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Les armes de souveraineté sur les cartes de la Nouvelle-France et du Canada

Auguste Vachon, héraut Outaouais émérite

Publié initialement dans L’Héraldique au Canada, vol. 45, no 1-2 (2013), p. 37-48.

Il est important d’étudier les armoiries dans un contexte où elles ont une fonction précise et un rapport avec d’autres réalités. De nombreuses armoiries sur les cartes canadiennes représentent la propriété et la souveraineté d’un monarque sur un territoire considérable, mais elles ne sont qu’un des éléments d’un tout iconographique qui sert à étaler la grandeur et la richesse des couronnes européennes. Ces emblèmes monarchiques ne sont pas aussi figés que pourrait le laisser croire un monde généralement associé aux formalités protocolaires. Ils peuvent présenter des variations de contenu et de style considérables. Les armes de France s’accompagnent parfois de celles de Navarre et ses ornements extérieurs varient sensiblement d’une représentation à l’autre. Les armes des souverains d’Angleterre n’ont cessé de changer de visage de 1603 à 1837, une particularité utile pour la datation de certaines cartes qui illustrent aussi l’un des aspects de l’héraldique comme science auxiliaire de la géographie. Les cartes citées ne représentent qu’un échantillon des exemples du genre pour l’Amérique du Nord.

Un écu représentant le Portugal figure dans la région nommée Terra de Labrador (terre du laboureur ou du propriétaire terrien) sur une carte englobant la Nouvelle-France, le Labrador et Terre-Neuve, publiée dans le Delle Navigationi et Viaggi, (Venise, 1556, vol. 3) de Giovanni Battista Ramusio [1] (fig. 1). Sur les cartes du XVIe siècle, on représentait le Portugal surtout par deux drapeaux : d’azur à cinq besants d’argent en sautoir, à la bordure de gueules et le même drapeau sans bordure [2].  L’emblème (fig. 1) est à l’image du drapeau à cinq besants avec bordure. Il s’agit d’une composition simplifiée qui ne retient que quelques éléments des plus grandes armoiries (fig. 2).  

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Fig. 1. Emblème du Portugal sur une carte de Ramusio, 1556.

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Fig. 2. Armes du Portugal, vers 1560

Les armoiries (fig. 3 et 4) figurent sur une carte de Jacques Le Moyne dit de Morgues illustrant le second volume des Grands Voyages  de Théodore de Bry, 1591. Les armoiries témoignent de l’époque où la France et l’Espagne se disputaient la Floride entre 1562 et 1565. L’implantation des Huguenots français en Floride à cette époque reculée aurait ouvert la route à la création d’un empire français en Amérique du Nord et aurait sans doute modifié le cours de l’histoire de la Nouvelle-France. Ce rêve d’un grand empire nord-sud est illustré sur plusieurs cartes des Amériques d’Abraham Ortelius de 1570 à 1587 qui prolongent la Nouvelle-France jusqu’à la Floride et parfois au-delà [3].

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Fig. 3 et 4. Armes de la France et de l’Espagne sur une carte de la Floride française par Jacques Le Moyne dit de Morgues, publiée en 1591.

Les armoiries des souverains de France se présentent généralement sous la forme traditionnelle de l’écu sommé de la couronne royale et entouré du collier de l’ordre de Saint-Michel et de celui du Saint-Esprit (fig. 3), parfois avec d’autres ajouts décoratifs accompagnant l’écu comme des palmes, branches de laurier, cornes d’abondance ou rubans [4]. Sur une carte de la Nouvelle-France (1609) de Marc Lescarbot (fig. 5), on voit, à l’intérieur des colliers des ordres, les écus de France et de Navarre accolés et sommés chacun de la couronne royale. Une autre couronne royale figure sous les deux écus et sous cette troisième couronne est inscrit un grand H, pour Henri, superposé sur les tiges croisées de deux branches de laurier encadrant les écus. Dans le haut, une quatrième couronne, plus grande, est superposée sur les colliers. Cet arrangement est inusité, mais il n’est pas unique. On retrouve des compositions analogues sur les fers de reliure d’Henri III et de Louis XIII [5].   

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Fig. 5. Armes de France et de Navarre accolées, carte hors-texte dans Marc Lescarbot, Histoire de la Nouvelle-France, Paris : Jean Millot, 1609.

La version la plus surprenante des armoiries royales de France se retrouve sur une « Carte de l’Amérique septentrionale » dressée en 1688 par Jean-Baptiste-Louis Franquelin, « hydrographe du roi à Québec en Canada ». Il faut bien examiner cette représentation pour en constater toutes les bizarreries (fig. 6). Le tout est suspendu à l’encadrement et maintenu ensemble par un réseau d’anneaux et de rubans de diverses couleurs.  Au lieu d’entourer l’écu, comme c’est la tradition, les colliers sont ouverts et passés dans les anneaux, l’ordre du Saint-Esprit à dextre et l’ordre de Saint-Michel à senestre. L’écu, soutenu par un nuage, prend la forme d’un globe terrestre bleu où l’on reconnait des éléments géographiques comme le fleuve Saint-Laurent. 

