V
La Société Saint-Jean-Baptiste et la feuille d’érable
N.B. - Tous les sites Internet ont été visités le 26 Octobre 2017.
Lorsque je préparais le scénario de l’exposition Vive la feuille d’érable / The Maple Leaf Forever New (1990) pour célébrer le 25e anniversaire de l’adoption du drapeau canadien, j’ai téléphoné à un représentant de la Société Saint-Jean-Baptiste pour discuter des premières manifestations de la feuille d’érable comme emblème du pays. Au cours des discussions, il m’interdit sur un ton formel de répéter que la Société Saint-Jean- Baptiste avait adopté officiellement la feuille d’érable en 1834. Je me méfiais un peu de son interdiction parce qu’elle contredisait plusieurs auteurs et encyclopédies et parce que je pensais qu’il ne voulait pas associer sa Société à la feuille d’érable du fait qu’elle était depuis longtemps le symbole principal du Canada anglophone. Mais comme nous le verrons, sa mise en garde était fondée.
L’affirmation suivante et des déclarations semblables apparaissent sur beaucoup de sites Internet : « Considérée très tôt comme emblème du Canada français, la feuille d'érable fut officiellement adoptée comme tel par la Société Saint-Jean-Baptiste en 1834 [1]. » L’organisateur du banquet pour célébrer la fête nationale du 24 juin 1834 était Ludger Duvernay, président de la Société « Aide toi et le ciel t’aidera ». On a prétendu qu’à cette occasion, Duvernay avait proposé l’adoption de la feuille d’érable comme emblème national du Canada français, mais aucun des comptes rendus du banquet ne font état d’un tel geste [2]. La description du dîner de 1835 mentionne un faisceau de branches d’érable placé à l’entrée entre « les drapeaux de la Grande-Bretagne et ceux adoptés par le pays [3]. »
Par contre, au banquet de 1836, des faisceaux de branches d’érable ornent la salle et le président, Denis-Benjamin Viger, se prononce sans équivoque sur le statut emblématique de l’arbre. Il est important de citer fidèlement ces paroles qu’on a trop souvent rapportées avec des modifications, sans fournir de source et comme si elles dataient de 1834 :
« Le président … dit en parlant de l’érable dont il avait un feston près de lui : Cet arbre qui croît dans nos vallons, sur nos rochers, d’abord jeune et battu par la tempête, il languit en arrachant avec peine sa nourriture du sol qui le produit, mais bientôt il s’élance et devenu grand et robuste, brave les orages et triomphe de l’aquilon qui ne saurait plus l’ébranler : l’érable c’est le roi de nos forêts, c’est l’emblème du peuple canadien [4]. »
Vu qu’un nombre d’anglophones assistaient au banquet, on peut se demander si « peuple canadien » incluait aussi les Canadiens anglophones. L’un des vice-présidents et orateurs, Thomas Storrow Brown, répond clairement à cette question : « On dit souvent que les Canadiens haïssent le langage et les usages anglais », ce qui est faux selon Brown puisque les Canadiens ont écouté attentivement et apprécié le discours précédent prononcé en anglais par le Dr Edmund Bailey O’Callaghan, et portent le même intérêt au sien [5]. Canadien veut donc dire de langue française.
Au cours de la soirée, Ludger Duvernay entonne une chanson de son propre cru décrivant l’érable comme un symbole d’union pour les Canadiens français :
« Inscrivons donc sur nos bannières
Le motto [sic] de notre avenir :
La force naît de la concorde !
Autour de l’érable sacré …. [6]»
Il est à noter qu’il s’agit d’un discours et d’une chanson et non pas d’une adoption « officielle » de l’érable ou de sa feuille comme emblème. Chouinard s’exprime ainsi au sujet de ce troisième banquet « Lorsqu’en 1836 on proposa officiellement à la même Société d’adopter la feuille d’érable pour emblème national, M.D.-B. Viger s’exprima en ces termes “Cet arbre qui croit … [7] ” (voir la citation ci-dessus). » En premier lieu, si la Société avait adopté officiellement la feuille d’érable en 1834 comme certains le prétendent, pourquoi Chouinard faisait-il état d’une nouvelle proposition d’adoption en 1836? En réalité, aucun des deux journaux, La Minerve et Le Canadien (notes 2 à 6), qui décrivent les banquets de la Société de 1834 à 1836 ne mentionne de proposition ou d’adoption officielles de la feuille d’érable et ces journaux l’auraient immanquablement fait savoir à leurs lecteurs si les participants avaient proposé ou adopté une motion aussi importante.
Une lettre à l’éditeur de L’Aurore des Canadas (21 juin1842, p. 2) intitulée « La Saint-Jean-Baptiste —origine de cette fête » contient l’affirmation suivante : « C’est lui, [Ludger Duvernay] qui le premier, proposa d’établir cette fête nationale en même temps qu’il proposa d’adopter la feuille d’érable pour emblème du Canada. / La première solemnité eut lieu le mardi 24 juin1834. La proposition aurait été faite dans la séance du samedi précédent. » Cette lettre signée « L’ESPERANCE, Montréal, juin 1842 » date de huit ans après la première réunion de la Société et il n’y a aucune indication que l’auteur était présent aux événements qu’il décrit. Il s’agit d’un témoignage peu fiable et il est à noter que le correspondent fait état d’une proposition d’adoption et non pas d’une adoption formelle.
La Société Saint-Jean-Baptiste de la ville de Québec voit le jour en 1842. Les insignes déployés lors de la procession du 24 juin sont : « la bannière de la Société Saint-Jean- Baptiste portant un tableau du saint et les emblèmes du Canada, [castor et feuille d’érable] sur un fond tricolore, composé des couleurs canadiennes, rouge, blanc et vert. »; une seconde bannière blanche inscrite « Nos institutions, notre langue, et nos lois! »; une feuille d’érable à la boutonnière des participants et un castor sur un ruban tricolore [8].
