Les anciennes armoiries de Montréal
Auguste Vachon, héraut Outaouais émérite
En 1833, Jacques Viger, premier maire de Montréal de 1833 à 1836 aussi connu comme archéologue, journaliste et historien, conçoit un emblème pour meubler le sceau de sa ville. Cette création qui comporte quelques défauts héraldiques est adoptée comme armoiries de la ville et utilisée avec divers ajouts pour identifier plusieurs organismes montréalais. Bientôt les artistes s’évertuent à modifier l’original en changeant les couleurs ou en introduisant de nouveaux éléments. Avec le passage du temps, des amateurs d’héraldique signalent les défauts réels de la composition et, en invoquant les exigences de leur discipline, ajoutent d’autres critiques qui relèvent plutôt d’un choix personnel ou de la convenance. Ils laissent entendre que l’ensemble est trop d’inspiration britannique et représente mal une ville française. Les nombreuses critiques finissent par convaincre le conseil de ville de se doter d’armoiries qui respectent les règles du blason et sont représentatives d’une métropole majoritairement francophone.
Le premier sceau de Montréal est décrit dans le compte rendu de la séance du conseil de ville du 19 juillet 1833 tel que consigné par le secrétaire P. Auger :
« Mr. le Maire, en proposant d’adopter un sceau pour la Corporation, a soumis deux dessins qu'il a fait préparer, dont l'un de forme circulaire et l'autre de forme ovale, pour Cachet d'armes de la Corporation de la Cité de Montréal, autorisant le Maire à le faire graver.
Ecusson: — figure ovale; champ d'argent, écartelé au sautoir de gueules, portant au 1er quartier une rose d'or, au 2d quartier un chardon d'or, au 3e quartier un trèfle d'or et au 4e quartier un castor passant d'or. — Devise: — Concordia Salus, sur jarretière d'azur. Au bas de l'écusson sont les mots “Corporation” — “Montréal” » [1].
Le maire Viger fait préparer trois dessins de son sceau, l’un pour la somme de 12.6 £ par un peintre nommé Charles Woodley et deux autres pour la somme de 10 £ par James Duncan, peintre bien connu pour ses vues lithographiées de Montréal [2]. Cet emblème conçu pour le sceau municipal devient rapidement les armoiries de la ville. Un autre dessin en couleurs réalisé par William Berczy ajoute des ornements extérieurs à l’écu, un loup à droite et un castor à gauche. Les éléments qui accompagnent le sautoir rouge ne sont plus d’or comme précisé pour le sceau, mais au naturel. Bien que le dessin de Berczy porte la date « 1833 » il a sans doute été réalisé un peu plus tard puisque l’artiste est alors membre de l’assemblée du Haut-Canada et ne revient à Montréal qu’en 1834 [3].
Les armoiries conçues par Viger ornent plusieurs édifices publics comme la façade du parlement de Québec et la Bibliothèque de l’Assemblée nationale du Québec [4]. Beaucoup d’organismes liés à la ville adoptent le nouvel emblème dont la Banque de Montréal qui le fait figurer sur son « Half Penny Bank Token » de 1837 et sur un billet de 5$ émis en 1852 avec l’ajout de deux amérindiens comme tenants et un castor comme cimier (fig. 1) [5]. Ces armoiries ornent encore aujourd’hui de nombreux édifices de la banque de Montréal. Elles font l’objet d’une concession de la part des Hérauts d’armes d’Angleterre en 1934 [6]. D’autres organismes adoptent aussi l’emblème, par exemple :
1) Montreal Ocean Steamship Company, dans les années 1860; [7]
2) Protestant Board of School Commissioners for the City of Montreal, High School of Montreal, William Murray Prize Founded 1874;
3) prix du « High School for Girls, Montreal » créé en 1875;
4) Montreal Art Association fondée en 1861;
5) Montreal Curling Club (fig. 2);
6) médaille inscrite « Victoria Bridge »;
7) médaille intitulée « Sandham’s Medalic History of Montreal. Jacques Cartier Visited Hochelaga, October 3rd 1535» [8].
Le premier sceau de Montréal est décrit dans le compte rendu de la séance du conseil de ville du 19 juillet 1833 tel que consigné par le secrétaire P. Auger :
« Mr. le Maire, en proposant d’adopter un sceau pour la Corporation, a soumis deux dessins qu'il a fait préparer, dont l'un de forme circulaire et l'autre de forme ovale, pour Cachet d'armes de la Corporation de la Cité de Montréal, autorisant le Maire à le faire graver.
Ecusson: — figure ovale; champ d'argent, écartelé au sautoir de gueules, portant au 1er quartier une rose d'or, au 2d quartier un chardon d'or, au 3e quartier un trèfle d'or et au 4e quartier un castor passant d'or. — Devise: — Concordia Salus, sur jarretière d'azur. Au bas de l'écusson sont les mots “Corporation” — “Montréal” » [1].