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Fig. 6. Armes royales sur « Carte de l’Amérique septentrionale …, 1688 » par Jean-Baptiste-Louis Franquelin. Le Service historique de la Marine, Vincennes, France, détient l’original. On retrouve des copies à Bibliothèque et Archives nationales du Québec et à la Library of Congress.

Aujourd’hui, si un artiste prenait de telles libertés avec les armoiries royales du Canada, beaucoup de Canadiens seraient choqués. Comment Franquelin a-t-il pu se permettre de déformer à ce point les armories du roi ? Il semble impensable que l’hydrographe du roi ait voulu manquer de respect au roi de qui son bien-être dépendait. Comme il s’agit probablement de la carte présentée à Sa Majesté dans le but de susciter la faveur royale envers l’auteur, [6] on se demande si, à certains points de vue, la société de l’époque n’était pas moins formaliste qu’on se l’imagine aujourd’hui ? Une autre carte de la Nouvelle-France attribuée à Franquelin porte les armes du dauphin (fig. 7). Les armes de l’héritier du trône figurent aussi sur plusieurs autres cartes, par exemple, une carte des missions des Jésuites de la région des Grands Lacs et la mappemonde harleyenne (Harleian Map), vers 1544 [7].

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Fig. 7. Armoiries du dauphin sur une carte de la Nouvelle-France, 1702, attribuée à Jean-Baptiste-Louis Franquelin. Bibliothèque nationale de France, Cartes et plans, Ge.DD 2987 (8536).

Beaucoup de cartes portent aussi les armoiries des souverains d’Angleterre. Sur ces cartes, elles se composent souvent de l’écu sommé de la couronne et accompagné de l’ordre de la jarretière avec sa devise « Honi soit qui mal y pense » et du cri de guerre devenu devise « Dieu et mon droit ». Depuis 1500, ces armes ont connu dix variations de contenu, et, en plus, le style et la composition pouvaient varier considérablement au gré des artistes (comparer fig. 8 et 9).
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Fig. 8. Armes de Jacques Ier, roi d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande avec prétention au trône de France, sur une carte « Tabula Nautica », illustrant les voyages d’Henry Hudson, 1610-1611, publiée dans Hesselius Gerardus, Descriptio ac delineatio geographica detectionis freti …, Amsterdam, 1612.

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Fig. 9. Même armes que fig. 3 simplifiées, sur une carte de Terre-Neuve par John Mason, 1616 ou 1617, publiée dans William Vaughan, Cambrensium Caroleia, Londres, 1625.

Parfois les armes royales d’Angleterre s’entourent d’un trophée imposant : drapeaux, boucliers, canons, épées, haches, armures, tambours et trompettes. C’est le cas de la carte de la baie d’Hudson et ses environs réalisée en 1743 par Christopher Middleton [8]. On retrouve le même phénomène sur la carte de Joseph Bouchette, cette fois pour l’héritier présomptif (fig. 10).
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Fig. 10. L’insigne du prince de Galles accompagne la dédicace à George Augustus Frederick de Hanovre, prince de Galles, duc de Cornwall, futur roi George IV, sur une carte du Bas-Canada par Joseph Bouchette, publiée  en 1815 par William Faden, Londres.

Après la Confédération, l’écu du Dominion, combinant des armes concédées et des représentations des sceaux des provinces, commence à apparaître sur des cartes canadiennes [9].

3. Conclusion

Pour les Canadiens, les armes de souveraineté et de possession qui ornent les cartes de leur pays reflètent leurs traditions ancestrales. Ces traditions sont tenues vivantes aujourd’hui par la fleur de lis de France qui orne les armoiries du Canada, du Québec et du Nouveau-Brunswick et par le lion (léopard) d’Angleterre qui meuble les armoiries du Canada, du Québec, de la Colombie-Britannique, de l’Île-du-Prince-Edouard, de la Saskatchewan et de Terre-Neuve. Le drapeau de l’Union (Union Jack) et des symboles d’Écosse et d’Irlande sont aussi présents sur la scène héraldique du pays. On retrouve également ces symboles dans de nombreuses armoiries de personnes physiques ou morales.

Les armoiries sur les cartes marquent la domination des monarques sur de vastes territoires aux limites parfois mal définies et dont la richesse est révélée par une imagerie plus ou moins fantaisiste qui nous fait connaître les habitants, la flore et la faune, les ressources naturelles, les phénomènes géographiques spectaculaires et bien d’autres éléments instructifs. Les imposants trophées (fig. 10) qui parfois entourent les armoiries évoquent la notion d’une puissance triomphante.

Les emblèmes illustrés ici ne constituent qu’un échantillon de la richesse héraldique des cartes canadiennes, une richesse qui mérite d’être répertoriée et étudiée au même titre que d’autres pièces armoriées : sceaux, monnaies, ex-libris, argenterie, porcelaines, pierres tombales, etc. On peut voir les cartes mentionnées ici à divers endroits sur Internet. 

