. 1891; l’Amirauté britannique au Colonial Office, 2 févr. 1892; Knutsford à Stanley of Preston, 11 févr. 1892. Le gouvernement du Canada adopte ce drapeau par décret en conseil du 26 juill. 1892 : ANC, MG 30, E 86, vol. 13, 20G et Memorandum on the use of Flags in Canada, par Joseph Pope, 21 juill. 1904.
[53] Colin CAMPBELL, « The Flag of our Country » dans Canadian Almanac, Toronto, Copp, Clark, 1894, p. 196.
[54] Médaille de la Toronto Industrial Exhibition Association, frappée par P.W. Ellis, 1903. BAC, médaille 5778, négatif C-53742 et Auguste VACHON, « Dominion Shields » : https://heraldicscienceheraldique.com/dominion-shields.html.
[55] BAC, MG 30, E 86, vol. 13, 16G. Pope à Gobeil, 26 janv. 1904; Gobeil à Pope, 2 fév. 1904; Pope à Gobeil, 3 fév. 1904; Pope à Gobeil, 12 mars 1904.
[56] Francis Knollys à Barlow Cumberland, 29 déc. 1907, cité dans Joseph POPE, The Flag of Canada, 2e éd., Ottawa, 1912, p. 11 et Barlow CUMBERLAND, History of the Union Jack and Flags of the Empire, Toronto, William Briggs, 1909, p. 269-270 : https://archive.org/stream/historyofunionja00cumbuoft#page/268/mode/2up.
[57] Lewis Harcourt au duc de Connaught et Strathearn, Gouverneur général du Canada, 24 mai 1912, cité dans Joseph POPE, The Flag of Canada, p. 16.
[58] BAC, RG 7, G 21, vol. 163, dossier 290. Lewis Harcourt au duc de Connaught et Strathearn, 2 nov. 1912.
[59] Ibid., vol. 129, dossier 89. Pope à Scott-Gatty, 15 janv. 1903; Pope à la firme Mortimer, 13 nov. 1903; Pope à Dawson, 7 janv. 1904.
[60] Ibid., vol. 129, dossier 120. Pope à Pottinger, 25 janv. 1907.
[61] Ibid., vol. 130, dossier 90. Chadwick à Pope, 18 avr. 1908.
[62] Voir par exemple : Hudson’s Bay Company, Autumn and Winter Catalogue, No. 58, 1910-1911, réimpression Winnipeg, Hignell Printing, 1990, p. 162.
[63] Voir : Auguste VACHON « Dominion Shields » : http://www.heraldicscienceheraldique.com/dominion-shields.html.
[64] The Ottawa Citizen, 17 juill. 2002, B1.
[65] Affiche à l’Université McGill : https://www.cs.mcgill.ca/~rwest/wikispeedia/wpcd/images/264/26481.jpg. Les batailles inscrites sur le drapeau sont : Langemarche, St. Julien, Festubert et Givenchy.
[66] George A. Brown, Canadian Welcome Home Medals 1899-1945, Langley (Colombie-Britannique), George Brown, 1991, p. 42-43, 46-47, 50-51, 62-63, 66-67, 70-71, 90-91, 94, 98, 103.
[67] Voir les sites https://www.canada.ca/content/dam/pch/documents/services/flags-canada-historical/posters/post4-fra.pdf et http://www.crwflags.com/FOTW/FLAGS/ca-9prov.html.
[68] En vertu d’un décret en conseil du 16 décembre 1911, CP 2843 : http://www.collectionscanada.gc.ca/databases/canada-gazette/093/001060-119.01-e.php?document_id_nbr=5928&f=p, p. 2510.
[69] Par décret du 26 avril 1922. Charles P. Band et Emilie Stovel, Our Flag, Montréal, Gordon & Gotch, 1925, p. 36.
[70] BAC, RG 2, série 1, vol. 1094, P.C. 134. Décret du Gouverneur général, 26 janv. 1924.
[71] Ibid., vol. 1649, P.C. 5888. Décret du Gouverneur général, 5 sept. 1945. Ce décret fut révoqué par un nouveau décret du 12 fév. 1965 qui entrait en vigueur le 15, jour où le Canada se dotait d’un drapeau national, ibid., vol. 2058, P.C.1965-253.