Le jumelage du castor et de la feuille d’érable se poursuivra encore longtemps. L’Association Saint-Jean-Baptiste de Montréal est fondée en 1843 et s’appellera Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal à partir de 1912 [9]. L’article 47 des Statuts et règlements de l’Association qui datent de 1878 environ précise : « La principale bannière de l’Association est de couleur blanche et verte, ayant sur un côté l’image de Saint-Jean Baptiste, entourée d’une guirlande de feuille d’érable avec un castor et la devise tirée de l’écriture : “RENDRE LE PEUPLE MEILLEUR.” et sur le revers les armes de l’Association avec l’inscription : Association Saint-Jean-Baptiste de Montréal. » : voir fig. 13-14 et note [10]. On retrouve un phénomène semblable dans les Statuts de la Société Saint-Jean-Baptiste de la cité de Québec conçus en fonction de l’acte d’incorporation (1849) et des règlements adoptés lors des assemblées générales entre 1852 et 1872 [11]. « La bannière principale de la Société sera de couleur verte et blanche, et portera représentés : saint Jean-Baptiste et un castor, entourés d’une guirlande de feuilles d’érable, avec l’inscription : Société Saint-Jean-Baptiste de Québec, et la devise : Nos institutions, notre langue et nos lois. » (article LV). Sur le sceau figurent un saint Jean Baptiste, un castor entouré d’une guirlande de feuilles d’érable, le nom et la devise de la Société (article LVIII). Chaque membre porte un ruban vert et blanc avec un castor et la devise auquel il ajoute une feuille d’érable à l’été (article LIX) [12].
Les documents picturaux qui illustrent le mieux la place réservée au castor, d’une part, et à la feuille d’érable, d’autre part, sont les médailles, armoiries et insignes qui commémorent les fêtes nationales de la Société Saint-Jean-Baptiste et ceux des sections de Montréal, de Québec et d’Ottawa. (fig. 1-21) [13]. Le castor est omniprésent et occupe une place aussi importante que la feuille d’érable comme emblème de la Société. Parfois il lui vole carrément la vedette, par exemple quand il figure comme cimier des armoiries de l’Association Saint-Jean-Baptiste de Montréal (fig. 13-14). Un castor est également au centre de l’insigne du soixantième anniversaire de la Société Saint-Jean-Baptiste de Québec, 1842-1902 (fig. 21). Une pièce cloisonnée et émaillée montre un castor doré mordant dans une branche d’érable sur un écu bleu et un chef (le haut de l’écu) à deux fleurs de lis bleu sur fond doré. L’écu est sommé d’une couronne murale et posé sur une guirlande de feuilles d’érable multicolores. Sous l’écu, figurent deux listels, l’un inscrit « SOC. S. JEAN BAPTISTE DE QUEBEC », l’autre « 1842-1902 » [14]. Une fois de plus le castor domine la scène. Le rongeur accompagne aussi des guirlandes d’érable multicolores sur une estampe célébrant les « noces d’or » de l’Association Saint-Jean-Baptiste de Montréal en 1884 [15].
Fig. 1. Cette médaille de la fête nationale de 1874 arbore le castor dans le haut et une tige à trois feuilles d’érable dans le bas. LEROUX, Le Médailler du Canada, p. 280. Bibliothèque et Archives Canada en possède un exemplaire, no 3550.
Fig. 2-3. La feuille d’érable prend beaucoup d’importance sur l’avers de cette médaille dédiée à la fête nationale de Montréal du 24 juin 1874, mais le castor entre deux branches d’érable est présent sur le revers. LEROUX, Le Médailler du Canada, p. 280. Bibliothèque et Archives Canada possède un exemplaire de cette médaille, no 3560.
Fig. 4-5. « Souvenir de la convention nationale du 24 juin 1880 ». À l’avers, saint Jean Baptiste accompagné de la devise « Nos institutions, notre langue et nos lois » figure entre deux branches d’érable; au revers, une bannière tenue par un Canadien est inscrite « Emparons-nous du sol » alors que le listel porte la devise « Labor improbus omnia vincit » (Un travail acharné vient à bout de tout) tirée des Géorgiques de Virgile. Le revers montre aussi un castor sur un rondin d’érable en exergue avec la date 1880. LEROUX, Le Médailler du Canada, p. 282. Bibliothèque et Archives Canada en possède plusieurs exemplaires, nos 3582, 3735, 5875.
Fig. 6-7. Toujours le castor avec deux branches d’érable. LEROUX, Le Médailler du Canada, p. 283. Bibliothèque et Archives Canada possède deux exemplaires de cette médaille, nos 3554, 3729.
Fig. 8-9. Une vue de la ville de Québec et un castor au revers. LEROUX, Le Médailler du Canada, p. 283. Bibliothèque et Archives Canada possède un exemplaire de cette médaille, no 3562.
Fig. 10-11. Le castor sur un rondin d’érable garni de branchettes est nettement en vedette sur l’avers de cette médaille dédiée à la fête nationale de la Société Saint-Jean-Baptiste de Québec en 1880. LEROUX, Le Médailler du Canada, p. 284. Bibliothèque et Archives Canada en possède un exemplaire, no 3561.
