Appendice - Génèse de l'Union Jack
La croix rouge de Saint-Georges s’impose comme marque de l’Angleterre dans le dernier quart du XIIIe siècle sous le règne d’Édouard Ier (fig. 1). En 1603, les couronnes d’Angleterre et d’Écosse s’unissent dans la personne de Jacques VI d’Écosse qui devient Jacques Ier d’Angleterre. Les deux pays conservent leur Parlement respectif. En 1606, un pavillon combine la croix rouge de Saint-Georges avec le sautoir blanc de Saint-André (fig. 2) pour en faire le drapeau des navires royaux et marchands [1]. Avec la mort de Charles Ier en 1649, débute la période du Commonwealth sous Oliver Cromwell et ensuite sous son fils Richard. De nouveaux drapeaux font leur apparition pour signifier le changement de régime, mais avec la restauration de la monarchie sous Charles II en 1660, le pavillon à deux croix reprend sa place d’honneur (fig. 3). Un acte de 1701 consacre l’Union de l’Angleterre et de l’Écosse sous une seule couronne et un seul Parlement. Désormais, le drapeau à deux croix flotte aussi bien sur mer que sur terre [2]. Suite à l’Acte d’Union de 1801 qui unit la Grande Bretagne (Angleterre et Écosse) à l’Irlande, le sautoir rouge de Saint-Patrick s’ajoute aux deux autres croix. Ceci entraîne la fusion des deux sautoirs en un seul et le réarrangement de leurs branches (fig. 4-6). Une directive de l’amirauté autorise ce nouveau drapeau à flotter sur les navires, forts, châteaux, hôpitaux militaires et établissements navales de Sa Majesté Georges III aussi bien dans le Royaume que dans ses colonies [3]. Pendant longtemps, l’Union Jack demeure une marque royale. Il est aujourd’hui dans son sens strict un drapeau du gouvernement et de la marine, mais on le considère être le drapeau du Royaume-Uni par tradition.
Fig. 5. Le sautoir rouge de Saint-Patrick vient rejoindre le sautoir blanc de Saint-André sous la croix rouge de Saint-Georges en fonction de l’Acte d’Union de 1801 qui réunit l’Irlande au Royaume-Uni. Les croix de Saint-Georges et de Saint-André sont reconnues depuis des siècles. L’Acte d’Union décrit le sautoir rouge comme étant la croix de Saint-Patrick (fig. 4), une désignation contestée par certains spécialistes.
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Fig. 6. La répartition du blanc et du rouge sur cet écu illustre les divisions et l’agencement des deux sautoirs pour n’en former qu’un seul. Le site suivant montre aussi comment les deux sautoirs s’agencent sous la croix de Saint-Georges : http://jungmasta.blogspot.com/2014/09/v-behaviorurldefaultvmlo.html.
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La figure 6 illustre la disposition des sautoirs tels que répartis sous la croix de Saint-Georges qui les recouvre sur l’Union Jack. Il y a une première division en diagonale sur la longueur des quatre branches (écartelé en sautoir) et une division en croix au centre (écartelé). Ces deux partitions combinées forment le gironné. Les émaux sont alternés : le blanc longe le rouge et s’y aboute au centre et vice-versa. La description héraldique (blason) de l’écu 6 devient : D’argent au sautoir gironné d’argent et de gueules liséré du même. Ce genre de cloisonnement du sautoir n’est pas très fréquent, mais il est documenté [4]. Les divisions sur un écu gironné sont aussi en croix et en sautoir pour former huit triangles avec les émaux alternés. Le gironné sur une croix ou un sautoir comporte les mêmes divisions et alternance d’émaux qu’un écu mais la notion est plus difficile à saisir à cause des contours bien différents qui donnent des formes allongées et non triangulaire.
Les lisérés sur l’écu (fig. 6) et ceux qui séparent le rouge du bleu sur le drapeau (fig. 5) ont pour but de respecter une règle de l’héraldique qui dicte qu’on ne doit pas normalement placer une couleur sur une couleur ou un métal sur un métal, les couleurs étant rouge (gueules), bleu (azur), noir (sable) et vert (sinople) et les métaux étant blanc (argent) et jaune (or). L’Autorité héraldique du Canada a retenu la formule du gironné pour décrire les partitions du sautoir sur l’Union Jack (https://reg.gg.ca/heraldry/pub-reg/project.asp?lang=f&ProjectID=463&ShowAll=1). Cependant il existe plusieurs blasons différents pour décrire sa structure subtile.