Le maire Viger fait préparer trois dessins de son sceau, l’un pour la somme de 12.6 £ par un peintre nommé Charles Woodley et deux autres pour la somme de 10 £ par James Duncan, peintre bien connu pour ses vues lithographiées de Montréal [2]. Cet emblème conçu pour le sceau municipal devient rapidement les armoiries de la ville. Un autre dessin en couleurs réalisé par William Berczy ajoute des ornements extérieurs à l’écu, un loup à droite et un castor à gauche. Les éléments qui accompagnent le sautoir rouge ne sont plus d’or comme précisé pour le sceau, mais au naturel. Bien que le dessin de Berczy porte la date « 1833 » il a sans doute été réalisé un peu plus tard puisque l’artiste est alors membre de l’assemblée du Haut-Canada et ne revient à Montréal qu’en 1834 [3].
Les armoiries conçues par Viger ornent plusieurs édifices publics comme la façade du parlement de Québec et la Bibliothèque de l’Assemblée nationale du Québec [4]. Beaucoup d’organismes liés à la ville adoptent le nouvel emblème dont la Banque de Montréal qui le fait figurer sur son « Half Penny Bank Token » de 1837 et sur un billet de 5$ émis en 1852 avec l’ajout de deux amérindiens comme tenants et un castor comme cimier (fig. 1) [5]. Ces armoiries ornent encore aujourd’hui de nombreux édifices de la banque de Montréal. Elles font l’objet d’une concession de la part des Hérauts d’armes d’Angleterre en 1934 [6]. D’autres organismes adoptent aussi l’emblème, par exemple :
1) Montreal Ocean Steamship Company, dans les années 1860; [7]
2) Protestant Board of School Commissioners for the City of Montreal, High School of Montreal, William Murray Prize Founded 1874;
3) prix du « High School for Girls, Montreal » créé en 1875;
4) Montreal Art Association fondée en 1861;
5) Montreal Curling Club (fig. 2);
6) médaille inscrite « Victoria Bridge »;
7) médaille intitulée « Sandham’s Medalic History of Montreal. Jacques Cartier Visited Hochelaga, October 3rd 1535» [8].
Fig. 1 La banque de Montréal ajoute des supports, un cimier et une corne d’abondance aux armoiries de Montréal qui figurent souvent sur le fronton de ses édifices. Heraldry in Canada/L’Héraldique au Canada, vol. 16, no 2 (juin 1982), p. 27.
Fig. 2 Armoiries de Montréal avec ajouts pour identifier le Montreal Curling Club. Emile Miller, Les Armoiries de Montréal, p. 12.
Fig. 3 Armoiries de Montréal augmentées de plusieurs éléments dont un étalage imposant de drapeaux et deux soldats comme tenants, utilisées de 1867 à 1872, peut-être inspiré par les Zouaves qui se portent à la défense du Saint-Siège. Emile Miller, Les Armoiries de Montréal, p. 10.
Vers 1908, Raphael Tuck & Sons, une compagnie de Londres et de Montréal, lance une série de cartes postales qui place les emblèmes des provinces et des grandes villes canadiennes sur le battant du Red Ensign, drapeau de la marine marchande britannique. Les armoiries de la ville de Montréal s’y retrouvent, bien que ce jumelage ne convienne pas à une ville française (fig. 4).
Fig. 4 Carte postale avec les armoiries de Montréal sur le battant du Red Ensign. Par Raphael Tuck & Sons vers 1908. Appartient à A. & P. Vachon.
Au moment où Viger conçoit les armoiries de Montréal, la population est majoritairement anglophone, d’où sa volonté de présenter un emblème rassembleur. Au début du XXe siècle, la ville est nettement francophone et on peut à ce moment juger que la conception originale ne convient plus. C’est alors que la création de Viger fait l’objet d’une avalanche de critiques pas toujours bien fondées, tout d’abord par E.Z. Massicotte qui relève les défauts du blasonnement [9]. Par exemple, « champ d'argent, écartelé au sautoir de gueules» devrait être tout simplement d’argent au sautoir de gueules. Il signale aussi que les figures qui accompagnent le sautoir sont d’or sur argent, ce qui est proscrit en héraldique, et offre au lecteur un nouveau blasonnement où il décrit en détail les émaux des plantes, par exemple « un chardon de sinople fleuri de gueules ». En effet le chardon écossais n’est pas fleuri d’un rouge héraldique, mais plutôt d’un rouge-violet. Dans le cas de plantes et d’animaux, de fleurs et d’oiseaux, il est souvent préférable d’employer « au naturel » au lieu de tenter de décrire toutes les nuances de couleurs, ce qui peut devenir impossible, voire ridicule. Notons en passant que le dessin de William Berczy cité plus haut avait déjà représenté les plantes et le castor au naturel pour éviter de mettre de l’or sur de l’argent. Massicotte condamne aussi l’emploi du mot écusson au lieu d’écu, l’écusson étant un plus petit écu qui se place sur le champ du plus grand écu. Il poursuit :
« Serait-il opportun d’ajouter que le sceau de Montréal, à n'en pas douter, n'est qu'une modification des armoiries de l'ordre de la Jarretière ? La ressemblance entre les deux est indéniable, car l'un des insignes de l'ordre est ainsi décrit : “D'argent, à une croix de gueules. L'écu est entouré d'une jarretière d'azur sur laquelle est la devise: Honni soit qui mal y pense.”