[72] Ibid., vol. 1717, P.C. 3008. Décret du Gouverneur général, 31 juillet 1947.
[73] John Ross MATHESON, Canada’s Flag: a Search for a Country, Belleville (Ontario), Mika Publishing Company, 1986, p. 171-175.
[74] Voir un échantillon de ce genre de pièces dans Donna and Nigel HUTCHINS, The Maple Leaf Forever: a Celebration of Canadian Symbols, Boston Mills Press, 2006, p. 41, 62-63, 65, 67-69, 88, 99-101, 112-113.
[75] John Ross MATHESON, op. cit., p. 59.
[76] http://heraldicscienceheraldique.com/ldquothe-maple-leaf-foreverrdquo-a-song-and-a-slogan--the-maple-leaf-forever--une-chanson-et-un-slogan.html ― http://heraldicscienceheraldique.com/land-of-the-maple.html ― http://heraldicscienceheraldique.com/chapter-2-the-beaver-and-maple-leaf.html ― http://heraldicscienceheraldique.com/comment-la-feuille-drsquoeacuterable-devient-emblegraveme.html ― http://heraldicscienceheraldique.com/la-socieacuteteacute-saint-jean-baptiste-et-la-feuille-deacuterable.html.
[77] C.P. CHAMPION, op. cit., p. 175; Jean-Guy LABARRE, Non au Drapeau canadien, Montréal, Éditions actualité, 1962, p. 107-108, 142.
[78] John Ross MATHESON, op. cit., p.110.
[1] L’origine du mot jack est incertaine. Éventuellement il prend le sens du mât de proue appelé beaupré d’où flotte le drapeau. Nick GROOM, The Union Jack, the Story of the British Flag, London, Atlantic Books, 2006, p. 151-152.
[2] Le dessin est du capitaine J. Hamilton, collections de Bibliothèque et Archives Canada (BAC), reproduit dans D.G.G. KERR et R.I. K. DAVIDSON, Histoire illlustrée du Canada, Don Mills, 1980, p. 16, no 2, p. 163, no 16. Voir également : https://en.wikipedia.org/wiki/Fort_Lawrence_(Nova_Scotia)#/media/File:JohnHamilton-Chignecto_Fort_Lawrence_-_Mount_allison_University_Archieves,_Robert_Cunningham_fonds.jpg.
[3] « A North View of Fort Frederic or Crown Point », gravure par William Proud, 1760 : https://www.torontopubliclibrary.ca/detail.jsp?R=DC-JRR1712.
[4] Aquarelle intitulée « Vue du Fort d’York dans la Baye d’Hudson, pris le 24 août 1782 par une division aux ordres de la Pérouse Capt de V.[aisseau] », collections de BAC.
[5] Aquarelle d’Edward Walsh dans Mary ALLODI, Canadian Watercolours and Drawings in the Royal Ontario Museum, Toronto, The Royal Ontario Museum, 1974, vol. 2, no 1607.
[6] « Fort Chambly, Lower Canada », vers 1838, aquarelle de Augustus Terrick Hamilton d’après William Henry Bartlett, BAC, négatif C-40076.
[7] Aquarelle de William Armstrong montrant le camp du colonel Wolseley à Prince Arthur’s Landing, sur le rivage du lac Supérieur en juillet 1870 lors de l’expédition de la rivière Rouge. BAC, négatif C-11749. Cette expédition avait pour mission de réprimer la rébellion des Métis de la rivière Rouge au Manitoba.
[8] Frank RASKY, The Taming of the Canadian West, Toronto, McClelland and Stewart, 1967, p. 223.
[9] Timothy WILSON, Flags at Sea, London, Her Majesty`s Stationery Office, 1986, p. 26.
