Cartes canadiennes aux armes de sociétés commerciales
Par Auguste Vachon, héraut Outaouais émérite
Les armoiries de sociétés commerciales sur des cartes géographiques relatives au Canada ne sont pas nombreuses, mais elles donnent néanmoins lieu à certaines interrogations. En premier lieu, pourquoi apparaissent-elles sur ces cartes ? Existe-t-il des liens entre les symboles des armoiries et le territoire représenté ? Et finalement, quel rapport iconographique les armoiries ont-elles avec l’ensemble de la carte ? Je tente de répondre à ces questions avec les quelques exemples que j’ai repérés en espérant que mes réponses jetteront une certaine lumière sur ce phénomène où il reste peut-être des découvertes à faire pour le Canada. Peut-être mes observations seront-elles également utiles pour l’étude du même phénomène dans d’autres pays.
Au temps de la Nouvelle-France, on rencontre les armoiries de la Compagnie d’Occident sur une carte de l’Amérique du Nord de 1718 par Nicolas de Fer (fig. 1). L’une des vignettes, qui présente un plan et une vue de la ville de Québec, est dédiée au fleuve Saint-Laurent et les pays environnants dont le Canada, l’Acadie, la Gaspésie, Terre-Neuve et la Nouvelle-Angleterre. L’autre vignette est dédiée au fleuve Mississippi, nommé également Saint-Louis et à la Louisiane. L’emblème de la compagnie s’accompagne d’armoiries proposées pour le Canada, mais jamais concédées et, dans le coin inférieur droit, des armoiries royales qui représentent l’autorité souveraine sur les territoires français de la carte [1].
La Compagnie d’Occident détenait le monopole de la vente des peaux de castor du Canada en France, mais ne possédait pas le territoire qui avait été réuni au domaine royal avec la révocation de la Compagnie des Indes occidentales en 1674. Elle ne gérait pas non plus le pays qui, depuis 1663, était gouverné comme une province française avec un gouverneur, un intendant et un conseil souverain. Mais il en était tout autre pour la Louisiane dont le territoire et les richesses étaient cédés à la Compagnie d’Occident qui avait aussi le droit de nommer des gouverneurs, des officiers militaires et de justice et, au besoin, d’établir des conseils souverains [2]. Ainsi la compagnie détenait un important monopole sur le territoire canadien et exerçait des pouvoirs vice-royaux sur le territoire considérable de la Louisiane, ce qui explique sa présence sur la carte.
Au temps de la Nouvelle-France, on rencontre les armoiries de la Compagnie d’Occident sur une carte de l’Amérique du Nord de 1718 par Nicolas de Fer (fig. 1). L’une des vignettes, qui présente un plan et une vue de la ville de Québec, est dédiée au fleuve Saint-Laurent et les pays environnants dont le Canada, l’Acadie, la Gaspésie, Terre-Neuve et la Nouvelle-Angleterre. L’autre vignette est dédiée au fleuve Mississippi, nommé également Saint-Louis et à la Louisiane. L’emblème de la compagnie s’accompagne d’armoiries proposées pour le Canada, mais jamais concédées et, dans le coin inférieur droit, des armoiries royales qui représentent l’autorité souveraine sur les territoires français de la carte [1].
La Compagnie d’Occident détenait le monopole de la vente des peaux de castor du Canada en France, mais ne possédait pas le territoire qui avait été réuni au domaine royal avec la révocation de la Compagnie des Indes occidentales en 1674. Elle ne gérait pas non plus le pays qui, depuis 1663, était gouverné comme une province française avec un gouverneur, un intendant et un conseil souverain. Mais il en était tout autre pour la Louisiane dont le territoire et les richesses étaient cédés à la Compagnie d’Occident qui avait aussi le droit de nommer des gouverneurs, des officiers militaires et de justice et, au besoin, d’établir des conseils souverains [2]. Ainsi la compagnie détenait un important monopole sur le territoire canadien et exerçait des pouvoirs vice-royaux sur le territoire considérable de la Louisiane, ce qui explique sa présence sur la carte.
Fig. 1. Armes de la Compagnie d’Occident sur une carte par Nicolas de Fer, 1718. Bibliothèque et Archives Canada (BAC), NMC 117150.