M. Viger n'a donc eu qu'à changer la devise, à remplacer la croix de Saint-Georges par celle de Saint-André et à ajouter les emblèmes des principales races qui composaient alors la population de Montréal [10]. »
Ces dernières remarques ne sont pas très heureuses. Tout d’abord, il est improbable que Viger ait tiré sa jarretière des armes de l’ordre qui sont peu connues. Plus vraisemblablement, son inspiration lui venait des armoiries royales de Grande-Bretagne qui étaient présentes un peu partout à son époque et où l’on voyait la même jarretière. On appelle parfois le sautoir « croix de saint André, » mais dans la plupart des cas, un sautoir donné n’a aucun lien avec saint André (Andrew), saint patron de l’Écosse, qui s’identifie par un sautoir blanc sur fond bleu. En effet, le sautoir rouge sur fond blanc représente saint Patrick (Patrice), saint patron de l’Irlande, mais encore là, il est très peu probable qu’il s’agisse du symbolisme que Viger a voulu transmettre, car les Irlandais étaient déjà représentés par le trèfle sur l’écu. Massicotte pense que la feuille d’érable aurait été plus appropriée tout en admettant, qu’en 1833, cette feuille n’était pas encore bien reconnue comme symbole des Canadiens français.
Écrivant aussi en 1917, l’héraldiste Victor Morin considère que ni le castor ni la feuille d’érable ne sont des symboles convenables pour le Canada français :
« Le castor … n’est pas l’emblème du Canada français; il serait tout au plus celui du Canada, ce qui est encore contestable, car dans ce cas, la feuille d’érable serait plutôt l’emblème du Canada, mais à son tour, elle n’est pas l’emblème du Canada français plus particulièrement que celui du Canada anglais; en outre, l’association d’un animal avec trois emblèmes du règne végétal détonne dans le choix des armoiries [11]. »
Ce que dit Morin au sujet du castor et de la feuille d’érable est juste. Le castor avait connu un déclin comme emblème canadien en général et la feuille d’érable était considérée l’emblème du Canada par les anglophones et l’emblème des Canadiens français par les francophones. Par contre, aucune loi héraldique n’interdit de placer sur un écu des animaux avec des végétaux. On trouve cette combinaison dans les armoiries actuelles du Québec. Il s’agit d’un choix à faire en fonction de la convenance et de l’esthétique.
Dans son rapport « Les armes de Montréal ne sont pas véridiques », rédigé au début de 1938 ou un peu avant, Conrad Archambault, archiviste en chef de la ville entre 1933 et 1954, ajoute quelques critiques à celles de Massicotte et Morin. Il note que l’écu de forme ovalaire n’est « attribuables qu’aux dames, aux demoiselles et aux ecclésiastiques. » En 1920 déjà, Émile Miller avait noté dans son ouvrage « Les Armoiries de Montréal » la présence de l’écu ovale sur plusieurs sceaux du temps de la Nouvelle-France qui n’ont rien à voir avec ces catégories [12]. Il s’agit en effet d’un énoncé général qui se retrouve dans les traités d’héraldique, mais qu’une multitude d’exemples viennent démentir, même en se limitant au Canada [13]. Comme nous l’avons vu, Viger avait commandé deux dessins, l’un avec un écu rond et l’autre avec un écu ovale, tout simplement parce que ces formes s’insèrent bien sur un sceau. Archambault critique aussi l’emploi de la jarretière sans permission. Sans doute conviendrait-il de demander la permission royale si la jarretière portait la devise de l’ordre « Honi soit qui mal y pense » mais, avec une autre devise, il s’agit d’un objet qui figurait en héraldique avant la création de l’ordre de la Jarretière et que d’autres peuvent utiliser sans permission avec la devise de leur choix [14]. Lorsque Montréal est devenue une ville nettement francophone, on pouvait trouver les armes de Viger trop anglaises, mais il s’agit d’une question de convenance, non pas d’héraldique, et il importe de se souvenir que les habitants de Montréal étaient majoritairement anglophones en 1833. Miller note cependant, que du point de vue de la nationalité sinon de la langue, les Canadiens français demeurent toujours le groupe le plus important dans la ville et qu’ils méritent d’être représentés par un symbole approprié dans le premier quartier et non en pointe de l’écu [15].
