Des emblèmes canadiens sur soie
Auguste Vachon, héraut Outaouais émérite, FRSC, AIH
Le monde des cartes postales nous fait découvrir des curiosités qui comportent souvent un côté artisanal et dont un certain nombre incluent des emblèmes canadiens. L’un de ces phénomènes, qui existe toujours aujourd’hui, prend la forme de cahiers à colorier avec des images imprimées en couleurs et les mêmes images avec seulement le tracé pour être peintes et, le cas échéant, détachées et envoyées par la poste. Parmi les cartes faites à la main, les plus bizarres sont celles peintes sur cuir. Elles se démarquent par leur flexibilité, un fond brunâtre, parfois leur épaisseur, et presque toujours par l’aspect naïf de leur art. Les cartes présentées ici sont imprimées ou brodées sur soie aussi nommée satin.
La compagnie W. N. Sharpe de Bradford en Angleterre, dont les activités remontent à 1905 environ, était l’une des plus importantes productrices de cartes imprimées sur soie. Sharpe était peut-être le seul à imprimer ce genre de cartes au début du XXe siècle puisqu’il se qualifie de sole publisher c’est-à-dire d’éditeur unique. Ses cartes se nomment fab card pour fabric card qui signifie carte en tissu. Une autre désignation est fab patchwork card signifiant qu’elles sont faites pour être détachées au ciseau en suivant la ligne pointillée et ensuite cousues sur d’autres pièces de tissu comme des coussins, napperons, housses de canapé, couvre-théières et pelotes à épingles. Les armoiries royales avec le mot patent figurent dans la marge supérieure du carreau de satin et au dos de la carte pour indiquer qu’un brevet protège le produit.
La compagnie Sharpe a fabriqué une grande variété de cartes postales. Celles garnies d’un carreau de soie incluent, en plus d’armoiries nationales et municipales, des portraits royaux et des fleurs et sans doute beaucoup d’autres thèmes. Pour le Canada, les impressions connues comprennent les armoiries du Canada et de ses provinces. Il est très difficile de reconstituer ces séries aujourd’hui, puisque certaines cartes sont d’une grande rareté et même les moins rares se vendent généralement à des prix élevés.
La compagnie W. N. Sharpe de Bradford en Angleterre, dont les activités remontent à 1905 environ, était l’une des plus importantes productrices de cartes imprimées sur soie. Sharpe était peut-être le seul à imprimer ce genre de cartes au début du XXe siècle puisqu’il se qualifie de sole publisher c’est-à-dire d’éditeur unique. Ses cartes se nomment fab card pour fabric card qui signifie carte en tissu. Une autre désignation est fab patchwork card signifiant qu’elles sont faites pour être détachées au ciseau en suivant la ligne pointillée et ensuite cousues sur d’autres pièces de tissu comme des coussins, napperons, housses de canapé, couvre-théières et pelotes à épingles. Les armoiries royales avec le mot patent figurent dans la marge supérieure du carreau de satin et au dos de la carte pour indiquer qu’un brevet protège le produit.
La compagnie Sharpe a fabriqué une grande variété de cartes postales. Celles garnies d’un carreau de soie incluent, en plus d’armoiries nationales et municipales, des portraits royaux et des fleurs et sans doute beaucoup d’autres thèmes. Pour le Canada, les impressions connues comprennent les armoiries du Canada et de ses provinces. Il est très difficile de reconstituer ces séries aujourd’hui, puisque certaines cartes sont d’une grande rareté et même les moins rares se vendent généralement à des prix élevés.
1. Écu aux armes de l’Ontario, du Québec, de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick assigné au Dominion du Canada en 1868 par la reine Victoria pour servir de sceau commun aux quatre provinces unies. Les Canadiens arboraient cet écu comme armoiries du pays. Impression sur satin par W. N. Sharpe de Bradford en Angleterre.
2. Armes assignées à la province d’Ontario par la reine Victoria en 1868. Impression sur satin par W. N. Sharpe de Bradford en Angleterre.