[10] L’aquarelle de James Peachey s’intitule « A South East View of Cataraqui on Lake Ontario taken in August 1783 » : BAC, négatif C-1511. La même vue par Peachey se retrouve dans la collection iconographique de la Bibliothèque publique de Toronto : https://static.torontopubliclibrary.ca/da/images/LC/pictures-r-487.jpg. Sur une copie faite par Sir Edmund Wyly en 1896, le drapeau est dessiné avec plus de précision : https://www.torontopubliclibrary.ca/detail.jsp?Entt=RDMDC-PICTURES-R-487&R=DC-PICTURES-R-487&searchPageType=vrl
[11] On peut citer deux de ses aquarelles : le fort York, BAC, négatif C-1918; le fort Rock, BAC, négatif C-1920. Une autre aquarelle de Rindisbacher illustre une scène où le capitaine W. Andrew Bulger fait ses adieux à un groupe de guerriers Amérindiens au fort MacKay, Prairie du Chien, Wisconsin, 1815. Le groupe brandit un Red Ensign et un autre Red Ensign flotte du fort : https://artsandculture.google.com/asset/captain-w-andrew-bulger-saying-farewell-at-fort-mackay-prairie-du-chien-wisconsin-1815/hAFRAtFQpmy5PA. Les Anglais doivent rendre le fort aux Américains à la suite du traité de Gand en 1814 qui met fin à la guerre de 1812. Bulger le brûle avant son départ en mai 1815. Rindisbacher arrive au Canada en 1821, ce qui veut dire qu’il n’a pas vécu l’événement qu’il représente. Par contre, il connaissait le genre de drapeaux que les Britanniques arboraient sur leurs forts à l’époque.
[12] Le fort Vancouver, 1845-1846, lithographie coloriée à la main, H.J. WARRE, Sketches in North America and the Oregon Territory, Londres : Dickinson & Co., [1848] : BAC, négatif C-1628.
[13] Charles P. de VOLPI, British Columbia: a Pictorial Record, Longman Canada, 1973, p. 57, 151.
[14] Archives de la Compagnie de la baie d’Hudson, A.31/1, folio 22 et 36d.
[15] Alistair B. FRASER, « The Canadian Ensigns »: http://fraser.cc/FlagsCan/Nation/Ensigns.html#r12 . La note de fin de document 12 donne comme source : Archives de la Compagnie de la baie d’Hudson, A.24/31, p. 35.
[16] «View of Fort William with Hudson’s Bay Company Post », signé « N. McD. 1878 », dans Mary ALLODI, op. cit.,, vol. 2, no 1383.
[17] Lithographie d’après H. A. Strong, BAC, négatif C-10531. Voir : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Fort_Garry_-_1884.jpg.
[18] Conrad SWAN, Canada Symbols of Sovereignty, Toronto, University of Toronto Press, 1977, planche 1.1.
[19] Derek HAYES, Historical Atlas of Canada, Vancouver, Douglas & McIntyre, 2002, p. 40.
[20] « A View of Montreal in Canada, Taken from Isle St. Helena in 1762 », aquarelle par Thomas Davies, Musée des beaux-arts du Canada.
[21] « Plan of the town & fortifications of Montreal or ville Marie in Canada » gravure de Robert Aitkin pour le Pennsylvania Magazine : https://www.loc.gov/resource/cph.3a45751/.
[22] Aquarelle de Charles Randle (Randall) dans Mary Allodi, op.cit., vol. 2, no 1456. Une aquarelle identique par Charles Randall se retrouve dans les collections de BAC « Charlottetown on the Island of St. John », c. 1778 : https://sailstrait.wordpress.com/tag/charles-randall/.
[23] Aquarelle de James Hunter « A Bird’s Eye View of the Lower town of Quebec Taken from the Bishop`s Palace, Shewing the Citadel & Chateau », 1779, BAC, photo C 1506.
[24] Charles P. de VOLPI, British Columbia, p. 57.
[25] Aquarelle par James Duncan dans Mary Allodi, op.cit., vol. 1, no 714.
[26] https://www.torontopubliclibrary.ca/detail.jsp?Entt=RDMDC-JRR782&R=DC-JRR782.
[27] Dessin par Frances Anne Hopkins dans Mary Allodi, op. cit., vol. 1, no 958.