Massicotte déplore aussi une foule de variantes de l’imagerie du sceau devenue armories :
« Peu de sceaux on été traités plus cavalièrement que celui de Montréal, par les peintres, les graveurs et les dessinateurs. Dans quelques estampes, le sautoir est bordé, la jarretière est d’argent, [d’azur à l’origine] les meubles sont de sable; dans d’autres l’écu est surmonté d’une couronne royale, sans droit et sans raison, le trèfle se triple, se quadruple, se sextuple, le castor ronge une branche et il est posé sur une terrasse, bref, il faudrait un numéro complet du Bulletin pour énumérer toutes les libertés prises par les artistes [16]. »
Ce genre de déviation arrive même pour des emblèmes qui ont fait l’objet d’une concession en règle et davantage pour les emblèmes de libre adoption. Les figures 5 à 6 placent un sautoir d’argent en champ d’or, c’est-à-dire un métal sur un métal, ce qui est généralement interdit en héraldique. La figure 7 tente de corriger cette erreur en introduisant un sautoir d’azur, alors que celui-ci était rouge à l’origine. La figure 8 se dote d’un sautoir d’argent sur un champ de gueules et d’azur comme s’il s’agissait d’un véritable écartelé et les meubles entre les branches du sautoir deviennent d’or. Normalement un écartelé alterne couleurs et métal, mais ici les deux couleurs étant séparées par une croix d’argent, il n’est pas nécessaire de le faire. Par contre, dans ce cas particulièrement, l’artiste se permet beaucoup de licence. On constate le même manque de réserve dans l’emploi non autorisé des couronnes, qu’elles soient royales ou murales (fig. 5-8).
« Serait-il opportun d’ajouter que le sceau de Montréal, à n'en pas douter, n'est qu'une modification des armoiries de l'ordre de la Jarretière ? La ressemblance entre les deux est indéniable, car l'un des insignes de l'ordre est ainsi décrit : “D'argent, à une croix de gueules. L'écu est entouré d'une jarretière d'azur sur laquelle est la devise: Honni soit qui mal y pense.”
M. Viger n'a donc eu qu'à changer la devise, à remplacer la croix de Saint-Georges par celle de Saint-André et à ajouter les emblèmes des principales races qui composaient alors la population de Montréal [10]. »
Ces dernières remarques ne sont pas très heureuses. Tout d’abord, il est improbable que Viger ait tiré sa jarretière des armes de l’ordre qui sont peu connues. Plus vraisemblablement, son inspiration lui venait des armoiries royales de Grande-Bretagne qui étaient présentes un peu partout à son époque et où l’on voyait la même jarretière. On appelle parfois le sautoir « croix de saint André, » mais dans la plupart des cas, un sautoir donné n’a aucun lien avec saint André (Andrew), saint patron de l’Écosse, qui s’identifie par un sautoir blanc sur fond bleu. En effet, le sautoir rouge sur fond blanc représente saint Patrick (Patrice), saint patron de l’Irlande, mais encore là, il est très peu probable qu’il s’agisse du symbolisme que Viger a voulu transmettre, car les Irlandais étaient déjà représentés par le trèfle sur l’écu. Massicotte pense que la feuille d’érable aurait été plus appropriée tout en admettant, qu’en 1833, cette feuille n’était pas encore bien reconnue comme symbole des Canadiens français.
Écrivant aussi en 1917, l’héraldiste Victor Morin considère que ni le castor ni la feuille d’érable ne sont des symboles convenables pour le Canada français :
« Le castor … n’est pas l’emblème du Canada français; il serait tout au plus celui du Canada, ce qui est encore contestable, car dans ce cas, la feuille d’érable serait plutôt l’emblème du Canada, mais à son tour, elle n’est pas l’emblème du Canada français plus particulièrement que celui du Canada anglais; en outre, l’association d’un animal avec trois emblèmes du règne végétal détonne dans le choix des armoiries [11]. »
Ce que dit Morin au sujet du castor et de la feuille d’érable est juste. Le castor avait connu un déclin comme emblème canadien en général et la feuille d’érable était considérée l’emblème du Canada par les anglophones et l’emblème des Canadiens français par les francophones. Par contre, aucune loi héraldique n’interdit de placer sur un écu des animaux avec des végétaux. On trouve cette combinaison dans les armoiries actuelles du Québec. Il s’agit d’un choix à faire en fonction de la convenance et de l’esthétique.
Dans son rapport « Les armes de Montréal ne sont pas véridiques », rédigé au début de 1938 ou un peu avant, Conrad Archambault, archiviste en chef de la ville entre 1933 et 1954, ajoute quelques critiques à celles de Massicotte et Morin. Il note que l’écu de forme ovalaire n’est « attribuables qu’aux dames, aux demoiselles et aux ecclésiastiques. » En 1920 déjà, Émile Miller avait noté dans son ouvrage « Les Armoiries de Montréal » la présence de l’écu ovale sur plusieurs sceaux du temps de la Nouvelle-France qui n’ont rien à voir avec ces catégories [12]. Il s’agit en effet d’un énoncé général qui se retrouve dans les traités d’héraldique, mais qu’une multitude d’exemples viennent démentir, même en se limitant au Canada [13]. Comme nous l’avons vu, Viger avait commandé deux dessins, l’un avec un écu rond et l’autre avec un écu ovale, tout simplement parce que ces formes s’insèrent bien sur un sceau. Archambault critique aussi l’emploi de la jarretière sans permission. Sans doute conviendrait-il de demander la permission royale si la jarretière portait la devise de l’ordre « Honi soit qui mal y pense » mais, avec une autre devise, il s’agit d’un objet qui figurait en héraldique avant la création de l’ordre de la Jarretière et que d’autres peuvent utiliser sans permission avec la devise de leur choix [14]. Lorsque Montréal est devenue une ville nettement francophone, on pouvait trouver les armes de Viger trop anglaises, mais il s’agit d’une question de convenance, non pas d’héraldique, et il importe de se souvenir que les habitants de Montréal étaient majoritairement anglophones en 1833. Miller note cependant, que du point de vue de la nationalité sinon de la langue, les Canadiens français demeurent toujours le groupe le plus important dans la ville et qu’ils méritent d’être représentés par un symbole approprié dans le premier quartier et non en pointe de l’écu [15].