Nous connaissons les composantes et les couleurs des armes de la Compagnie d’Occident grâce à l’article 54 de ses lettres patentes qui en donnent le blasonnement [3]. Vu que la Compagnie française des Indes orientales portait essentiellement les mêmes armoiries, les couleurs se retrouvent sur Internet [4]. Le personnage dans le bas de l’écu se nomme un Fleuve, c’est-à-dire la divinité qui préside aux fleuves présentée le plus souvent sous la figure d’un vieillard à longue barbe, couché sur des roseaux, appuyé sur une urne d’où coule de l’eau, la tête ceinte d’une couronne de joncs. Les personnes qui tiennent l’écu sont des Amérindiens. Nous ne connaissons pas le symbolisme précis de ces armoiries, mais on y retrouve les fleurs de lis jumelées à des éléments du Nouveau-Monde notamment les Amérindiens qui procurent les fourrures et le Fleuve qui peut faire allusion au Saint-Laurent et au Mississippi.
Outre les armoiries, la carte est d’une richesse iconographique remarquable. On y montre les habitants du Nouveau Monde, leurs bourgades, leur façon de pêcher et de chasser, parfois leurs mœurs comme la façon d’enterrer leurs morts et leurs embarcations. Les Européens y figurent aussi à titre de missionnaires, d’explorateurs et de pêcheurs. L’Atlantique comme le golfe du Mexique sont parsemés de bateaux. On aperçoit des forêts et quelques plantes et une abondante faune : bœufs sauvages, cervidés, ours, loups, renards, castors, alligators, un phoque, une baleine et un narval, aussi une quantité d’oiseaux comme des dindes sauvages et des oiseaux de proie, une bernache et d’autres oiseaux moins identifiables. On y reconnaît un cheval, un agneau et un porc. Les trois armoiries indiquent que la France, le Canada et la Compagnie d’Occident participent tous à la richesse de ce vaste territoire. Il est probable que les cartes de ce genre, qui illustrent l’abondance du pays, servaient à encourager l’immigration en Nouvelle-France.
Les armoiries de la Compagnie de la Baie d'Hudson ornent une carte intitulée « North America with Hudson’s Bay and Straights, Anno 1748 » (fig.8). Comme la Compagnie d’Occident, la Compagnie de la Baie d’Hudson exerçait des pouvoirs vice-royaux sur un immense territoire en fonction d’une charte du roi Charles II émise en 1670, ce qui justifie la présence de ses armoiries sur la carte. Toutefois, les armoiries du Royaume-Uni de l’autre côté représentent la puissance souveraine sur l’ensemble du territoire [5].
Cette composition héraldique mêle la croix rouge de saint Georges, patron de l’Angleterre, à des animaux à fourrure, les quatre castors sur l’écu et le renard du cimier. Les deux élans qui supportent l’écu sont des animaux de la région, précieux pour leur viande et leur peau qui donne un excellent cuir. La devise « Pro pelle cutem » signifie que les peaux procurent les fourrures. Cette fois ce sont les armoiries qui nous renseignent sur la richesse du territoire ― une région nordique où abondent les bêtes au pelage bien fourni ― que la compagnie exploite.
Outre les armoiries, la carte est d’une richesse iconographique remarquable. On y montre les habitants du Nouveau Monde, leurs bourgades, leur façon de pêcher et de chasser, parfois leurs mœurs comme la façon d’enterrer leurs morts et leurs embarcations. Les Européens y figurent aussi à titre de missionnaires, d’explorateurs et de pêcheurs. L’Atlantique comme le golfe du Mexique sont parsemés de bateaux. On aperçoit des forêts et quelques plantes et une abondante faune : bœufs sauvages, cervidés, ours, loups, renards, castors, alligators, un phoque, une baleine et un narval, aussi une quantité d’oiseaux comme des dindes sauvages et des oiseaux de proie, une bernache et d’autres oiseaux moins identifiables. On y reconnaît un cheval, un agneau et un porc. Les trois armoiries indiquent que la France, le Canada et la Compagnie d’Occident participent tous à la richesse de ce vaste territoire. Il est probable que les cartes de ce genre, qui illustrent l’abondance du pays, servaient à encourager l’immigration en Nouvelle-France.