[28] Charles P. de VOLPI, British Columbia, p. 78 et 101.
[29] Charles P. de VOLPI, Ottawa, p. 72.
[30] George Monro GRANT éd., Picturesque Canada: the country as it was and is, vol.1, Toronto, Belden Bros, 1882, p. 418 et 421.
[31] Voir http://www.mhs.mb.ca/docs/sites/drewrybrewery.shtml.
[32] Aquarelle par Harry Jewell, dans Mary Allodi, op. cit., vol. 1, no 999.
[33] http://pastforward.winnipeg.ca/digital/collection/robmcinnes/id/1907/rec/1.
[34] « A War Party at Fort Douglas », aquarelle par Peter Rindisbacher dans Mary ALLODI, op. cit., vol.2, no 1466 : https://artsandculture.google.com/asset/a-war-party-at-fort-douglas/7gHoyMJImzsusQ. Dans une autre aquarelle de Rindisbacher, un groupe de guerriers apporte le Red Ensign dans une salle de réunion : https://artsandculture.google.com/asset/captain-bulger-governor-of-assiniboia-and-the-chiefs-and-warriors-of-the-chippewa-tribe-of-red-lake-in-council-in-the-colony-house-in-fort-douglas-may-22nd-1823/FQFY7wMSkChb4A?hl=en&ms=%7B%22x%22%3A0.5%2C%22y%22%3A0.5%2C%22z%22%3A9.147091304788368%2C%22size%22%3A%7B%22width%22%3A1.2281501546867166%2C%22height%22%3A1.2375%7D%7D.
[35] N.P. WILLIS, Canadian Scenery Illustrated, London, 1842, face aux p. 124 et 125, vol. 2, face à p. 51. Les gravures illustrant cet ouvrage sont d’après des dessins que William Henry Bartlett a réalisés en 1838.
[36] Aquarelle par Allanson John : https://www.torontopubliclibrary.ca/detail.jsp?Entt=RDMDC-PICTURES-R-5343&R=DC-PICTURES-R-5343.
[37] https://www.torontopubliclibrary.ca/detail.jsp?Entt=RDMDC-PICTURES-R-5134&R=DC-PICTURES-R-5134.
[38] Russell HARPER, A People’s Art: Primitive, Naïve, Provincial, and Folk Painting in Canada, University of Toronto Press, 1974, p. 75-76.
[39] https://mynewbrunswick.ca/exhibition-pavillion/.
[40] Charles P. de VOLPI, British Columbia, p. 150, 157, 159.
[41] http://www.bac-lac.gc.ca/eng/portrait-portal/pages/ARProfile.aspx?ArchivalRecordKey=2813571.
[42] Le catalogue Eaton automne-hiver 1906-1907 (p. 176) vendait toujours, et depuis des années, le Red Ensign canadien, l’Union Jack et le Red Ensign britannique. Celui d’automne-hiver 1909-1910 n’inclue pas de drapeaux. Le catalogue automne-hiver 1913-1914 (p. 305) n’affichait plus que le Red Ensign canadien et l’Union Jack. Cette tendance se poursuit dans le catalogue automne-hiver de 1915-1916 (p. 341). Le catalogue de la Compagnie de la baie d’Hudson, automne-hiver 1910-1911 (p. 162) vend le Red Ensign canadien, l’Union Jack et le drapeau des États-Unis, mais pas de Red Ensign britannique.
[43] BAC, MG 30, E 86, vol. 118, dossier 23. Cardwell à Monk, 16 déc. 1865 citant la 3e section du Colonial Naval Defence Act de 1865 : 28 Victoria, Cap. XIV.
[44] Décret royal du 26 mai 1868 reproduit dans Alan BEDDOE, Beddoe's Canadian Heraldry, revu par Strome Galloway, Belleville, Ontario, Mika Publishing Company, 1981, p. 68-70.
[45] BAC, RG 7, G 21, vol. 163, dossier 290A, microfilm T 1160. Kimberley à Young, 16 juillet 1870.