Fig. 12-13. Médaille du 50e anniversaire de l’Association Saint-Jean-Baptiste de Montréal (1834-1884), par A. Bertrand de Paris. Une médaille semblable à celle-ci, mais plus petite, a aussi été émise : LEROUX, Le Médailler du Canada, p. 285. Les armoiries (fig. 13) se blasonnent Parti: au premier d’azur à une représentation de saint Jean-Baptiste au naturel; au second, coupé: au premier d’azur à trois fleurs de lis d’or qui est de France moderne, au second de gueules au lion d’or; cimier: un castor au naturel. Le castor règne seul comme cimier au-dessus de l’écu. Plus tard on ajoutera deux branches d’érable autour de l’écu, par exemple sur une médaille de 1909 à l’effigie de Louis-Hippolyte La Fontaine, mais en 1884, la feuille d’érable ne fait pas partie des armoiries de la Société comme en témoigne cette médaille dont le dessin est fidèle aux armoiries sur la médaille originale. Il serait surprenant que la Société n’ait pas inclus la feuille d’érable sur son écu si elle l’avait adoptée officiellement en 1834. Bibliothèque et Archives Canada possède un exemplaire de cette médaille, no 3638.
Fig. 14. Armoiries de l’Association Saint-Jean-Baptiste de Montréal vers 1910. Comme cimier, le castor fait partie intégrante des armoiries alors que les deux branches d’érable s’ajoutent comme encadrement à l’écu. La devise est « Rendre le peuple meilleur ». Sur la page de titre de Fêtes du 75e anniversaire de l'Association Saint-Jean-Baptiste de Montréal, juin 1909 : recueil-souvenir, publié sous la direction de Georges Avila MARSAN, Montréal, Arbour & Dupont, 1910.
Fig. 15-16. Médaille de la Société Saint-Jean-Baptiste d’Ottawa, fête nationale des 24 et 25 juin 1885. On y retrouve toujours le castor et les branches d’érable. La devise est « Religion et patrie ». LEROUX, Le Médailler du Canada, p. 286. Bibliothèque et Archives Canada possède deux exemplaires de cette médaille, nos 3557 et 3590.
Fig. 17-18. Médaille de la Société Saint-Jean-Baptiste d’Ottawa, fête nationale des 24 et 25 juin 1885. L’idée de placer le castor sur une feuille d’érable s’est éventuellement répandue au Canada, mais il s’agit ici d’une des premières représentations du genre et peut-être de la première. LEROUX, Le Médailler du Canada, p. 286. Un exemplaire à Bibliothèque et Archives Canada porte le no 3563.
Fig. 19-20. « Inauguration du monument Jacques Cartier 1889 », LEROUX, Supplément du médaillier du Canada, p. 286a. Bibliothèque et Archives Canada possède un exemplaire de cette médaille, no 3558.
Fig. 21. Insigne du 60e anniversaire de la Société Saint-Jean Baptiste de Québec. Le castor figure au centre de la composition. Programme des fêtes du soixantenaire de la Société Saint-Jean-Baptiste de Québec, 1842-1902 : fête nationale des Candiens-français, lundi, 23 juin 1902, Québec, Imprimerie Darveau, Jos. Beauchamp, Québec, dernière page.
Vers 1856, Edward Walley d’Angleterre fabrique plusieurs services de table illustrés d’un castor sur une branche d’érable feuillue accompagné d’une guirlande d’érable dans le haut, de la devise de la Société Saint-Jean-Baptiste de Québec « Nos institutions! notre langue et nos lois. » et de l’une des devises du Département de l’instruction publique « Labor omnia vincit » (fig. 22 et 24). À première vue, il semblerait que ces services sont destinés à la Société Saint-Jean-Baptiste et peut-être au département de l’instruction publique pour usage dans des collèges et séminaires par exemple [16]. Après mûre réflexion et à la lumière de renseignements retrouvés récemment, je suis persuadé qu’il s’agit d’une assiette patriotique, la première en son genre au Canada, destinée à tous les Canadiens de langue française.
Il n’existe pas de cloisonnement apparent entre les symboles de la Société Saint-Jean-Baptiste et ceux de la société en général. La devise « Nos institutions, notre langue et nos lois !!! » paraît sur la première page du journal Le Canadien du 1er juin 1831 plusieurs années avant la formation de la Société Saint-Jean-Baptiste. Michel Lessard affirme que ce slogan circule comme cri de ralliement depuis les années 1820 [17]. La même maxime se retrouve sur la page frontispice du Canadien du 14 novembre 1836 avec deux castors et une guirlande de feuilles d’érable. Le texte décrivant les emblèmes ne parle pas de la Société Saint-Jean-Baptiste. Il dit simplement : « Ce frontispice n’a guère besoin d’explications; les emblèmes qu’il renferme sont tous faciles à comprendre. Le principal, la feuille d’érable, a été, comme on sait, adoptée comme l’emblème du Bas-Canada, de même que la Rose est celui de l’Angleterre, le Chardon de l’Écosse et le Trèfle de l’Irlande. [18]»
La devise « Labor omnia vincit » accompagne la vignette de la première page du Journal of Education, organe de langue anglaise du Département de l’instruction publique (fig. 24) La devise équivalente sur l’organe de langue française, le Journal de l’instruction publique, est « Rendre le peuple meilleur », devise adoptée par l’Association Saint-Jean-Baptiste de Montréal fondée en 1843 (fig. 23) [19]. En comparant les figures 23 et 24, on constate que la devise « Labor omnia vincit » n’était qu’une des quatre devises employées par le Département de l’instruction publique. En plus, cette devise est tellement ancienne et populaire qu’elle a pu être choisie sans référence à une autre personne physique ou morale : peut-être pour faire allusion au castor laborieux.