L’un des blasons anglais se lit comme suit : Azure a Saltire per saltire and quarterly Argent and Gules the latter fimbriated of the second surmounted by a Cross of the third fimbriated as the saltire [5]. Mon adaptation française est : d’azur au sautoir écartelé et écartelé en sautoir d’argent et de gueules, à la croix du même brochante, le gueules liséré d’argent sur l’azur. Mais une description beaucoup plus simple et correcte serait : d’azur au sautoir gironné d’argent et de gueules, à la croix du même brochante, le gueules liséré d’argent sur l’azur.
Les lisérés sur l’écu (fig. 6) et ceux qui séparent le rouge du bleu sur le drapeau (fig. 5) ont pour but de respecter une règle de l’héraldique qui dicte qu’on ne doit pas normalement placer une couleur sur une couleur ou un métal sur un métal, les couleurs étant rouge (gueules), bleu (azur), noir (sable) et vert (sinople) et les métaux étant blanc (argent) et jaune (or). L’Autorité héraldique du Canada a retenu la formule du gironné pour décrire les partitions du sautoir sur l’Union Jack (https://reg.gg.ca/heraldry/pub-reg/project.asp?lang=f&ProjectID=463&ShowAll=1). Cependant il existe plusieurs blasons différents pour décrire sa structure subtile.
L’un des blasons anglais se lit comme suit : Azure a Saltire per saltire and quarterly Argent and Gules the latter fimbriated of the second surmounted by a Cross of the third fimbriated as the saltire [5]. Mon adaptation française est : d’azur au sautoir écartelé et écartelé en sautoir d’argent et de gueules, à la croix du même brochante, le gueules liséré d’argent sur l’azur. Mais une description beaucoup plus simple et correcte serait : d’azur au sautoir gironné d’argent et de gueules, à la croix du même brochante, le gueules liséré d’argent sur l’azur.
Notes
[1] Nick GROOM, The Union Jack, the Story of the British Flag, London, Atlantic Books, 2006, p. 135.
[2] Ibid., p. 169.
[3] Ibid., p. 203.
[4] Une figure de P.-B. Gheusi, Le Blason (p. 214) montre un sautoir avec les mêmes cloisons : De sinople au sautoir gironné de gueules et d’argent : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6571217m/f226.item.r=gironn%C3%A9.texteImage. James PARKER, A Glossary of Terms used in Heraldry (p. 485) accepte la désignation gironné de huit pièces (gyronny of eight ) pour le sautoir agencé comme la figure 6 : https://archive.org/details/aglossarytermsu08parkgoog/page/n529. La croix gironnée, une figure analogue est plus fréquente : Emmanuel de BOOS, Monique CHATENET et Christian DAVY, Les armoiries : lecture et identification, Paris, 1994, p. 64 (fig. 211) et Ottfried NEUBECKER, Le grand livre de l’héraldique (adaptation française de Roger Harmignies), Bruxelles, Elsevier Séquoia, 1977, p. 107 (fig. 6).
[5] Stephen FRIAR, éd., New Dictionary of Heraldry, Alphabooks, Dorset, 1987, p. 354.
[1] Nick GROOM, The Union Jack, the Story of the British Flag, London, Atlantic Books, 2006, p. 135.
[2] Ibid., p. 169.
[3] Ibid., p. 203.
[4] Une figure de P.-B. Gheusi, Le Blason (p. 214) montre un sautoir avec les mêmes cloisons : De sinople au sautoir gironné de gueules et d’argent : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6571217m/f226.item.r=gironn%C3%A9.texteImage. James PARKER, A Glossary of Terms used in Heraldry (p. 485) accepte la désignation gironné de huit pièces (gyronny of eight ) pour le sautoir agencé comme la figure 6 : https://archive.org/details/aglossarytermsu08parkgoog/page/n529. La croix gironnée, une figure analogue est plus fréquente : Emmanuel de BOOS, Monique CHATENET et Christian DAVY, Les armoiries : lecture et identification, Paris, 1994, p. 64 (fig. 211) et Ottfried NEUBECKER, Le grand livre de l’héraldique (adaptation française de Roger Harmignies), Bruxelles, Elsevier Séquoia, 1977, p. 107 (fig. 6).
[5] Stephen FRIAR, éd., New Dictionary of Heraldry, Alphabooks, Dorset, 1987, p. 354.