Les armoiries de la Compagnie de la Baie d'Hudson ornent une carte intitulée « North America with Hudson’s Bay and Straights, Anno 1748 » (fig.8). Comme la Compagnie d’Occident, la Compagnie de la Baie d’Hudson exerçait des pouvoirs vice-royaux sur un immense territoire en fonction d’une charte du roi Charles II émise en 1670, ce qui justifie la présence de ses armoiries sur la carte. Toutefois, les armoiries du Royaume-Uni de l’autre côté représentent la puissance souveraine sur l’ensemble du territoire [5].
Cette composition héraldique mêle la croix rouge de saint Georges, patron de l’Angleterre, à des animaux à fourrure, les quatre castors sur l’écu et le renard du cimier. Les deux élans qui supportent l’écu sont des animaux de la région, précieux pour leur viande et leur peau qui donne un excellent cuir. La devise « Pro pelle cutem » signifie que les peaux procurent les fourrures. Cette fois ce sont les armoiries qui nous renseignent sur la richesse du territoire ― une région nordique où abondent les bêtes au pelage bien fourni ― que la compagnie exploite.
Fig. 2. Armoiries de la Compagnie de la Baie d'Hudson sur une carte « North America with Hudson’s Bay and Straights, Anno 1748 » par Richard William Seale. Archives de la compagnie, G4/20B.
La Canada Company était une compagnie privée constituée par un acte du Parlement britannique en 1825 et une charte royale en 1826. Le fer de lance du projet était le romancier et homme d’affaires écossais, John Galt. Cette entreprise, dont le but était de faciliter la colonisation en offrant des conditions favorables, avait acheté du gouvernement du Haut-Canada un territoire de 2 706 423 acres [6], c'est-à-dire 10 953 kilomètres carrés, dans les basses terres situées entre le lac Ontario et le lac Huron, pour une valeur de 341 000 livres, ce qui se traduit par 30 ¢ l'acre environ. La compagnie fut dissoute en 1953, après la vente de ses dernières terres. Le territoire acheté constituait une énorme propriété privée, ce qui explique la présence des armoiries de la compagnie sur une carte de 1826 intitulée « Map of the Province of Upper Canada » [7].
Les armoiries de la Canada Company (fig. 3 et 4) contiennent de nombreuses allusions à l’Angleterre : la croix rouge de saint Georges, les trois lions et la rose. Le chardon et la croix blanche de saint André sur fond bleu, que tient le lion à gauche, représentent L’Écosse alors que le trèfle et le drapeau blanc chargé de la croix rouge de saint Patrick, que tient le lion à droite, représentent l’Irlande. À l’époque, le castor s’était déjà imposé comme emblème du Canada et, avec les mouchetures d’hermine sur le chef, il symbolise sans doute le commerce des fourrures. La hache et la longue scie à deux manches, nommée godendart au Canada, sont les outils du défrichement; la charrue est l’instrument de l’agriculture et la gerbe de grain son produit. Comme pour les armoiries de la Compagnie de la Baie d’Hudson, les armoiries de la Canada Company nous renseignent sur sa mission qui est de peupler le territoire, le défricher et y développer l’agriculture. Le contenu des armoiries semblent indiquer que le peuplement se fera par des colons provenant du Royaume-Uni.
Les armoiries de la Canada Company (fig. 3 et 4) contiennent de nombreuses allusions à l’Angleterre : la croix rouge de saint Georges, les trois lions et la rose. Le chardon et la croix blanche de saint André sur fond bleu, que tient le lion à gauche, représentent L’Écosse alors que le trèfle et le drapeau blanc chargé de la croix rouge de saint Patrick, que tient le lion à droite, représentent l’Irlande. À l’époque, le castor s’était déjà imposé comme emblème du Canada et, avec les mouchetures d’hermine sur le chef, il symbolise sans doute le commerce des fourrures. La hache et la longue scie à deux manches, nommée godendart au Canada, sont les outils du défrichement; la charrue est l’instrument de l’agriculture et la gerbe de grain son produit. Comme pour les armoiries de la Compagnie de la Baie d’Hudson, les armoiries de la Canada Company nous renseignent sur sa mission qui est de peupler le territoire, le défricher et y développer l’agriculture. Le contenu des armoiries semblent indiquer que le peuplement se fera par des colons provenant du Royaume-Uni.