[46] Canadian Illustrated News, 6 mai 1871, p. 274, illustrations p. 281. Le 16 juillet 1870, le Gouverneur général était autorisé à arborer l’Union Jack ayant au centre l’écu des quatre provinces entouré de feuilles d’érables et surmonté de la couronne royale, mais ceci ne s’appliquait pas à d’autres drapeaux. Le Blue Ensign, autorisé la même année pour les navires du gouvernement canadien, portait sur le battant, l’écu aux quatre provinces sans ajouts : Sir Joseph Pope, The Flag of Canada, 2e éd. 1912, p. 67, 12-13.
[47] http://www.canadiana.ca/view/oocihm.8_06274_157/2?r=0&s=3.
[48] http://www.canadiana.ca/view/oocihm.8_06230_266/2?r=0&s=1.
[49] BAC, médaille 13224, négatif C-90036; médaille 3936, négatif C-64977.
[50] On peut suivre l’évolution de l’écu du Dominion sur les Red Ensign de la collection de D. Ralph Spence, évêque anglican de Niagara, voir le site : https://www.canada.ca/content/dam/pch/documents/services/flags-canada-historical/posters/post4-fra.pdf. On retrouve des fabricants de voiles et de drapeaux dans les répertoires commerciaux des grandes villes canadiennes.
[51] BAC, RG 7, G 21, vol. 163, dossier 290A. An Act to amend the Law relating to the use of Flags in British Merchant Service, 30 August 1889, voir aussi :
https://books.google.ca/books?id=Khg-AQAAMAAJ&pg=RA5-PA738&lpg=RA5-PA738&dq=An+Act+to+Amend+the+Law+Relating+to+the+use+of+Flags+in+British+Merchant+Service,+30+August+1889&source=bl&ots=GBoZLezIyb&sig=ACfU3U3BDGf-tqc91aP-7FjhSxc6D8J0HQ&hl=en&sa=X&ved=2ahUKEwj6pYGp4tvmAhVQM6wKHZ9BADoQ6AEwCXoECAsQAQ#v=onepage&q=An%20Act%20to%20Amend%20the%20Law%20Relating%20to%20the%20use%20of%20Flags%20in%20British%20Merchant%20Service%2C%2030%20August%201889&f=false.
[52] BAC, RG 7, G 21, vol. 163, dossier 290A. Knutsford à Stanley of Preston, 6 août 1890; Stanley of Preston à Knutsford, 30 juin 1890; ministre des pêcheries à Stanley of Preston, 13 nov. 1890; Stanley of Preston à Knutsford, 12 déc. 1891; l’Amirauté britannique au Colonial Office, 2 févr. 1892; Knutsford à Stanley of Preston, 11 févr. 1892. Le gouvernement du Canada adopte ce drapeau par décret en conseil du 26 juill. 1892 : ANC, MG 30, E 86, vol. 13, 20G et Memorandum on the use of Flags in Canada, par Joseph Pope, 21 juill. 1904.
[53] Colin CAMPBELL, « The Flag of our Country » dans Canadian Almanac, Toronto, Copp, Clark, 1894, p. 196.
[54] Médaille de la Toronto Industrial Exhibition Association, frappée par P.W. Ellis, 1903. BAC, médaille 5778, négatif C-53742 et Auguste VACHON, « Dominion Shields » : https://heraldicscienceheraldique.com/dominion-shields.html.
[55] BAC, MG 30, E 86, vol. 13, 16G. Pope à Gobeil, 26 janv. 1904; Gobeil à Pope, 2 fév. 1904; Pope à Gobeil, 3 fév. 1904; Pope à Gobeil, 12 mars 1904.
[56] Francis Knollys à Barlow Cumberland, 29 déc. 1907, cité dans Joseph POPE, The Flag of Canada, 2e éd., Ottawa, 1912, p. 11 et Barlow CUMBERLAND, History of the Union Jack and Flags of the Empire, Toronto, William Briggs, 1909, p. 269-270 : https://archive.org/stream/historyofunionja00cumbuoft#page/268/mode/2up.
[57] Lewis Harcourt au duc de Connaught et Strathearn, Gouverneur général du Canada, 24 mai 1912, cité dans Joseph POPE, The Flag of Canada, p. 16.