Massicotte déplore aussi une foule de variantes de l’imagerie du sceau devenue armories :
« Peu de sceaux on été traités plus cavalièrement que celui de Montréal, par les peintres, les graveurs et les dessinateurs. Dans quelques estampes, le sautoir est bordé, la jarretière est d’argent, [d’azur à l’origine] les meubles sont de sable; dans d’autres l’écu est surmonté d’une couronne royale, sans droit et sans raison, le trèfle se triple, se quadruple, se sextuple, le castor ronge une branche et il est posé sur une terrasse, bref, il faudrait un numéro complet du Bulletin pour énumérer toutes les libertés prises par les artistes [16]. »
Ce genre de déviation arrive même pour des emblèmes qui ont fait l’objet d’une concession en règle et davantage pour les emblèmes de libre adoption. Les figures 5 à 6 placent un sautoir d’argent en champ d’or, c’est-à-dire un métal sur un métal, ce qui est généralement interdit en héraldique. La figure 7 tente de corriger cette erreur en introduisant un sautoir d’azur, alors que celui-ci était rouge à l’origine. La figure 8 se dote d’un sautoir d’argent sur un champ de gueules et d’azur comme s’il s’agissait d’un véritable écartelé et les meubles entre les branches du sautoir deviennent d’or. Normalement un écartelé alterne couleurs et métal, mais ici les deux couleurs étant séparées par une croix d’argent, il n’est pas nécessaire de le faire. Par contre, dans ce cas particulièrement, l’artiste se permet beaucoup de licence. On constate le même manque de réserve dans l’emploi non autorisé des couronnes, qu’elles soient royales ou murales (fig. 5-8).
Fig. 5 Armoiries de Montréal avec écu rond sur un cartouche, sommées de la couronne royale, entourées de branches d’érable, assiette par Wedgwood, 1912. Un sautoir blanc sur un fond jaune est une aberration en héraldique. Collection Vachon, Musée canadien de l’histoire.
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Fig. 6 Armoiries de Montréal avec écu ovale, sommées de la couronne royale, entourées de branches d’érable, assiette par Wedgwood, 1917. Un sautoir blanc sur un fond jaune est une aberration en héraldique. Collection Vachon, Musée canadien de l’histoire.
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Fig. 7 Armoiries de Montréal, écu en ovale sur un cartouche, sommées d’une couronne murale. Cette fois le sautoir est bleu sur jaune. Sur un vide-poche en forme de trèfle par Carlton China (Wiltshaw and Robinson Ltd.), Angleterre, 1902-1930. Collection Vachon, Musée canadien de l’histoire.
Fig. 8 Armoiries de Montréal sur un écu sommé de la couronne royale, accompagné d’un listel portant la devise. Cette fois le sautoir est sur deux couleurs et les meubles sont d’or. Sur une tasse à café par E. Hughes & Co., Angleterre, 1905-1912. Collection Vachon, Musée canadien de l’histoire.
Même si certains arguments évoqués pour modifier les premières armoiries de Montréal n’étaient pas très fondés, il existait, et surtout avec le passage du temps, de très bonnes raisons de remanier le premier emblème conçu par Viger. Un siècle plus tard, il devenait urgent de le rendre plus représentatif de la composition ethnographique de la ville et d’empêcher les artistes d’en changer les émaux et parfois le contenu.
En 1938, le conseil municipal adopte de nouvelles armoiries pour Montréal (fig. 9). L’écu est du type qui prévalait en France au XVIIIe et XIXe siècles. La croix n’est plus un sautoir, mais une croix héraldique normale. Sa couleur, rouge sur blanc, (identique à la croix de saint Georges, saint patron de l’Angleterre) ne représente pas d’ethnie particulière, rappelant plutôt « la pensée et l'action chrétiennes qui ont présidé à la fondation ainsi qu'au développement de Ville-Marie. » L’une de ces actions chrétiennes a lieu en 1643 lorsque Paul de Chomedey de Maisonneuve porte lui-même une croix sur le mont Royal et la fait planter afin de remercier Dieu d’avoir protégé Ville-Marie de la crue des eaux. Ceci explique la grande croix lumineuse qui domine le mont Royal aujourd’hui.