Une imagerie qui semble calquée sur la vignette du Journal de l’instruction publique (fig. 23) se retrouve sur la marque de McCaghey, Dolbec & Co., importateurs de poterie de la de ville de Québec de 1867 à 1874 environ (comparer fig. 23 avec 25). On retrouve le même phénomène à figure 26 où la devise de la Société Saint-Jean-Baptiste « Nos institutions, notre langue et nos lois » figure sur une carte postale souvenir du premier Congrès de la langue française en Amérique (1912). Cet emploi assez flou des devises nous apporte à conclure que l’assiette (fig. 22) n’est pas nécessairement fabriquée pour la Société Saint-Jean-Baptiste ou le Département de l’instruction publique, même si leur devise y figure. La diversité des modèles de ces services laisse concevoir une clientèle considérable qui dépasserait le cadre des membres de la Société et des élèves des collèges et séminaires [20].
Il n’existe pas de cloisonnement apparent entre les symboles de la Société Saint-Jean-Baptiste et ceux de la société en général. La devise « Nos institutions, notre langue et nos lois !!! » paraît sur la première page du journal Le Canadien du 1er juin 1831 plusieurs années avant la formation de la Société Saint-Jean-Baptiste. Michel Lessard affirme que ce slogan circule comme cri de ralliement depuis les années 1820 [17]. La même maxime se retrouve sur la page frontispice du Canadien du 14 novembre 1836 avec deux castors et une guirlande de feuilles d’érable. Le texte décrivant les emblèmes ne parle pas de la Société Saint-Jean-Baptiste. Il dit simplement : « Ce frontispice n’a guère besoin d’explications; les emblèmes qu’il renferme sont tous faciles à comprendre. Le principal, la feuille d’érable, a été, comme on sait, adoptée comme l’emblème du Bas-Canada, de même que la Rose est celui de l’Angleterre, le Chardon de l’Écosse et le Trèfle de l’Irlande. [18]»
La devise « Labor omnia vincit » accompagne la vignette de la première page du Journal of Education, organe de langue anglaise du Département de l’instruction publique (fig. 24) La devise équivalente sur l’organe de langue française, le Journal de l’instruction publique, est « Rendre le peuple meilleur », devise adoptée par l’Association Saint-Jean-Baptiste de Montréal fondée en 1843 (fig. 23) [19]. En comparant les figures 23 et 24, on constate que la devise « Labor omnia vincit » n’était qu’une des quatre devises employées par le Département de l’instruction publique. En plus, cette devise est tellement ancienne et populaire qu’elle a pu être choisie sans référence à une autre personne physique ou morale : peut-être pour faire allusion au castor laborieux.
Une imagerie qui semble calquée sur la vignette du Journal de l’instruction publique (fig. 23) se retrouve sur la marque de McCaghey, Dolbec & Co., importateurs de poterie de la de ville de Québec de 1867 à 1874 environ (comparer fig. 23 avec 25). On retrouve le même phénomène à figure 26 où la devise de la Société Saint-Jean-Baptiste « Nos institutions, notre langue et nos lois » figure sur une carte postale souvenir du premier Congrès de la langue française en Amérique (1912). Cet emploi assez flou des devises nous apporte à conclure que l’assiette (fig. 22) n’est pas nécessairement fabriquée pour la Société Saint-Jean-Baptiste ou le Département de l’instruction publique, même si leur devise y figure. La diversité des modèles de ces services laisse concevoir une clientèle considérable qui dépasserait le cadre des membres de la Société et des élèves des collèges et séminaires [20].
Fig. 22. En plus du castor sur une branche d’érable et des feuilles d’érable dans le haut, cette vaisselle patriotique, fabriquée par Edward Walley d’Angleterre vers 1856, porte la devise de la Société Saint-Jean-Baptiste de Québec « Nos institutions! notre langue et nos lois. » et l’une des devises du Département de l’instruction publique « Labor omnia vincit ». Collection de céramique héraldique Vachon, Musée canadien de l’histoire.
Fig. 23. Cette vignette figure dès 1857 sur la première page du Journal de l’instruction publique publié de 1857 à 1879 par le Département de l'instruction publique du Bas-Canada (Canada-Est). Les devises sont « Rendre le peuple meilleur » et « Religion, Science, Liberté, Progrès ». Comparer avec figure 24.
Fig. 24 Cette vignette figure dès 1857 sur la première page du Journal of Education publié de 1857 à 1879 par le Département de l'instruction publique du Bas-Canada (Canada-Est). Ici les devises sont « Labor omnia vincit » et « Religion, Science, Liberty, Progress ». Comparer avec figure 23.
Fig. 25. Marque de McCaghey, Dolbec & Co. (John McCaghey et Édouard Dolbec), compagnie qui existait de 1867 env. à 1874. Comme dans le Journal de l’instruction publique, la marque utilise « Rendre le peuple meilleur » (devise adoptée par l’Association Saint-Jean-Baptiste de Montréal fondée en 1843) ainsi que le castor et deux branches d’érables (comparer les figures 23 et 25). Voir une annonce de la compagnie dans le Dominion and Provincial Directories for 1871 publié par John Lovell : http://www.collectionscanada.gc.ca/obj/001075/f2/nlc008241.pdf, p. 75.
Le castor accompagné d’une guirlande de feuilles d’érable se retrouvait avec l’écu du Dominion du Canada à partir de 1870 environ. J’ai longtemps pensé qu’il s’agissait d’un geste spontané voulant donner un cachet plus canadien à l’ensemble. Mais en effet, l’idée de placer le castor à l’endroit ou deux branches d’érable se croisent, ce qui est devenu très fréquent pour l’écu du Dominion, existait dès 1857, plusieurs années avant que le Dominion n’obtienne son premier emblème en 1868 (voir plus haut fig. 23-25 et fig. 8, 10-11 sur le site http://heraldicscienceheraldique.com/dominion-shields.html). Plus tard, on retrouve le même phénomène sur plusieurs médailles de la Société Saint-Jean-Baptiste (fig. 3, 6, 12, 16, 20).