Fig. 3. Les armoiries de la Canada Company ornent la carte « Map of the Province of Upper Canada » (1826) par James G. Chewett, qui comprend les territoires de la compagnie. BAC, NMC 126160. La devise « Non mutat genus solum » peut se traduire « Seules les origines ne changent pas ».
Fig. 4. Armes de la Canada Company : Beddoe’s Canadian Heraldry, p. 118, description héraldique complète à la p. 121.
3. Conclusion
Les trois compagnies étudiées ici possédaient, contrôlaient et exploitaient d’immenses territoires, ce qui explique la présence de leurs armoiries sur des cartes représentant ces territoires. Dans chaque cas, elles détenaient des droits en fonction d’une charte royale, mais toujours révocables. Sur la carte de l’Amérique du Nord de Nicolas de Fer, les armoiries de la Compagnie d’Occident accompagnent les armoiries du roi de France qui exerce la souveraineté sur le territoire. Pour la même raison, les armoiries du Royaume-Uni accompagnent les armoiries de la Compagnie de la Baie d’Hudson sur la carte de James Chewett. Chaque emblème contient des éléments du Nouveau Monde mêlés à des symboles de la royauté ou de la mère patrie. Dans le cas de la Compagnie d’Occident, c’est surtout l’iconographie de la carte qui reflète la richesse du continent, alors que, dans le cas de la Compagnie de la Baie d’Hudson, ce sont les armoiries qui révèlent l’abondance de fourrures que procure la région. Les armoiries de la Canada Company constituent virtuellement un plan directeur pour le peuplement du territoire et sa mise en valeur. Elles expriment déjà la notion de nations colonisatrices qui sera reprise dans les armoiries assignées au Canada en 1921. L’étude des armoiries en rapport avec les cartes souligne le rôle de l’héraldique comme science auxiliaire de la géographie et de l’histoire. Les cartes discutées ici se retrouvent sur les sites indiqués aux notes de fin de document 1, 5, et 7.
Canadian Maps Displaying Company Arms
(Summary)
This article examines the reasons why the arms of companies appear on maps, whether there are connections between the symbols in the arms and the accompanying territory, and if there are iconographic links between the arms and the map? The presence of arms on maps in the three cases examined is explained by the fact that each company was given possession, by royal charter, of an immense territory to govern, colonize and exploit. In the case of the Compagnie d’Occident (fig. 1), its arms appear on a 1718 map of North America by Nicolas de Fer along with the royal arms which express the sovereignty of France over the territory as a whole. For the same reason, both the Hudson’s Bay Company arms (fig. 2) and the royal arms of the United Kingdom are displayed on a 1748 map by Richard William Seale. Each coat of arms combines symbols of royalty or the mother country with elements representative of the territory delineated on the map. The arms of the Compagnie d’Occident include fleurs-de-lis along with First Nation supporters and a deity called Fleuve which takes the form of an old man with several accessories that connect him to water, conceivably representing both the St. Lawrence and Mississippi rivers. The map itself is teeming with pictures of inhabitants and villages, flora and fauna, scenes of hunting and fishing, ships and a plan and view of Quebec City, all of which illustrate the wealth of the territory, a pageantry that probably served to encourage immigration to New France. The arms of the Hudson’s Bay Company combines the red cross of St. George, patron saint of England, with a variety of animals from its Nordic territories where luxuriant furs are its source of wealth.
An 1826 map of the Province of Upper Canada displays the arms of the Canada Company whose mandate was settlement (figs. 3-4). The arms contain several symbols of England, namely, the cross of St. George, three lions and a rose. Scotland is represented by the thistle and its flag, the white saltire cross of St. Andrew on blue, held by the lion supporter on the left. The shamrock and the red saltire cross of St. Patrick on a white field, held by the lion on the right, represent Ireland. By that time the beaver was well established as an emblem of Canada and its presence along with the ermine spots in the top of the shield represent fur, a natural resource. The axe and the two handle cross-cut saw are instruments used to clear the land of forest while the plow and sheaf refer to agriculture. The arms are almost like a work plan which involves bringing settlers, mostly from the United Kingdom as it seems, clearing the land and developing agriculture. It is interesting that these arms already contain the idea of colonizing nations as will be found later in the arms granted to Canada in 1921.