Les messages sur les cartes postales portent le plus souvent des observations de voyages et des bons souhaits. Un certains nombre énoncent des faits intéressants. Par exemple, au dos d’une carte, un voyageur du nom de Sam confie à sa correspondante nommée Emily qu’il est surpris de trouver à Prescott en Ontario des fab cards du même genre vendues à Montréal. Il exprime l’opinion que le Canada est nettement en avance sur les États-Unis en matière de cartes postales, mais semble se raviser par la suite en observant qu’il s’agit d’un produit fabriqué en Angleterre. Il mentionne les cartes qu’il a reçues d’Emily et celles qu’il lui envoie, ce qui laisse entendre qu’il s’agit de deux collectionneurs.
Plusieurs compagnies produisaient des cartes de paquets de cigarettes en soie illustrées d’armoiries, de drapeaux et d’insignes militaires, par exemple : British American Tobacco (BAT) de Londres, Wills Cigarettes de Bristol et Londres, Godfrey Phillips de Londres, Taddy & Co. de Londres, Kensitas Cigarettes (Écosse). La carte 3 ne porte pas de nom de compagnie ni d’endroit de publication, bien qu’on attribue la série à British American Tobacco. Les cartes de paquets de cigarettes illustrées d’armoiries canadiennes sur soie sont maintenant rares, même si à l’origine il y avait plusieurs séries complètes pour le Canada et ses provinces.
Plusieurs compagnies produisaient des cartes de paquets de cigarettes en soie illustrées d’armoiries, de drapeaux et d’insignes militaires, par exemple : British American Tobacco (BAT) de Londres, Wills Cigarettes de Bristol et Londres, Godfrey Phillips de Londres, Taddy & Co. de Londres, Kensitas Cigarettes (Écosse). La carte 3 ne porte pas de nom de compagnie ni d’endroit de publication, bien qu’on attribue la série à British American Tobacco. Les cartes de paquets de cigarettes illustrées d’armoiries canadiennes sur soie sont maintenant rares, même si à l’origine il y avait plusieurs séries complètes pour le Canada et ses provinces.
3. Armes de la province d’Ontario augmentées en 1909 d’un ours noir comme cimier, d’un orignal et d’un cerf de Virginie comme supports et de la devise Ut incepit fidelis sic permanent (Fidèle il a commencé, fidèle il demeure). Carte de paquets de cigarettes numéro 21 d’une série de 50 armoiries de l’Empire britannique imprimées sur satin attribuée à British American Tobacco.
Les cartes postales brodées sur soie se sont fait connaître grâce à l'exposition universelle de Paris en 1900. Ensuite elles ont connu une grande vogue dans les pays d’Europe. Celles qui figurent ci-dessous datent de la Première Guerre mondiale et se présentent dans un encadrement décoré de motifs en relief (cartes 4-9). Ces cartes visaient les soldats étrangers qui les faisaient parvenir à leurs parents et amis. Le dos des cartes porte le lieu de fabrication et parfois le nom du fabricant ou ses initiales. Des vingt cartes de ce genre que mon épouse et moi avons acquises, dix-huit sont fabriquées en France dont neuf à Paris, une est de Londres, et une dernière n’indique pas de fabriquant. Le fait qu’aucun timbre-poste ne figure sur ces cartes, même lorsqu’elles incluent un message et parfois une adresse, indique que les expéditeurs les inséraient dans des enveloppes. Elles parvenaient au Canada grâce au Bureau de poste de l’armée canadienne (Canadian Army Post Office C.A.P.O.) ou encore par le Bureau de poste de l’armée à Londres en Angleterre (Army Post Office A.P.O., London, England). Même lorsque le sujet des cartes n’a rien de canadien, elles demeurent liées à l’histoire du pays du fait qu’elles sont adressées à des familles canadiennes.
Les premiers chercheurs à étudier les cartes postales brodées de la Grande Guerre ont cru qu’elles provenaient d’artisanes qui cherchaient à se faire un peu d’argent en des temps difficiles. La quantité considérable des cartes produites ainsi que la variété et la complexité de certains sujets militent contre cette hypothèse. Par exemple, la carte 4 combine l’écu du Canada avec la couronne, les supports, et la devise des armoiries royales du Royaume-Uni et ajoute à l’ensemble des feuilles d’érable, des chardons et des roses. L’artiste qui a préparé le modèle a réuni de façon fantaisiste les traditions héraldiques canadiennes et britanniques. Une paysanne française n’aurait pas eu accès à une image de ce genre et un militaire ne l’aurait surement pas incluse dans son bagage d’autant plus que les représentations qui combinent les deux traditions dans le but de créer un emblème pour le Canada sont peu nombreuses [1]. La constatation que certaines cartes de fabrication française portent l’adresse d’un bureau de poste militaire de Londres signifie qu’elles se vendaient dans plusieurs pays, ce qui va également à l’encontre d’une industrie artisanale.