En 1880, Benjamin Sulte affirmait « Telle qu’elle est aujourd’hui, l’association Saint-Jean-Baptiste a pour emblème un castor entouré d’une guirlande de feuilles d’érable. Sa devise est : “Nos institutions, notre langue et nos lois” » [21]. Il s’exprime pour la Société en général et non pas pour l’une de ses sections de Montréal, Québec ou Ottawa. Il ajoute « Au premier banquet de la Société Saint-Jean-Baptiste, qui eut lieu à Montréal, le 14 juin 1834, on remarquait, dans les décorations de la salle, un faisceau de branches d’érable chargées de feuilles. » Il appert que Sulte confond la réunion de 1834 avec celles de 1835 et 1836, où effectivement, comme nous l’avons vu, des faisceaux de branches d’érable ornaient la salle. Mais de toute façon, un faisceau d’érable comme décoration ne constitue pas une adoption officielle. Si l’adoption de la feuille en 1834 était attestée, on s’explique mal que la Société Saint-Jean-Baptiste accorde une place importante au castor quelques décennies plus tard et que les feuilles d’érable soient reléguées au rôle d’encadrement (fig. 14, 21).
En 1929, Victor Morin, ancien président général de la Société, en citant Benjamin Sulte à l’appui, exprime une préférence marquée pour la devise « Nos institutions, notre langue et nos lois », du fait qu’elle reflète mieux l’idée de patriotisme que « Rendre le peuple meilleur » et qu’Étienne Parent l’avait « inscrite en épigraphe du Canadien. » : (à partir de 1831, voir plus haut). Morin se prononce aussi avec force en faveur de la feuille d’érable au lieu du castor :
«Quant à l’emblème national des Canadiens, nous sommes de l’avis de Sulte, pour avoir soutenu les titres de la feuille d’érable à l’encontre du castor dans une polémique amicale avec l’abbé Baillargé […] L’érable est en effet le roi du sol canadien; sa feuille se teinte successivement des couleurs de l’espérance, de l’amour, de la richesse, et sa sève est insurpassable en douceur. Le castor symbolise l’industrie, mais à son profit égoïste, en causant la ruine de ses voisins; son principal mérite est dans sa fourrure, c’est-à-dire après sa mort, et nous ne pouvons oublier qu’au cours de la dernière guerre nos soldats le répudiaient comme emblème en disant qu’ils ne voulaient pas être personnifiés par “un rat !” [22]»
Ce qui surprend chez Morin, c’est qu’il ne mentionne pas la fleur de lis. Une carte postale consacrée au premier Congrès de la langue française en Amérique (1912) affiche un cartouche inscrit de la devise de la Société Saint-Jean-Baptiste et surmonté d’une fleur de lis (fig. 26). Le 11 novembre 1926, la section de Montréal choisissait le Carillon-Sacré-Cœur avec ses fleurs de lis pour son drapeau officiel [23]. Lorsqu’on compare les emblèmes adoptés par la Société Saint-Jean-Baptiste et la société francophone du Québec, on constate que les symboles s’entremêlent (fig. 22-28 et fig. 2-3 du chapitre IV). En effet, la société québécoise et la Société Saint-Jean-Baptiste ont choisi dans le même ordre le castor et la feuille d’érable, le Carillon-Sacré-Cœur et aujourd’hui le fleurdelisé. Il n’y a rien de surprenant à cela puisque la Société s’identifiait au peuple, à ses aspirations et luttes pour survivre comme nation.
En 1880, Benjamin Sulte affirmait « Telle qu’elle est aujourd’hui, l’association Saint-Jean-Baptiste a pour emblème un castor entouré d’une guirlande de feuilles d’érable. Sa devise est : “Nos institutions, notre langue et nos lois” » [21]. Il s’exprime pour la Société en général et non pas pour l’une de ses sections de Montréal, Québec ou Ottawa. Il ajoute « Au premier banquet de la Société Saint-Jean-Baptiste, qui eut lieu à Montréal, le 14 juin 1834, on remarquait, dans les décorations de la salle, un faisceau de branches d’érable chargées de feuilles. » Il appert que Sulte confond la réunion de 1834 avec celles de 1835 et 1836, où effectivement, comme nous l’avons vu, des faisceaux de branches d’érable ornaient la salle. Mais de toute façon, un faisceau d’érable comme décoration ne constitue pas une adoption officielle. Si l’adoption de la feuille en 1834 était attestée, on s’explique mal que la Société Saint-Jean-Baptiste accorde une place importante au castor quelques décennies plus tard et que les feuilles d’érable soient reléguées au rôle d’encadrement (fig. 14, 21).
En 1929, Victor Morin, ancien président général de la Société, en citant Benjamin Sulte à l’appui, exprime une préférence marquée pour la devise « Nos institutions, notre langue et nos lois », du fait qu’elle reflète mieux l’idée de patriotisme que « Rendre le peuple meilleur » et qu’Étienne Parent l’avait « inscrite en épigraphe du Canadien. » : (à partir de 1831, voir plus haut). Morin se prononce aussi avec force en faveur de la feuille d’érable au lieu du castor :
«Quant à l’emblème national des Canadiens, nous sommes de l’avis de Sulte, pour avoir soutenu les titres de la feuille d’érable à l’encontre du castor dans une polémique amicale avec l’abbé Baillargé […] L’érable est en effet le roi du sol canadien; sa feuille se teinte successivement des couleurs de l’espérance, de l’amour, de la richesse, et sa sève est insurpassable en douceur. Le castor symbolise l’industrie, mais à son profit égoïste, en causant la ruine de ses voisins; son principal mérite est dans sa fourrure, c’est-à-dire après sa mort, et nous ne pouvons oublier qu’au cours de la dernière guerre nos soldats le répudiaient comme emblème en disant qu’ils ne voulaient pas être personnifiés par “un rat !” [22]»
Ce qui surprend chez Morin, c’est qu’il ne mentionne pas la fleur de lis. Une carte postale consacrée au premier Congrès de la langue française en Amérique (1912) affiche un cartouche inscrit de la devise de la Société Saint-Jean-Baptiste et surmonté d’une fleur de lis (fig. 26). Le 11 novembre 1926, la section de Montréal choisissait le Carillon-Sacré-Cœur avec ses fleurs de lis pour son drapeau officiel [23]. Lorsqu’on compare les emblèmes adoptés par la Société Saint-Jean-Baptiste et la société francophone du Québec, on constate que les symboles s’entremêlent (fig. 22-28 et fig. 2-3 du chapitre IV). En effet, la société québécoise et la Société Saint-Jean-Baptiste ont choisi dans le même ordre le castor et la feuille d’érable, le Carillon-Sacré-Cœur et aujourd’hui le fleurdelisé. Il n’y a rien de surprenant à cela puisque la Société s’identifiait au peuple, à ses aspirations et luttes pour survivre comme nation.