Arms of Sovereignty on Canadian Maps 
(Summary)

Canadian maps are rich in arms of sovereignty and possession. The shield (Fig. 1) designates Portugal and is of the same composition as some of the flags used to represent that country on maps during the XVIth century. It is a simplified version of the full arms (Fig. 2). Between 1562 and 1565, France rivaled with Spain for the territory of Florida. A map of Jacques Lemoyne dit de Morgues shows the arms of France and Spain on either side of Florida (Fig. 3 & 4). Maps of the Americas by Abraham Ortelius (1570 to 1587) prolong New France up to Florida and sometimes beyond exemplifying the French dream of creating a north-south empire along the coast of North America.

The 1609 Royal Arms of France and Navarre (Fig. 5) have four royal crowns, which is not unique, since analogous arrangements are found on the bookbinding dies of Henri III and Louis XIII. The Royal Arms of France (Fig. 6) are distorted to the point of being bizarre. If someone took similar liberties with Canada’s arms today, we would be indignant. Yet it seems inconceivable that Franquelin, creator of the map and hydrographer to the king, would have carried his decorative zeal to the point of being offensive to the sovereign who assured his welfare. In fact, this particular map was likely presented to His Majesty, which raises the possibility that the society of the period could be surprisingly tolerant in some respects. Figure 7 shows the arms of the dauphin to whom the map is dedicated as heir apparent to the throne. We find the same phenomenon for the Prince of Wales (Fig. 10). The Royal Arms of Great-Britain (Figs. 8 & 9) illustrate the variety of artistic treatments that are found from one map to another.

For Canadians, the arms of sovereignty and possession found on the maps of their country reflect their ancestral traditions. These traditions are still alive today in the fleurs-de-lis of France found in the arms of Canada, Québec and New Brunswick and in the lion of England present in the arms of Canada, Quebec, British Columbia, Prince Edward Island, Saskatchewan and Newfoundland. These same symbols are also present in Canadian corporate or personal arms. The Union Flag (Jack) and symbols of Scotland and Ireland are also frequent on the country’s heraldic scene.

Royal arms on Canadian maps signify sovereignty over vast territories, the limits of which were fuzzy for many years.  The abundant iconography, sometimes a little fanciful, that usually accompanies these arms is meant to show lands of great diversification and wealth highlighted by important settlements and their inhabitants, prominent geographical features, the flora and fauna over which a monarch has dominion. The array of flags and weapons that sometimes surround royal achievements convey the image of a triumphant ruler (Fig. 10).  Within the context of maps, these arms reflect the role of heraldry as an auxiliary science to geography. The Royal Arms of England have undergone numerous changes over the years, which can make them a useful tool for dating certain maps.

What is illustrated here is merely a sample of the heraldic wealth that can be discovered on Canadian maps. This resource deserves to be inventoried and studied just as much as the arms on seals, coins, bookplates, silver, porcelain, tombstones, etc. The maps mentioned here can be viewed on various sites of the internet. A.V.

Notes
[1] John GOSS, The Mapping of North America, Three centuries of map-making 1500-1860, Secaucus (New Jersey), Wellfleet Press, 1990, p. 28-29.
​
 [2] On voit les deux drapeaux ensemble sur un détail d’une mappemonde de 1502 nommée d’après Alberto Cantino, agent du duc de Ferrara, dans Zvi DOR-NER, Columbus and the Age of Discovery, New York, William Morrow and Co., 1991, p. 73. Les drapeaux avec bordure figurent sur la mappemonde de Juan Vespucci, 1526 dans  W.P. Cumming, R.A. Skelton et D.B. Quinn, The Discovery of North America, New York, American Heritage Press, 1972, p. 86-87; les drapeaux sans bordure ornent une carte de l’Atlantique par Pedro Reinel, vers 1504 dans Derek HAYES, Historical Atlas of Canada, Vancouver, Douglas & McIntyre, 2002, p. 22.

[3] John GOSS, Mapping North America, p. 34-35.

 [4] Conrad E. Heidenreich  et Edward H. Dahl, The Map Collector: The French Mapping of North America, 1600-1760, Berkhamsted (Angleterre), Abacus Press, réimpression 1982, p. 4, 7, 10, 16; Derek HAYES, Historical Atlas,  p. 56.

 [5] Hervé Pinoteau, La symbolique royale française Ve-XVIIIe siècles, Loudun, PSR Éditions, 2003, p. 474, 499.

 [6] Voir à ce sujet la biographie de Franquelin dans le Dictionnaire biographique du Canada en ligne.

 [7] André VACHON, Rêves d’empire : le Canada avant 1700 (Les documents de notre histoire), Ottawa : Archives nationales du Canada, 1982, p. 87; Cumming et al., Discovery North America, p. 150-151.

 [8] Derek HAYES, Historical Atlas,  p. 80, carte 112.

[9] Ibid.., p. 220.

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