La fleur de lis, devenue symbole des Canadiens français et du Québec, occupe la place d’honneur, en haut à gauche, c’est-à-dire au canton dextre du chef ou premier quartier de l’écu. La rose d’Angleterre, le chardon d’Écosse et le trèfle d’Irlande tirés des armes originales représentent les autres ethnies fondatrices. Le castor, jadis en pointe de l’écu, fait maintenant office de cimier, cette fois posé sur un rondin. La devise originale Concordia salus, d’ailleurs très bien choisie, est retenue, mais placée sur un listel sous l’écu, comme il est d’usage dans la discipline. Les rameaux d’érable accompagnant l’écu sont typiques de l’héraldique municipale québécoise.
En 1938, le conseil municipal adopte de nouvelles armoiries pour Montréal (fig. 9). L’écu est du type qui prévalait en France au XVIIIe et XIXe siècles. La croix n’est plus un sautoir, mais une croix héraldique normale. Sa couleur, rouge sur blanc, (identique à la croix de saint Georges, saint patron de l’Angleterre) ne représente pas d’ethnie particulière, rappelant plutôt « la pensée et l'action chrétiennes qui ont présidé à la fondation ainsi qu'au développement de Ville-Marie. » L’une de ces actions chrétiennes a lieu en 1643 lorsque Paul de Chomedey de Maisonneuve porte lui-même une croix sur le mont Royal et la fait planter afin de remercier Dieu d’avoir protégé Ville-Marie de la crue des eaux. Ceci explique la grande croix lumineuse qui domine le mont Royal aujourd’hui.
La fleur de lis, devenue symbole des Canadiens français et du Québec, occupe la place d’honneur, en haut à gauche, c’est-à-dire au canton dextre du chef ou premier quartier de l’écu. La rose d’Angleterre, le chardon d’Écosse et le trèfle d’Irlande tirés des armes originales représentent les autres ethnies fondatrices. Le castor, jadis en pointe de l’écu, fait maintenant office de cimier, cette fois posé sur un rondin. La devise originale Concordia salus, d’ailleurs très bien choisie, est retenue, mais placée sur un listel sous l’écu, comme il est d’usage dans la discipline. Les rameaux d’érable accompagnant l’écu sont typiques de l’héraldique municipale québécoise.
Fig. 9 Armoiries actuelles de Montréal.
***
Les premières armoiries conçues par Viger, bien que généralement bien reçues par les commerces et institutions municipales, suscitent de nombreuses critiques plus ou moins fondées. Elles sont aussi la cible d’un peu de malice : « Selon une légende, c’est Jacques Viger (1787-1858), premier maire de Montréal, qui, lors d’un repas dans une auberge, dessina sur un coin de table cette armoirie [17]. » Nous ne nions pas l’existence de cette légende, mais elle porte toutes les marques d’une légende urbaine. Viger a pu griffonner quelques idées sur un coin de table lors du processus de création, mais on ne conçoit pas des armoiries de cette complexité de façon aussi expéditive. La composition de Viger contient une pensée maîtresse, celle de la bonne entente qui se retrouve dans la devise et sur l’écu. Il faut réfléchir un peu pour trouver une formule qui transmet adéquatement ce message. La présence d’un sautoir pour séparer les symboles des ethnies et de la jarretière pour inscrire la devise laisse sous-entendre un processus créateur plus ou moins prolongé. On a beaucoup fustigé la composition de Viger, mais la majorité de ses idées se retrouvent dans les armoiries révisées. C’est en effet le plus grand hommage qu’on pouvait lui rendre.
The Old Arms of Montreal
Summary
In 1833, Jacques Viger, first mayor of Montreal, created an armorial composition for use on the corporate seal of the city. He had several drawings made in oval and round shapes as was required for a seal. Two artists were involved, one of them being James Duncan who is well known for his lithographic views of Montreal. The design was very popular and began being used as the coat of arms of the city and by a number of municipal institutions and corporate bodies, often with additions, the best known example being the Bank of Montreal (figs. 1-3). The seal now used as a coat of arms was also depicted on city souvenirs, with many variances in the colours and the unauthorized addition of the royal crown above the design. Sometimes the imagery was presented on a shield with a mural crown above, more representative of a city, and the motto on a scroll below as is the practice in heraldry (figs. 4-8).
When Viger designed Montreal’s seal, the majority of its citizens were anglophones. He therefore conceived an emblem that was meant to bring people together by introducing a rose for the English, a thistle for the Scots, a shamrock for the Irish and a beaver for French Canadians. The motto Concordia Salus expressed the aspiration that well-being would result from harmony among the racial groups. The design contained one serious heraldic flaw however. All the symbols accompanying the saltire cross were gold on a white field, thus placing a metal on a metal, which is generally prohibited in heraldry. This was soon corrected by a further rendition prepared by William Berczy, another well known Canadian artist, who painted the symbols in natural colours and added a beaver and a wolf outside the original composition, as it seems for decorative effect. See the drawing at: http://www2.ville.montreal.qc.ca/archives/500ans/portail_archives_fr/rep_chapitre6/chap6_theme4_doc11_page1.html, consulted 16 June 2014.