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Plusieurs décennies après 1834, la Société Saint-Jean-Baptiste plaçait un castor au centre de plusieurs de ses emblèmes (fig. 9-10, 21). Les feuilles d’érable jouaient souvent un rôle d’encadrement ou de fond décoratif (fig. 14, 21, 26), ce qui ne devrait pas se produire si la Société avait formellement adopté la feuille d’érable comme emblème en 1834. L’affirmation de Chouinard selon laquelle on aurait proposé officiellement à la Société Saint-Jean-Baptiste d’adopter la feuille d’érable en 1836 vient contredire sa supposée adoption officielle en 1834. D’ailleurs, s’il y avait eu adoption en 1834, il semble évident que Sulte et Morin n’auraient pas manqué d’évoquer ce jalon historique car, dans le débat qui opposait la feuille d’érable au castor, ils préféraient de loin la feuille. Il ne semble pas non plus exister de documents de l’époque qui font état d’une telle adoption, sauf si l’on porte foi à une lettre à l’éditeur de L’Aurore des Canadas de juin 1842 où l’auteur se prononce, huit ans plus tard, sur des événements auxquels il ne mentionne pas avoir participé et qui fait état, non pas d’une adoption de la feuille d’érable dans les faits, mais d’une proposition d’adoption par Ludger Duvernay en 1834. À mon avis, on peut passer outre aux affirmations sans preuves de l’adoption de la feuille d’érable par la Société Saint-Jean-Baptiste en 1834. Ce qui compte c’est, qu’en 1836, Denis-Benjamin Viger, président de la Société, et Étienne Parent, éditeur du Canadien, ont les deux déclaré spontanément que l’érable ou sa feuille était l’emblème des Canadiens français.
Fig. 26. Carte postale souvenir du premier Congrès de la langue française en Amérique, le 24 au 30 juin 1912, publiée par « La Cie J.A. Langlais et Fils, Québec ». Au centre figure l’Université Laval, siège du congrès, sur laquelle flotte le Carillon-Sacré-Cœur et le drapeau de la Société Saint-Jean-Baptiste divisé verticalement vert et blanc. Dans le haut, l’écu assigné au Québec en 1868 est placé sur une guirlande de feuilles d’érable et surmonté d’un listel soutenant un castor et portant la devise du Québec « Je me souviens ». Du côté gauche de la carte, le Carillon-Sacré-Cœur représente le Québec; le Red Ensign, à sa gauche, évoque les participants venus d’autres régions du Canada et le tricolore, à sa droite, rend hommage aux délégués de la France. Sous les drapeaux, un cartouche arbore la devise de la Société Saint-Jean-Baptiste « Nos institutions, notre langue et nos lois » et, en son sommet, un écu bleu porte une fleur de lis blanche. Cette fleur de lis est un indice que la Société Saint-Jean-Baptiste s’associait déjà à ce symbole. Le cartouche, à droite, intitulé « Quelques Vaillants Devanciers » affiche les noms suivants : Mgr Jean-Olivier Briand (1715-1794), Louis Panet (1794-1884), Louis-Joseph Papineau (1786-1871), Pierre-Stanislas Bédard (1762-1829), Michel-Eustache-Gaspard-Alain Chartier de Lotbinière (1748-1822), Mgr Joseph-Octave Plessis (1763-1825), Louis Bourdages (1764-1835) Pierre-Dominique Debartzch (1764-1846), Gabriel-Elzéar Taschereau (1745-1809), le Dr Jacques Labrie (1784-1831), Denis-Benjamin Viger (1774-1861), Ludger Duvernay (1799-1852), Louis-Hyppolyte La Fontaine (1807-1864), Augustin-Norbert Morin (1803-1865), Étienne Parent (1802-1874), le Dr Jean-Baptiste Meilleur (1786-1878), Pierre-Joseph-Olivier Chauveau (1820-1890), Jules-Paul Tardivel (1851-1905). De la collection de cartes postales d’Auguste et Paula Vachon.
Fig. 27. Image pieuse montrant saint Jean-Baptiste devant le Carillon-Sacré-Cœur. Téléchargée de : https://fr.wikipedia.org/wiki/Carillon_moderne#/media/File:Prayer_card_with_picture_of_John_the_Baptist_recto_(HS85-10-303F-r)_original.tif. Le site précise que l’œuvre appartient au domaine public.
Fig. 28. Ce timbre commémoratif de 1949 dédié à Mgr Louis-François Richer Laflèche, évêque du diocèse de Trois-Rivières, illustre l’adoption du fleurdelisé québécois et de la fleur de lis par la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal. Ce timbre conçu par l’illustrateur Rodolphe Vincent est émis un an après l’adoption du drapeau du Québec en 1948. Appartient à Auguste et Paula Vachon.