Les premiers chercheurs à étudier les cartes postales brodées de la Grande Guerre ont cru qu’elles provenaient d’artisanes qui cherchaient à se faire un peu d’argent en des temps difficiles. La quantité considérable des cartes produites ainsi que la variété et la complexité de certains sujets militent contre cette hypothèse. Par exemple, la carte 4 combine l’écu du Canada avec la couronne, les supports, et la devise des armoiries royales du Royaume-Uni et ajoute à l’ensemble des feuilles d’érable, des chardons et des roses. L’artiste qui a préparé le modèle a réuni de façon fantaisiste les traditions héraldiques canadiennes et britanniques. Une paysanne française n’aurait pas eu accès à une image de ce genre et un militaire ne l’aurait surement pas incluse dans son bagage d’autant plus que les représentations qui combinent les deux traditions dans le but de créer un emblème pour le Canada sont peu nombreuses [1]. La constatation que certaines cartes de fabrication française portent l’adresse d’un bureau de poste militaire de Londres signifie qu’elles se vendaient dans plusieurs pays, ce qui va également à l’encontre d’une industrie artisanale.
4. Le lion et la licorne qui soutiennent l’écu du Canada proviennent des armoiries royales de la Grande-Bretagne comme aussi la devise « Dieu et mon droit » et la couronne au-dessus de l’écu. Des feuilles d’érable vertes environnent le listel inscrit « CANADA » sous l’écu; des chardons représentant l’Écosse ornent le haut et des roses d’Angleterre figurent dans le bas. Fabriquée à Paris.
5. Insigne du Régiment royal de l'Artillerie canadienne ARC (RCA en anglais) accompagné à gauche de l’Union Jack, à droite du drapeau tricolore de la France et en-dessous de la devise Ubique Quo Fas Et Gloria Ducunt : « Là où nous mènent le devoir et la gloire ». Inscription au dos « P.R. (Fabrication française), Modèle déposé ». Plusieurs autres cartes du même genre combinent un emblème canadien avec ces deux mêmes drapeaux.
6. L’insigne du Corps expéditionnaire canadien (CEC) accompagné à droite de l’Union Jack et à gauche du Red Ensign.
La broderie mécanique avait connu des progrès énormes au cours du XIXe siècle. Des recherches récentes ont permis de conclure que la broderie des cartes postales s’effectuait au moyen d’une machine actionnant un mécanisme tenu dans la main et permettant à un ouvrier de reproduire la même figure plusieurs fois sur une grande pièce de soie. On découpait ensuite les motifs individuellement pour les fixer sur des cartes et les encadrer à l’intérieur de passe-partout décoratifs. Il semble que la broderie et l’encadrement se faisaient normalement par des entreprises différentes [2].
Pour certaines cartes, une ouverture est découpée dans la soie pour créer une pochette ou enveloppe servant à insérer une carte imprimée plus petite où figurent de bons souhaits, des vignettes et parfois des emblèmes comme des drapeaux (cartes 7-9). Pour ces cartes, il fallait broder avec soin les rebords de l’ouverture pour empêcher l’effilage. Cette formule élaborée constitue un autre indice qu’il s’agissait d’une production industrielle bien orchestrée et non artisanale.
Pour certaines cartes, une ouverture est découpée dans la soie pour créer une pochette ou enveloppe servant à insérer une carte imprimée plus petite où figurent de bons souhaits, des vignettes et parfois des emblèmes comme des drapeaux (cartes 7-9). Pour ces cartes, il fallait broder avec soin les rebords de l’ouverture pour empêcher l’effilage. Cette formule élaborée constitue un autre indice qu’il s’agissait d’une production industrielle bien orchestrée et non artisanale.