[58] BAC, RG 7, G 21, vol. 163, dossier 290. Lewis Harcourt au duc de Connaught et Strathearn, 2 nov. 1912.
[59] Ibid., vol. 129, dossier 89. Pope à Scott-Gatty, 15 janv. 1903; Pope à la firme Mortimer, 13 nov. 1903; Pope à Dawson, 7 janv. 1904.
[60] Ibid., vol. 129, dossier 120. Pope à Pottinger, 25 janv. 1907.
[61] Ibid., vol. 130, dossier 90. Chadwick à Pope, 18 avr. 1908.
[62] Voir par exemple : Hudson’s Bay Company, Autumn and Winter Catalogue, No. 58, 1910-1911, réimpression Winnipeg, Hignell Printing, 1990, p. 162.
[63] Voir : Auguste VACHON « Dominion Shields » : http://www.heraldicscienceheraldique.com/dominion-shields.html.
[64] The Ottawa Citizen, 17 juill. 2002, B1.
[65] Affiche à l’Université McGill : https://www.cs.mcgill.ca/~rwest/wikispeedia/wpcd/images/264/26481.jpg. Les batailles inscrites sur le drapeau sont : Langemarche, St. Julien, Festubert et Givenchy.
[66] George A. Brown, Canadian Welcome Home Medals 1899-1945, Langley (Colombie-Britannique), George Brown, 1991, p. 42-43, 46-47, 50-51, 62-63, 66-67, 70-71, 90-91, 94, 98, 103.
[67] Voir les sites https://www.canada.ca/content/dam/pch/documents/services/flags-canada-historical/posters/post4-fra.pdf et http://www.crwflags.com/FOTW/FLAGS/ca-9prov.html.
[68] En vertu d’un décret en conseil du 16 décembre 1911, CP 2843 : http://www.collectionscanada.gc.ca/databases/canada-gazette/093/001060-119.01-e.php?document_id_nbr=5928&f=p, p. 2510.
[69] Par décret du 26 avril 1922. Charles P. Band et Emilie Stovel, Our Flag, Montréal, Gordon & Gotch, 1925, p. 36.
[70] BAC, RG 2, série 1, vol. 1094, P.C. 134. Décret du Gouverneur général, 26 janv. 1924.
[71] Ibid., vol. 1649, P.C. 5888. Décret du Gouverneur général, 5 sept. 1945. Ce décret fut révoqué par un nouveau décret du 12 fév. 1965 qui entrait en vigueur le 15, jour où le Canada se dotait d’un drapeau national, ibid., vol. 2058, P.C.1965-253.
[72] Ibid., vol. 1717, P.C. 3008. Décret du Gouverneur général, 31 juillet 1947.
[73] John Ross MATHESON, Canada’s Flag: a Search for a Country, Belleville (Ontario), Mika Publishing Company, 1986, p. 171-175.
[74] Voir un échantillon de ce genre de pièces dans Donna and Nigel HUTCHINS, The Maple Leaf Forever: a Celebration of Canadian Symbols, Boston Mills Press, 2006, p. 41, 62-63, 65, 67-69, 88, 99-101, 112-113.
[75] John Ross MATHESON, op. cit., p. 59.
[76] http://heraldicscienceheraldique.com/ldquothe-maple-leaf-foreverrdquo-a-song-and-a-slogan--the-maple-leaf-forever--une-chanson-et-un-slogan.html ― http://heraldicscienceheraldique.com/land-of-the-maple.html ― http://heraldicscienceheraldique.com/chapter-2-the-beaver-and-maple-leaf.html ― http://heraldicscienceheraldique.com/comment-la-feuille-drsquoeacuterable-devient-emblegraveme.html ― http://heraldicscienceheraldique.com/la-socieacuteteacute-saint-jean-baptiste-et-la-feuille-deacuterable.html.
[77] C.P. CHAMPION, op. cit., p. 175; Jean-Guy LABARRE, Non au Drapeau canadien, Montréal, Éditions actualité, 1962, p. 107-108, 142.
[78] John Ross MATHESON, op. cit., p.110.