Though from a small sample, it is hoped that my observations will be helpful to study company arms that may exist on other Canadian maps or to analyze similar maps in other countries. The investigation of the phenomenon also highlights the importance of heraldry as an auxiliary science to geography and history. The maps discussed here can be viewed on the sites quoted in endnotes 1, 5 and 7. A.V.
Les trois compagnies étudiées ici possédaient, contrôlaient et exploitaient d’immenses territoires, ce qui explique la présence de leurs armoiries sur des cartes représentant ces territoires. Dans chaque cas, elles détenaient des droits en fonction d’une charte royale, mais toujours révocables. Sur la carte de l’Amérique du Nord de Nicolas de Fer, les armoiries de la Compagnie d’Occident accompagnent les armoiries du roi de France qui exerce la souveraineté sur le territoire. Pour la même raison, les armoiries du Royaume-Uni accompagnent les armoiries de la Compagnie de la Baie d’Hudson sur la carte de James Chewett. Chaque emblème contient des éléments du Nouveau Monde mêlés à des symboles de la royauté ou de la mère patrie. Dans le cas de la Compagnie d’Occident, c’est surtout l’iconographie de la carte qui reflète la richesse du continent, alors que, dans le cas de la Compagnie de la Baie d’Hudson, ce sont les armoiries qui révèlent l’abondance de fourrures que procure la région. Les armoiries de la Canada Company constituent virtuellement un plan directeur pour le peuplement du territoire et sa mise en valeur. Elles expriment déjà la notion de nations colonisatrices qui sera reprise dans les armoiries assignées au Canada en 1921. L’étude des armoiries en rapport avec les cartes souligne le rôle de l’héraldique comme science auxiliaire de la géographie et de l’histoire. Les cartes discutées ici se retrouvent sur les sites indiqués aux notes de fin de document 1, 5, et 7.
Canadian Maps Displaying Company Arms
(Summary)
This article examines the reasons why the arms of companies appear on maps, whether there are connections between the symbols in the arms and the accompanying territory, and if there are iconographic links between the arms and the map? The presence of arms on maps in the three cases examined is explained by the fact that each company was given possession, by royal charter, of an immense territory to govern, colonize and exploit. In the case of the Compagnie d’Occident (fig. 1), its arms appear on a 1718 map of North America by Nicolas de Fer along with the royal arms which express the sovereignty of France over the territory as a whole. For the same reason, both the Hudson’s Bay Company arms (fig. 2) and the royal arms of the United Kingdom are displayed on a 1748 map by Richard William Seale. Each coat of arms combines symbols of royalty or the mother country with elements representative of the territory delineated on the map. The arms of the Compagnie d’Occident include fleurs-de-lis along with First Nation supporters and a deity called Fleuve which takes the form of an old man with several accessories that connect him to water, conceivably representing both the St. Lawrence and Mississippi rivers. The map itself is teeming with pictures of inhabitants and villages, flora and fauna, scenes of hunting and fishing, ships and a plan and view of Quebec City, all of which illustrate the wealth of the territory, a pageantry that probably served to encourage immigration to New France. The arms of the Hudson’s Bay Company combines the red cross of St. George, patron saint of England, with a variety of animals from its Nordic territories where luxuriant furs are its source of wealth.
An 1826 map of the Province of Upper Canada displays the arms of the Canada Company whose mandate was settlement (figs. 3-4). The arms contain several symbols of England, namely, the cross of St. George, three lions and a rose. Scotland is represented by the thistle and its flag, the white saltire cross of St. Andrew on blue, held by the lion supporter on the left. The shamrock and the red saltire cross of St. Patrick on a white field, held by the lion on the right, represent Ireland. By that time the beaver was well established as an emblem of Canada and its presence along with the ermine spots in the top of the shield represent fur, a natural resource. The axe and the two handle cross-cut saw are instruments used to clear the land of forest while the plow and sheaf refer to agriculture. The arms are almost like a work plan which involves bringing settlers, mostly from the United Kingdom as it seems, clearing the land and developing agriculture. It is interesting that these arms already contain the idea of colonizing nations as will be found later in the arms granted to Canada in 1921.
Though from a small sample, it is hoped that my observations will be helpful to study company arms that may exist on other Canadian maps or to analyze similar maps in other countries. The investigation of the phenomenon also highlights the importance of heraldry as an auxiliary science to geography and history. The maps discussed here can be viewed on the sites quoted in endnotes 1, 5 and 7. A.V.