7. Un soldat du 2e Bataillon canadien de pionniers (2nd Canadian Pioneer Batallion) adresse cette carte brodée à sa famille au Canada. Les cocardes en croix portent les couleurs de la France et de la Belgique (verticalement), du Royaume-Uni et de la Russie impériale (horizontalement). Des fers à cheval et des trèfles à quatre feuilles, symboles de chance, ornent l’encadrement et un fer à cheval apparait sous les cocardes sur le rabat de l’enveloppe. La petite carte qui s’insère dans l’enveloppe est une des rares cartes à porter une inscription française. On y voit le coq gaulois perché sur une mitrailleuse et chantant triomphalement devant un trophée de drapeaux. Carte de fabrication française. L’une de ces cartes est brodée de la devise du Québec « Je me souviens » et du sigle du Corps médical militaire royal du Canada, voir https://journals.lib.unb.ca/index.php/MCR/article/view/17841/22122 fig. 2 et http://www.silkpostcard.co.uk/index.php?p=1_6_Over-seas-Regiments.
8. Jeune Française coiffée du bonnet phrygien et accompagnée du tricolore de la France sur une carte de souhait insérée dans l’enveloppe d’une carte postale en soie brodée. Fabriquée en France. Les militaires faisaient souvent parvenir des cartes sans contenu canadien à leurs proches au Canada.
9. Jeune Écossaise en costume traditionnel accompagnée de l’Union Jack. Carte de souhait insérée dans une carte postale en soie brodée. Fabriquée à Paris.
Quelques cartes nous livrent des messages intéressants. Un soldat remarque avec un certain dépit « C’est la meilleure carte que j’ai pu trouver ici. » Un autre qui faisait parvenir beaucoup de cartes postales à sa famille en Nouvelle-Écosse écrit « J’envoie des cartes d’anniversaire avec un peu de retard, mais ici nous ne nous soucions guère du temps ou des dates » et sur une autre carte « Ne m’envoyez pas de cartes, car je ne suis pas en mesure de les préserver ». Un combattant stationné en France au creux de l’hiver se plaint du froid qui lui a causé un mauvais rhume et rend la vie pénible pour lui et ses compagnons d’armes. Ils doivent remplir d’eau une multitude de réservoir, mais l’endroit où se la procurer est complètement gelé de sorte qu’ils ne peuvent que dégager des éclats avec un ciseau à glace. S’approvisionner en bois de chauffage devient aussi une préoccupation quotidienne. Il se dit las de la guerre qu’il pense tirer à sa fin car l’ennemi semble aux abois et rêve de pouvoir bientôt regagner son pays. La carte n’est pas datée, mais il s’agit vraisemblablement du premier trimestre de 1917 alors que la France subissait l’hiver le plus glacial de mémoire d’homme. Si cette hypothèse s’avère juste, le soldat a dû patienter plusieurs mois encore jusqu’à l’armistice du 11 novembre 1918. Au-delà de leur contenu héraldique, ces cartes reflètent l’humanité de ceux qui vivaient de sinistres épreuves. Elles constituent aujourd’hui une niche privilégiée pour les collectionneurs.
Les quelques cartes postales présentées ici illustrent le fait que l’héraldique n’est pas seulement un art décoratif, mais aussi un art appliqué qui allie souvent l’esthétique à la fonctionnalité. Ceci a été le cas dès le début. L’écu du chevalier n’était pas uniquement décoratif; il était une arme défensive qui servait par surcroît à identifier son porteur. Aujourd’hui il est peu probable que des cartes imprimées sur satin pour appliquer sur des coussins ou autres objets en tissu connaîtraient une grande vogue. Par contre, avec les moyens techniques qui existent de nos jours, il serait sans doute facile de créer des cartes postales brodées d’armoiries à la machine. En effet chaque période trouve le moyen d’étaler des emblèmes héraldiques de façon innovatrice.