At the beginning of the twentieth century, francophones were the majority in Montreal. Viger’s design was then the object of an avalanche of criticisms, for instance, that it was mostly inspired by the arms of the Order of the Garter and that it did not represent francophones well with the beaver in base of the shield, all the more so that this animal had also been adopted as a symbol by the rest of Canada. Criticisms were also aimed at the fact that the arms were being used by all kinds of institutions with numerous variations of colour and content. But several objections were a matter of choice and suitability, which had nothing to do with heraldic science.
In 1938, Montreal redesigned its coat of arms to give it a more heraldic look and to make it more representative of the population. A fleur-de-lis, which had become the symbol of Quebec, was placed in the first quarter (fig. 9). Still it remains a tribute to Viger that most of his original ideas were kept: the symbols of the four ethnicities separated by a cross, the same motto and the beaver, now topping the shield. A.V.
When Viger designed Montreal’s seal, the majority of its citizens were anglophones. He therefore conceived an emblem that was meant to bring people together by introducing a rose for the English, a thistle for the Scots, a shamrock for the Irish and a beaver for French Canadians. The motto Concordia Salus expressed the aspiration that well-being would result from harmony among the racial groups. The design contained one serious heraldic flaw however. All the symbols accompanying the saltire cross were gold on a white field, thus placing a metal on a metal, which is generally prohibited in heraldry. This was soon corrected by a further rendition prepared by William Berczy, another well known Canadian artist, who painted the symbols in natural colours and added a beaver and a wolf outside the original composition, as it seems for decorative effect. See the drawing at: http://www2.ville.montreal.qc.ca/archives/500ans/portail_archives_fr/rep_chapitre6/chap6_theme4_doc11_page1.html, consulted 16 June 2014.
At the beginning of the twentieth century, francophones were the majority in Montreal. Viger’s design was then the object of an avalanche of criticisms, for instance, that it was mostly inspired by the arms of the Order of the Garter and that it did not represent francophones well with the beaver in base of the shield, all the more so that this animal had also been adopted as a symbol by the rest of Canada. Criticisms were also aimed at the fact that the arms were being used by all kinds of institutions with numerous variations of colour and content. But several objections were a matter of choice and suitability, which had nothing to do with heraldic science.
In 1938, Montreal redesigned its coat of arms to give it a more heraldic look and to make it more representative of the population. A fleur-de-lis, which had become the symbol of Quebec, was placed in the first quarter (fig. 9). Still it remains a tribute to Viger that most of his original ideas were kept: the symbols of the four ethnicities separated by a cross, the same motto and the beaver, now topping the shield. A.V.
Notes
[1] Émile MILLER, Les Armoiries de Montréal, Montréal, Adjutor Ménard, 1920, p. 2.
[2] Ibid., p. 3.
[3] Voir ce dessin sur le site: http://www2.ville.montreal.qc.ca/archives/500ans/portail_archives_fr/rep_chapitre6/chap6_theme4_doc11_page1.html, consulté le 29 mai 2014.
[4] Voir : http://passion-heraldique.blogspot.ca/2012/12/les-armoiries-de-la-ville-montreal.html, consulté le 10 juillet 2014.
[5] Ces pièces se retrouvent au Musée canadien de la monnaie, le jeton : http://www.currencymuseum.ca/collection/artefact/view/1963.0019.00002.000/canada-bank-of-montreal-1-penny-1837; le billet : http://www.currencymuseum.ca/collection/artefact/view/1963.0019.00021.000/canada-bank-of-montreal-5-dollars-april-3-1852, consulté le 10 juillet 2014.
[6] Elles furent enregistrées par l’Autorité héraldique du Canada en 1992 : http://reg.gg.ca/heraldry/pub-reg/project.asp?lang=e&ProjectID=1554&ShowAll=1, consulté le 10 juillet 2014.
[7] Elizabeth COLLARD, Nineteenth-Century Pottery and Porcelain in Canada, 2e éd., Kingston et Montréal, McGill-Queen’s University Press, 1984, planches 41, 42.
[8] Jos. Leroux, Le Médailler du Canada/The Canadian Coin Cabinet, Montréal, Beauchemin et Fils, 1888, p. 100, nos 642-643; p. 234, nos 1425-1427; p. 254, no 1540. Il s’agit de l’historien et numismate de Montréal, Alfred Sandham.
[9] Il est avec Régis Roy auteur d’Armorial du Canada français. (2 vol., 1915 et 1918).
[10] E.-Z. Massicotte, « Les armes de Montréal » dans Bulletin des recherches historiques, vol. 23, no 2 (févr. 1917), p. 54-55.
[11] Victor Morin cité dans un rapport intitulé « Les armoiries de Montréal ne sont pas véridiques » par Conrad Archambault, Archives municipales de Montréal.
[12] Émile MILLER, op. cit., p. 4.