Notes
[1] Voir cette carte sur le site : http://dlgcsm.galib.uga.edu/StyleServer/calcrgn?browser=ns&cat=hmap&wid=1000&hei=800&style=hmap/hmap.xsl&item=hmap1718f4.sid consulté le 14 nov. 2013.
[2] Articles X et XIII des lettres patentes établissant la Compagnie d’Occident dans Édits, ordonnances royaux, déclarations et arrêts du Conseil d’État du roi concernant le Canada, Québec, R. Fréchette, 1854, p. 379-380.
[3] « Des armoiries pour le Canada au temps de Louis XIV » sur le site Heraldic America : http://pages.infinit.net/cerame/heraldicamerica/etudes/armescan.htm et « L’Amérindien stéréotypé en héraldique canadienne : son évolution en regard de l’image imprimée » sur ce site : http://heraldicscienceheraldique.com/lrsquoameacuterindien-steacutereacuteotypeacute-en-heacuteraldique-canadienne--son-eacutevolution-en-regard-de-lrsquoimage-imprimeacutee.html.
[4] Voir le site: http://fr.wikipedia.org/wiki/Compagnie_fran%C3%A7aise_des_Indes_orientales consulté le 14 nov. 2013.
[5] Voir un exemplaire de cette carte sur le site: http://hdl.huntington.org/cdm/ref/collection/p15150coll4/id/1045 consulté le 20 nov. 2013.
[6] Ce chiffre provient de : ARCHIVES NATIONALES DU CANADA, Trésors des Archives nationales du Canada, Québec, Éditions du Septentrion, 1992, p. 42.
[7] On peut voir cette carte en trois sections sur le site : http://archivesdemontreal.ica-atom.org/map-of-province-of-upper-canada-and-adjacent-territories-in-north-america-shewing-sic-districts-counties-and-townships-in-which-are-situated-lands-purchased-from-crown-by-canada-company-incorporated-1826-compiled-by-james-g-chewett-ass;rad?sf_culture=en et en particulier la section qui contient les armoiries: http://archivesdemontreal.ica-atom.org/bm7-2-31p003-2;rad site consulté le 20 nov. 2013.
[1] Voir cette carte sur le site : http://dlgcsm.galib.uga.edu/StyleServer/calcrgn?browser=ns&cat=hmap&wid=1000&hei=800&style=hmap/hmap.xsl&item=hmap1718f4.sid consulté le 14 nov. 2013.
[2] Articles X et XIII des lettres patentes établissant la Compagnie d’Occident dans Édits, ordonnances royaux, déclarations et arrêts du Conseil d’État du roi concernant le Canada, Québec, R. Fréchette, 1854, p. 379-380.
[3] « Des armoiries pour le Canada au temps de Louis XIV » sur le site Heraldic America : http://pages.infinit.net/cerame/heraldicamerica/etudes/armescan.htm et « L’Amérindien stéréotypé en héraldique canadienne : son évolution en regard de l’image imprimée » sur ce site : http://heraldicscienceheraldique.com/lrsquoameacuterindien-steacutereacuteotypeacute-en-heacuteraldique-canadienne--son-eacutevolution-en-regard-de-lrsquoimage-imprimeacutee.html.
[4] Voir le site: http://fr.wikipedia.org/wiki/Compagnie_fran%C3%A7aise_des_Indes_orientales consulté le 14 nov. 2013.
[5] Voir un exemplaire de cette carte sur le site: http://hdl.huntington.org/cdm/ref/collection/p15150coll4/id/1045 consulté le 20 nov. 2013.
[6] Ce chiffre provient de : ARCHIVES NATIONALES DU CANADA, Trésors des Archives nationales du Canada, Québec, Éditions du Septentrion, 1992, p. 42.
[7] On peut voir cette carte en trois sections sur le site : http://archivesdemontreal.ica-atom.org/map-of-province-of-upper-canada-and-adjacent-territories-in-north-america-shewing-sic-districts-counties-and-townships-in-which-are-situated-lands-purchased-from-crown-by-canada-company-incorporated-1826-compiled-by-james-g-chewett-ass;rad?sf_culture=en et en particulier la section qui contient les armoiries: http://archivesdemontreal.ica-atom.org/bm7-2-31p003-2;rad site consulté le 20 nov. 2013.