Notes
[1] Voir http://www.encyclopediecanadienne.ca/fr/article/feuille-derable/.
[2] La Minerve, 26 juin 1834, [p. 2] et Le Canadien, 27 juin 1834, [p. 2-3]. Voir aussi Denis MONIÈRE, Ludger Duvernay et la révolution intellectuelle au Bas-Canada, Montréal, Les Éditions Québec/Amérique, 1987, p. 70-74. Le compte-rendu du 26 juin de La Minerve est repris dans H.-J.-J.-B. CHOUINARD, Fête nationale des Canadiens-Français célébrée à Québec en 1880, Québec, Imprimerie A. Côté, 1881, p. 517-520.
[3] La Minerve, 25 juin 1835, [p. 2].
[4] Ibid., 27 juin 1836, [p. 2].
[5] Ibid.
[6] Ibid.
[7] Benjamin SULTE, « Les origines de la Saint-Jean-Baptiste » dans H.-J.-J.-B. CHOUINARD, op. cit., p. 14.
[8] H.-J.-J.-B. CHOUINARD, op. cit., p. 570-571. L’article 53 des statuts d’incorporation précise que le drapeau principal est alors blanc et l’article 54 décrit un second drapeau « bleu, blanc et rouge ». Statuts de la Société St-Jean-Baptiste de la cité de Québec. Fondée le 16 août 1842 et incorporée par Acte du Parlement le 30 mai, 1849, Québec, C. Darveau, 1888, p. 14.
[9] Charte de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal : loi de 1912, refondant la Charte de l'Association Saint-Jean-Baptiste de Montréal (chapitre 93 des statuts III Georges V), 1914, p. 3.
[10] H.-J.-J.-B. CHOUINARD, op. cit., p. 520 et 524 (article 47).
[11] Ibid., p. 572, note 1.
[12] Ibid., p. 577-578.
[13] Jos, LEROUX, Le Médailler du Canada / The Canadian Coin Cabinet, Montréal, Beauchemin et Fils, 1888, p. 280-286 et Idem, Supplément du médaillier du Canada / Supplement to the Canadian coin cabinet, Montréal, Beauchemin et Fils, 1890, p. 286a.
[14] Voir une illustration de la pièce dans Hélène-Andrée BIZIER and Claude PAULETTE, Fleur de lys d’hier à aujourd’hui, Montréal, Éditions Art Global, 1997, p. 109.
[15] Voir http://www.ameriquefrancaise.org/en/article-388/Saint-Jean-Baptiste_Society_Network:__from_French-Canadian_Unity_to_Quebec_Nationalism.html.
[16] Elizabeth COLLARD, Nineteenth-Century Pottery and Porcelain in Canada, 2e éd., Montréal et Kingston, McGill-Queen’s University Press, 1984, p. 223-224 et planche 105.
[17] Michel LESSARD, Objets anciens du Québec. La vie domestique, Les Éditions de l’Homme, 1994, p. 200, planche 405.
[18] Voir chapitre IV, fig. 2.
[19] Elizabeth COLLARD, Nineteenth-Century Pottery (p. 96 et p. 450, note 25) affirme que la devise « Rendre le peuple meilleur » figurait sur l’en-tête de la première page de La revue canadienne et cite à l’appui le numéro du 17 avril 1846. En effet la devise de la revue qui commence à apparaître dans le numéro du 30 janvier 1846 est « Éducation, Industrie, Progrès ».
[20] En plus de la figure 22 dans le texte, d’autres modèles différents se retrouvent dans Elizabeth COLLARD, Nineteenth-Century Pottery, planche105; Michel LESSARD, op. cit. p. 200 (planche 405) et Patricia E. BOVEY, Kathleen CAMPBELL et Elizabeth COLLARD, The Canadiana Connection: 19th Century Pottery, Collection of the Winnipeg Art Gallery, Winnipeg, Winnipeg Art Gallery, 1988, p. 50. Voir aussi: http://www.historymuseum.ca/collections/artifact/91758/?q=material%3AEarthenware&page_num=1&item_num=46&media=all&media_irn=336052. Dans un discours de 1863, Sir John William Dawson, principal de l’Université McGill de Montréal, parle d’un castor perché sur une branche comme emblème du pays. La seule image que je connaisse pouvant correspondre à cette description à l’époque est le castor sur les services de table de Walley (voir fig. 22 et http://heraldicscienceheraldique.com/why-was-the-beaver-left-out-of-canadarsquos-coat-of-arms.html). Ceci laisse penser que cette vaisselle était bien connue et peut-être en vente chez des marchands comme Henry Morgan de Montréal.
[21] H.-J.-J.-B. CHOUINARD, op. cit., p. 12.
[22] Préface de Victor MORIN à l’ouvrage de Benjamin SULTE, augmenté, annoté et publié par Gérard MALCHELOSSE, « La Saint-Jean-Baptiste1636-1852 » dans Mélanges historiques, vol. 15, Montréal, Éditions Édouard Garand, 1929 (https://archive.org/details/mlangeshistori15sultuoft). Il s’agit de l’abbé Frédéric-Alexandre Baillargé (1854-1928). Voir d’autres commentaires négatifs au sujet du castor sur le site http://heraldicscienceheraldique.com/why-was-the-beaver-left-out-of-canadarsquos-coat-of-arms.html.
[23] Luc BOUVIER, « III Le Carillon-Sacré-Cœur », section III.8 « Défense du Carillon-Sacré-Cœur » dans Histoire des drapeaux québécois : du tricolore canadien au fleurdelisé québécois: http://www.imperatif-francais.org/imperatif-francais/extra/histoire-des-drapeaux-quois-carillon-sacrcoeur/.