[13] Les exemples d’armoiries de personnages mâles sur des écus ovales sont légion. On en retrouve plusieurs dans Jean Trudel, L’orfèvrerie en Nouvelle-France, Ottawa, Galerie nationale du Canada, 1974 : d’Abbadie de Saint-Castin, p. 76; Montcalm-Gozon, p. 85; René-Robert Cavelier de La Salle, p. 97; Godefroy et Tonnancour, p. 127 et 131; armoiries non identifiées, p. 74, p. 95 et p. 219. Les armoiries non identifiées à la p. 219 sont en effet celles de Jean-Baptiste Le Ber de Saint Paul et de Senneville accolées à celles de son épouse Marie-Catherine de La Vérendrye. Voir également The Wreck of the Auguste, p. 41 sur le site : http://www.sha.org/assets/documents/The%20Wreck%20of%20the%20Auguste.pdf, consulté le 10 juillet 2014. Le lieu historique national de la Forteresse-de-Louisbourg (Parcs Canada) possède une assiette en faïence aux armoiries de St-Ovide de Brouillant sur un écu ovale.
[14] Charles Boutell, Heraldry, Historical and Popular, Londres, Windsor and Newton, 1863, p. 102.
[15] Émile MILLER, op. cit., p. 7.
[16] E.-Z. Massicotte, op. cit., p. 55.
[17] Voir le site : http://www.maisonsanciennesdemaisonneuve.org/p_morgan/volet02.htm, consulté le 15 mai 2014.
[1] Émile MILLER, Les Armoiries de Montréal, Montréal, Adjutor Ménard, 1920, p. 2.
[2] Ibid., p. 3.
[3] Voir ce dessin sur le site: http://www2.ville.montreal.qc.ca/archives/500ans/portail_archives_fr/rep_chapitre6/chap6_theme4_doc11_page1.html, consulté le 29 mai 2014.
[4] Voir : http://passion-heraldique.blogspot.ca/2012/12/les-armoiries-de-la-ville-montreal.html, consulté le 10 juillet 2014.
[5] Ces pièces se retrouvent au Musée canadien de la monnaie, le jeton : http://www.currencymuseum.ca/collection/artefact/view/1963.0019.00002.000/canada-bank-of-montreal-1-penny-1837; le billet : http://www.currencymuseum.ca/collection/artefact/view/1963.0019.00021.000/canada-bank-of-montreal-5-dollars-april-3-1852, consulté le 10 juillet 2014.
[6] Elles furent enregistrées par l’Autorité héraldique du Canada en 1992 : http://reg.gg.ca/heraldry/pub-reg/project.asp?lang=e&ProjectID=1554&ShowAll=1, consulté le 10 juillet 2014.
[7] Elizabeth COLLARD, Nineteenth-Century Pottery and Porcelain in Canada, 2e éd., Kingston et Montréal, McGill-Queen’s University Press, 1984, planches 41, 42.
[8] Jos. Leroux, Le Médailler du Canada/The Canadian Coin Cabinet, Montréal, Beauchemin et Fils, 1888, p. 100, nos 642-643; p. 234, nos 1425-1427; p. 254, no 1540. Il s’agit de l’historien et numismate de Montréal, Alfred Sandham.
[9] Il est avec Régis Roy auteur d’Armorial du Canada français. (2 vol., 1915 et 1918).
[10] E.-Z. Massicotte, « Les armes de Montréal » dans Bulletin des recherches historiques, vol. 23, no 2 (févr. 1917), p. 54-55.
[11] Victor Morin cité dans un rapport intitulé « Les armoiries de Montréal ne sont pas véridiques » par Conrad Archambault, Archives municipales de Montréal.
[12] Émile MILLER, op. cit., p. 4.
[13] Les exemples d’armoiries de personnages mâles sur des écus ovales sont légion. On en retrouve plusieurs dans Jean Trudel, L’orfèvrerie en Nouvelle-France, Ottawa, Galerie nationale du Canada, 1974 : d’Abbadie de Saint-Castin, p. 76; Montcalm-Gozon, p. 85; René-Robert Cavelier de La Salle, p. 97; Godefroy et Tonnancour, p. 127 et 131; armoiries non identifiées, p. 74, p. 95 et p. 219. Les armoiries non identifiées à la p. 219 sont en effet celles de Jean-Baptiste Le Ber de Saint Paul et de Senneville accolées à celles de son épouse Marie-Catherine de La Vérendrye. Voir également The Wreck of the Auguste, p. 41 sur le site : http://www.sha.org/assets/documents/The%20Wreck%20of%20the%20Auguste.pdf, consulté le 10 juillet 2014. Le lieu historique national de la Forteresse-de-Louisbourg (Parcs Canada) possède une assiette en faïence aux armoiries de St-Ovide de Brouillant sur un écu ovale.
[14] Charles Boutell, Heraldry, Historical and Popular, Londres, Windsor and Newton, 1863, p. 102.
[15] Émile MILLER, op. cit., p. 7.
[16] E.-Z. Massicotte, op. cit., p. 55.
[17] Voir le site : http://www.maisonsanciennesdemaisonneuve.org/p_morgan/volet02.htm, consulté le 15 mai 2014.