Les quelques cartes postales présentées ici illustrent le fait que l’héraldique n’est pas seulement un art décoratif, mais aussi un art appliqué qui allie souvent l’esthétique à la fonctionnalité. Ceci a été le cas dès le début. L’écu du chevalier n’était pas uniquement décoratif; il était une arme défensive qui servait par surcroît à identifier son porteur. Aujourd’hui il est peu probable que des cartes imprimées sur satin pour appliquer sur des coussins ou autres objets en tissu connaîtraient une grande vogue. Par contre, avec les moyens techniques qui existent de nos jours, il serait sans doute facile de créer des cartes postales brodées d’armoiries à la machine. En effet chaque période trouve le moyen d’étaler des emblèmes héraldiques de façon innovatrice.
Notes
[1] Auguste VACHON, « Augmentations of Patriotism to Canadian Emblems » : https://www.heraldicscienceheraldique.com/augmentations-of-patriotism-to-canadian-emblems.html, figures 2-5, 9.
[2] Pour de plus amples renseignements, voir Ian COLLINS, « Latest Research on Embroidered Silk Postcards » (2010) : https://sites.google.com/site/embroideredsilkpostcards/information/latest-research.
[1] Auguste VACHON, « Augmentations of Patriotism to Canadian Emblems » : https://www.heraldicscienceheraldique.com/augmentations-of-patriotism-to-canadian-emblems.html, figures 2-5, 9.
[2] Pour de plus amples renseignements, voir Ian COLLINS, « Latest Research on Embroidered Silk Postcards » (2010) : https://sites.google.com/site/embroideredsilkpostcards/information/latest-research.
Canadian Emblems on Silk
Summary
Summary
Three types of silk postcards with Canadian emblems are looked at. Card 1, featuring the four-province shield of the Dominion of Canada, and card 2, showing the arms of Ontario, were printed on satin (silk) by W. N. Sharpe of Bradford, England. They were made to be detached and sown to various domestic objects such as cushions and tea cosies. Card 3 shows the full arms of Ontario printed on a silk cigarette card with no indication as to the company, although the series has been attributed to British American Tobacco Company. Like the first two cards, card 3 is meant to be applied to “fancy articles for home decoration.” Series of both types included the arms of Canada and its provinces, but it is very difficult to assemble complete sets today because of their rarity.
The silk cards of the First World War were embroidered by a machine activating a mechanism that a worker held in hand to embroider the same pattern several times on a piece of silk. The patterns were afterwards cut out individually and mounted on postcards with decorative frames. Most cards of this type are from France, particularly from Paris. Some of them take the form of an envelope into which a smaller card can be inserted (cards 7-9). They do not have stamps because they were apparently placed in envelopes for protection and sent to Canada with military mail handled by the Canadian Army Post Office (C.A.P.O.) or the Army Post Office A.P.O., London, England.
The written messages are mostly good wishes, but a few relate to the activities of card collectors or to the loneliness and miseries of war. The first three months of 1917 were exceptionally cold in France. One soldier writes his grandparents that the place where his unit gets its water is frozen solid: “When you want any water, you have to go with a chisel and chip it out in lumps.” Beyond their heraldic dimension, these cards reveal the humanity of those living a sinister experience. They are a wonderful niche for collectors today.
The silk postcards illustrate the fact that heraldry is not just a decorative art but also an applied one. It was thus from the beginning where a knight’s shield was not only decorative but offered protection and identification. A.V.
The silk cards of the First World War were embroidered by a machine activating a mechanism that a worker held in hand to embroider the same pattern several times on a piece of silk. The patterns were afterwards cut out individually and mounted on postcards with decorative frames. Most cards of this type are from France, particularly from Paris. Some of them take the form of an envelope into which a smaller card can be inserted (cards 7-9). They do not have stamps because they were apparently placed in envelopes for protection and sent to Canada with military mail handled by the Canadian Army Post Office (C.A.P.O.) or the Army Post Office A.P.O., London, England.
The written messages are mostly good wishes, but a few relate to the activities of card collectors or to the loneliness and miseries of war. The first three months of 1917 were exceptionally cold in France. One soldier writes his grandparents that the place where his unit gets its water is frozen solid: “When you want any water, you have to go with a chisel and chip it out in lumps.” Beyond their heraldic dimension, these cards reveal the humanity of those living a sinister experience. They are a wonderful niche for collectors today.
The silk postcards illustrate the fact that heraldry is not just a decorative art but also an applied one. It was thus from the beginning where a knight’s shield was not only decorative but offered protection and identification. A.V.