[1] Voir http://www.encyclopediecanadienne.ca/fr/article/feuille-derable/.
[2] La Minerve, 26 juin 1834, [p. 2] et Le Canadien, 27 juin 1834, [p. 2-3]. Voir aussi Denis MONIÈRE, Ludger Duvernay et la révolution intellectuelle au Bas-Canada, Montréal, Les Éditions Québec/Amérique, 1987, p. 70-74. Le compte-rendu du 26 juin de La Minerve est repris dans H.-J.-J.-B. CHOUINARD, Fête nationale des Canadiens-Français célébrée à Québec en 1880, Québec, Imprimerie A. Côté, 1881, p. 517-520.
[3] La Minerve, 25 juin 1835, [p. 2].
[4] Ibid., 27 juin 1836, [p. 2].
[5] Ibid.
[6] Ibid.
[7] Benjamin SULTE, « Les origines de la Saint-Jean-Baptiste » dans H.-J.-J.-B. CHOUINARD, op. cit., p. 14.
[8] H.-J.-J.-B. CHOUINARD, op. cit., p. 570-571. L’article 53 des statuts d’incorporation précise que le drapeau principal est alors blanc et l’article 54 décrit un second drapeau « bleu, blanc et rouge ». Statuts de la Société St-Jean-Baptiste de la cité de Québec. Fondée le 16 août 1842 et incorporée par Acte du Parlement le 30 mai, 1849, Québec, C. Darveau, 1888, p. 14.
[9] Charte de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal : loi de 1912, refondant la Charte de l'Association Saint-Jean-Baptiste de Montréal (chapitre 93 des statuts III Georges V), 1914, p. 3.
[10] H.-J.-J.-B. CHOUINARD, op. cit., p. 520 et 524 (article 47).
[11] Ibid., p. 572, note 1.
[12] Ibid., p. 577-578.
[13] Jos, LEROUX, Le Médailler du Canada / The Canadian Coin Cabinet, Montréal, Beauchemin et Fils, 1888, p. 280-286 et Idem, Supplément du médaillier du Canada / Supplement to the Canadian coin cabinet, Montréal, Beauchemin et Fils, 1890, p. 286a.
[14] Voir une illustration de la pièce dans Hélène-Andrée BIZIER and Claude PAULETTE, Fleur de lys d’hier à aujourd’hui, Montréal, Éditions Art Global, 1997, p. 109.
[15] Voir http://www.ameriquefrancaise.org/en/article-388/Saint-Jean-Baptiste_Society_Network:__from_French-Canadian_Unity_to_Quebec_Nationalism.html.
[16] Elizabeth COLLARD, Nineteenth-Century Pottery and Porcelain in Canada, 2e éd., Montréal et Kingston, McGill-Queen’s University Press, 1984, p. 223-224 et planche 105.
[17] Michel LESSARD, Objets anciens du Québec. La vie domestique, Les Éditions de l’Homme, 1994, p. 200, planche 405.
[18] Voir chapitre IV, fig. 2.
[19] Elizabeth COLLARD, Nineteenth-Century Pottery (p. 96 et p. 450, note 25) affirme que la devise « Rendre le peuple meilleur » figurait sur l’en-tête de la première page de La revue canadienne et cite à l’appui le numéro du 17 avril 1846. En effet la devise de la revue qui commence à apparaître dans le numéro du 30 janvier 1846 est « Éducation, Industrie, Progrès ».
[20] En plus de la figure 22 dans le texte, d’autres modèles différents se retrouvent dans Elizabeth COLLARD, Nineteenth-Century Pottery, planche105; Michel LESSARD, op. cit. p. 200 (planche 405) et Patricia E. BOVEY, Kathleen CAMPBELL et Elizabeth COLLARD, The Canadiana Connection: 19th Century Pottery, Collection of the Winnipeg Art Gallery, Winnipeg, Winnipeg Art Gallery, 1988, p. 50. Voir aussi: http://www.historymuseum.ca/collections/artifact/91758/?q=material%3AEarthenware&page_num=1&item_num=46&media=all&media_irn=336052. Dans un discours de 1863, Sir John William Dawson, principal de l’Université McGill de Montréal, parle d’un castor perché sur une branche comme emblème du pays. La seule image que je connaisse pouvant correspondre à cette description à l’époque est le castor sur les services de table de Walley (voir fig. 22 et http://heraldicscienceheraldique.com/why-was-the-beaver-left-out-of-canadarsquos-coat-of-arms.html). Ceci laisse penser que cette vaisselle était bien connue et peut-être en vente chez des marchands comme Henry Morgan de Montréal.
[21] H.-J.-J.-B. CHOUINARD, op. cit., p. 12.
[22] Préface de Victor MORIN à l’ouvrage de Benjamin SULTE, augmenté, annoté et publié par Gérard MALCHELOSSE, « La Saint-Jean-Baptiste1636-1852 » dans Mélanges historiques, vol. 15, Montréal, Éditions Édouard Garand, 1929 (https://archive.org/details/mlangeshistori15sultuoft). Il s’agit de l’abbé Frédéric-Alexandre Baillargé (1854-1928). Voir d’autres commentaires négatifs au sujet du castor sur le site http://heraldicscienceheraldique.com/why-was-the-beaver-left-out-of-canadarsquos-coat-of-arms.html.
[23] Luc BOUVIER, « III Le Carillon-Sacré-Cœur », section III.8 « Défense du Carillon-Sacré-Cœur » dans Histoire des drapeaux québécois : du tricolore canadien au fleurdelisé québécois: http://www.imperatif-francais.org/imperatif-francais/extra/histoire-des-drapeaux-quois-carillon-sacrcoeur/.